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Le Secrétaire Général de la RADDHO : « Je vote NON pour arrêter les dérives qui risquent de mener notre pays vers des lendemains incertains »

Mardi 15 Mars 2016

Défenseur inconditionnel des droits humains et des libertés de la personne, le Secrétaire Général de la Rencontre Africaine de la défense des droits de l’homme (RADDHO), Abdoubacry Mbodji est connu pour ne faire dans la langue de bois quand il s’agit, justement, de la défense des droits et des libertés fondamentales. S’invitant dans le débat sur les 14 points sur le référendum du 20 mars 2016, il ne fait pas le mou en disant clairement qu’il est fondamentalement contre les réformes initiées par le Président de la République. Parce que cela ne cadre pas et ne répond à aucune des conditions profondes pour un Sénégal dans une démocratie renforcée. C’est pourquoi, il vote NON et appelle aux citoyens sénégalais à voter NON.

Monsieur le Secrétaire Général de la RADDHO,  le Sénégal s’achemine vers un référendum. Peut-on avoir une idée de la position de votre organisation sur les 14 points soulevés ? 
  

Je vous remercie. C’est un référendum qui est attendu par les sénégalais après de multiples péripéties. Notre position est que nous souhaitons que le référendum se déroule dans de bonnes conditions, malgré la précipitation à laquelle on a assisté. Le nombre de points également qui a été proposé au peuple sénégalais, ne comprend pas l’ensemble de ces points inscrits dans le projet de réformes. Personnellement, je suis indigné par ce qui a été fait. Maintenant, la RADDHO comme la plupart des militants de l’organisation n’ont pas une position arrêtée sur la question. Certains pensent qu’il y a eu des avancées, d’autres défendent le contraire. Mais ma position est que ce projet est très en deçà des attentes des sénégalais, référence faite aux recommandations de la Commission Nationale de Réformes des Institutions (CNRI). 

C’est pourquoi je défends la position de voter NON qui est encore une fois une position personnelle. Mais d’autres militants estiment que la RADDHO ne doit pas prendre position pour OUI ou NON. Cependant, je considère que  quand la cause et l’histoire de la nation sont engagées dans un débat, il faut nécessairement prendre position. Et ce sera pour dire NON pour arrêter les dérives qui risquent de nous amener vers des lendemain incertains. 
  
Si nous avons bien compris, cela voudrait bien dire que Abdoubacry Mbodji n’est pas convaincu de la pertinence des réformes engagées par le Président de la République… 
  
Nous avons connu des Assises Nationales qui ne sont pas l’apanage de l’ensemble de la réflexion du peuple sénégalais. Parce que, il faut le rappeler, à l’époque le parti au pouvoir en occurrence le PDS n’avait pas voulu participer à ces assises. Mais la présidentielle de 2012 le Président de la République, Macky Sall, lui-même, avait, après son élection, signé la charte des Assises. Et mieux il (Macky Sall) a commandité et mis en place la CNRI qui a fait un excellent travail à travers des consultations citoyennes sur l’ensemble du territoire national. Maintenant sur un certain nombre de points, nous ne sommes pas d’accord… Comme par exemple sur la justice, nous estimons qu’une réforme du Conseil Supérieur de la magistrature s’impose. Nous considérons que le Président de la République et le ministre de la Justice ne doivent pas être Président et vice –Président du Conseil Supérieur de la magistrature. Ce qui est une forte recommandation de la CNRI. Deuxièmement le Conseil Constitutionnel aujourd’hui a de sérieuses limites, c'est pourquoi nous militons pour une Cour Constitutionnelle qui donne des décisions exécutoires… D’autant plus que nous avons aujourd’hui des pays qui ne sont pas plus avancés démocratiquement que le Sénégal comme le Bénin, le Niger et qui ont mis en place des Cours Constitutionnelles. Troisièmement, nous avions retenu que le Président de la République une fois élu doit démissionner à la tête de son parti ; Ce qui lui permettra d’être au dessus de la mêlée. Nous considérons également que pour une question d’égalité et d’équité, on ne devrait pas parler seulement du statut de l’opposition, mais plutôt de l’égalité des chances entres tous les partis politiques. Ce qui traduira la rationalisation et le financement des partis politiques. Voilà autant de raisons qui nous font à dire que si on se conforme aux propositions de la CNRI, on pouvait aller plus loin de ce que nous propose le Président de la République. In fine, nous savons que le Président de la République, Macky Sall n’a pas respecté sa parole en soutenant après 3 ans et demi le suspense. Après avoir déclaré orbi et orbi qu’’il va respecter son engagement ici devant le peuple sénégalais, la CEDEAO, l’Union Africaine, la France, les États-Unis, bref devant toute la communauté internationale, il s’est dédit. Vous savez que la parole est sacrée en Afrique. C’est pourquoi nous sommes indignés et déçus. C’est pourquoi  j’appelle personnellement à voter NON même si ce n’est pas la position officielle de la RADDHO. 
 
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