Juriste chevronnée, ancienne cadre du Parti socialiste et plusieurs fois ministre, Aïssata Tall Sall a été propulsée à la tête du groupe parlementaire Takku Wallu Sénégal, seule force d'opposition à l’Assemblée nationale avec 16 députés sur 165, après les législatives du 17 novembre.
Dès l’ouverture de la session parlementaire le 2 décembre, elle s’est imposée comme une voix résolue de l’opposition, refusant de se soumettre aux injonctions de la majorité sur la désignation d’un poste de vice-président. Défendant l'indépendance de son camp en s'appuyant sur le règlement intérieur, elle a symbolisé une opposition ferme en quittant l’hémicycle et en promettant des actions en justice contre les décisions jugées arbitraires.
Son parcours, marqué par une trajectoire politique riche et des combats tenaces, fait d’elle un choix stratégique pour diriger une opposition audible dans un contexte où la majorité domine largement. Forte de ses expériences ministérielles aux Affaires étrangères et à la Justice, ainsi que de sa carrière d’avocate engagée, Aïssata Tall Sall s’affirme comme une figure incontournable, notamment dans un contexte où le leadership féminin reste rare et précieux.
Critiquée pour son soutien à la loi d’amnistie adoptée début 2024, elle défend ce choix en invoquant la nécessité de paix sociale, bien que cela ait suscité des désillusions chez ses partisans. Prépare-t-elle déjà le terrain pour la présidentielle de 2029 ? Aïssata Tall Sall, malgré les défis, préfère avancer pas à pas, déterminée à renforcer son rôle de chef de l'opposition.