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Aux funérailles de Chérubin Okende en RDC, sa famille crie sa colère

Jeudi 21 Mars 2024

Une Volkswagen progresse à faible allure dans une allée de l’hôpital du Cinquantenaire, au son de la musique jouée par un orchestre tetela. À l’intérieur, la dépouille de Chérubin Okende, retrouvé mort le 13 juillet 2023 à bord de son véhicule sur la route des Poids-Lourds dans le centre de Kinshasa. Huit mois plus tard, l’heure est venue de rendre hommage à l’ancien ministre des Transports et Voies de communication.


Des tentes ont été dressées dans l’enceinte de l’hôpital. Moïse Katumbi, président du parti Ensemble pour la République dont Chérubin Okende fut le porte-parole, assiste à la cérémonie. Il est entouré des opposants Matata Ponyo Mapon, Delly Sesanga et Seth Kikuni. Des cadres du Front commun pour le Congo (FCC, de Joseph Kabila) comme Emmanuel Ramazani Shadari, Marie-Ange Mushobekwa ou encore Félix Kabange Numbi sont également présents. Aucun officiel n’a en revanche fait le déplacement.


« Suicide assisté »
Pouvait-il en être autrement ? Alors que la thèse de l’assassinat était jusque-là privilégiée, le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde, a indiqué le 29 février dernier que les enquêtes avaient conclu au suicide. Le magistrat aura eu beau tenter de mettre en avant des éléments de l’autopsie et les investigations menées avec l’aide d’experts internationaux (notamment belges et sud-africains), ces conclusions ne passent pas parmi les proches du défunt. Et à l’occasion de l’hommage qui a été rendu à Chérubin Okende, ils ne se sont pas privés de le faire savoir.


Georges Oyema
Au nom de la famille

« Tout le monde sait que Chérubin Okende a été assassiné. Il n’est pas parti au marché ni au supermarché. Il est parti à la Cour constitutionnelle, commence Georges Oyema, s’exprimant au nom de la famille du défunt. Nous ne sommes pas des amnésiques pour qu’on vienne nous raconter des bêtises. »

« Le jour de sa mort, il n’accusait aucun signe de désarroi ou de déception. Il n’avait aucune raison de se suicider. [Parler de suicide], c’est la manière la plus facile d’insulter quelqu’un qui a eu beaucoup de valeur », ajoute-t-il. Dans son oraison funèbre, Laurent Onyemba, avocat de la famille, parle lui, avec une ironie amère, d’un « suicide assisté ».


« Nous allons poursuivre cette lutte jusqu’à ce que tombent les politiciens crapuleux et tous les magistrats pourris qui les accompagnent », lâche Dieudonné Bolengetenge, secrétaire général d’Ensemble pour la République.

Félix Tshisekedi « au-dessus de la mêlée » ?
Deuxième étape de la cérémonie, la messe à la cathédrale Notre-Dame-du-Congo, en présence de l’opposant Martin Fayulu ou de Jaynet Kabila, la soeur de l’ancien président. Dans son homélie, le cardinal Fridolin Ambongo questionne à son tour la « conclusion incompréhensible » du procureur : « C’est la preuve suprême, s’il y en a encore besoin, que la justice de notre pays est vraiment malade. »


« Comment comprendre qu’un père de famille aussi attentionné, qui venait de marier sa fille, se soit suicidé en tirant des balles sur lui-même, après une longue promenade dans la ville ? » s’interroge l’archevêque de Kinshasa.

Malgré les mises en garde du procureur à l’endroit de ceux qui « propagent des faux bruits » et « commérages » sur cette affaire, les circonstances de la mort de Chérubon Okende demeurent floues. Et sa famille, qui n’a toujours pas eu connaissance des résultats de l’autopsie, espère être reçue par Félix Tshisekedi, à qui elle demande de se mettre « au-dessus de la mêlée » après le « bémol causé par son magistrat ».

Plainte en Belgique
En novembre dernier, elle a déposé plainte en Belgique contre Christian Ndaywel Okura, patron du renseignement militaire congolais, pour sa « responsabilité dans l’enlèvement, la torture et l’assassinat » de l’ancien ministre. La piste conduisant au renseignement militaire a été évoquée dans une note attribuée à l’Agence nationale des renseignements (ANR) dont l’authenticité a été contestée par les autorités congolaises.

Huit jours après que Jeune Afrique s’en était fait l’écho dans un article non signé, le 31 août, Stanis Bujakera Tshiamala, correspondant de "Jeune afrique" en RDC, avait été arrêté puis incarcéré à la prison centrale de Makala. Jugé et condamné à six mois de prison pour « contrefaçon », « faux en écriture », « usage de faux », « propagation de faux bruits » et « transmission d’un message erroné » par le tribunal de grande instance de la Gombe, il a recouvré la liberté le 19 mars.

Une autre personnalité pourrait-elle subir un sort similaire ? L’ancien ministre du Tourisme Modero Nsimba est détenu depuis trois jours dans les locaux des renseignements militaires. En cause : un audio, qui lui est attribué. On l’y entendrait accréditer la thèse de l’assassinat par les renseignements militaires.
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