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Hann, ministre de l'enseignement supérieur: La mauvaise gestion récompensée

Mercredi 10 Avril 2019

La nomination de Cheikh Oumar Hann, au poste de ministre de l’Enseignement supérieur, en remplacement de Mary Teuw Niane, est à l’origine d’une vive polémique dans les réseaux sociaux depuis la publication de la liste du gouvernement. A l’Université Cheikh Anta Diop, ce choix porté sur Cheikh Oumar Hann est très contesté. A l’unanimité, les étudiants refusent ce choix. Pour eux, il est inadmissible qu’un homme qui est incapable de gérer le Coud soit porté à la tête d’un ministère; de l’Enseignement supérieur de surcroît. Peint comme un dirigeant très limité, pour ne pas dire incompétent, en plus d’avoir été épinglé par l’Ofnac, cette décision présidentielle fait l’objet d’un rejet total.


«C’est une grande déception pour nous». C’est la réaction instantanée de Papa Samba Barry, étudiant à la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontologie à propos de la nomination de Cheikh Oumar Hann. Ce sentiment, Papa Samba Barry le partage avec la plupart de ses camarades étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop. Pour ce dernier, Cheikh Oumar Hann n’a pas les compétences pour tenir convenablement les rênes du ministère. «Comment quelqu’un qui ne peut pas gérer le Coud peut-il gérer un poste ministériel ? Même le problème des logements, il n’a pas pu y remédier et maintenant, on lui confie le ministère de l’Enseignement supérieur», questionne-t-il. Pour Barry, si Mary Teuw Niane est remercié, quelqu’un de plus efficace devait être nommé. Mais la nomination de Cheikh Oumar Hann «est une catastrophe».  

En plus de cela, Cheikh Oumar Hann n’hésitait pas à mettre la main à la poche pour faire taire les étudiants lorsqu’ils commençaient leurs revendications. «Ce n’est pas la bonne personne. L’éthique, il n’en a rien à faire. Il a des méthodes peu orthodoxes», dit-il. 
  
  
«C’est quelqu’un d’incompétent, il parle un piètre français, cette nomination nous déçoit» 

  
Allant dans le même sens, Ass Tacko Diagne, ancien président des étudiants délégués de la Faculté des lettres et sciences humaines en 2016, par ailleurs membre du Conseil d’administration du Coud, revient sur ce qu’il sait de l’homme. «Nous connaissons l’homme pour l’avoir fréquenté et pour avoir travaillé avec lui. Sa seule méthode pour convaincre les étudiants, c’était la distribution de l’argent. C’est quelqu’un d’incompétent, ça tout le monde le sait. C’est une nomination qui nous déçoit sur toute la ligne», lâche-t-il. Avant de poursuivre : «il parle un piètre français, il a des problèmes de communication, il a des limites. C’est quelqu’un de fougueux, qui est toujours sur la défensive».  
  
«J’ETAIS DEPASSE. JE ME SUIS DIT QUE C’ETAIT PEUT-ETRE UN POISSON D’AVRIL» 
  

Djibril Sène, cet étudiant en master 1 à la Faculté des Sciences juridiques et politiques à l’Université de Dakar ne cache pas sa déception. «C’est une grande bêtise. Hier, quand je l’ai entendu à la télévision, j’étais dépassé. Je me suis dit que c’était peut-être un poisson d’avril ou une farce», lâche-t-il. Avant d’ajouter : «je me demande bien sur quelles bases il a été nommé. Lui qui a été cité dans pas mal de scandales et épinglé par des rapports, quelles leçons va-t-il donner aujourd’hui ? Mary Teuw Niane, quoi qu’on puisse dire, il était compétent. C’est vrai qu’on n’était pas d’accord avec lui sur certains points, mais personne ne doute qu’il était quelqu’un d’expérimenté et savant. Mais celui-là, non seulement il n’est pas compétent mais son parcours est pauvre». 
  
«IL FAUT L’ENTENDRE PARLER POUR SAVOIR QU’IL N’A PAS GRAND-CHOSE DANS LA TETE» 
  

Ce même sentiment anime Safiétou Sylla, étudiante à la Faculté des sciences économiques et de gestion et originaire de Louga. «Il faut l’entendre parler pour savoir qu’il n’a pas grand-chose dans la tête. Il sera obligé de tenir des réunions, de discuter avec des partenaires et je me demande bien comment il va faire. Il est très limité. Mary Teuw Niane est un universitaire reconnu, efficace et savant. ce, même s’il a rencontré énormément de difficultés durant son mandat. Mais avec Cheikh Oumar Hann, donc, il faut s’attendre au pire». 

Sadialiou Diallo, étudiante à la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie a dû se nettoyer les oreilles plusieurs fois pour croire que c’est bien Cheikh Oumar Hann qui est aujourd’hui leur ministre de tutelle. «Je pensais qu’on parlait d’un autre», lâche-t-elle, avant d’éclater de rire. Et c’est seulement après avoir vu les commentaires de ses camarades sur les réseaux sociaux qu’elle a su que c’était bien l’ancien Directeur du Coud qui vient d’être nommé ministre de l’Enseignement supérieur. «C’était vraiment la surprise. Il faut vraiment que le chef de l’Etat explique ce choix. Il n’a pas été nommé parce qu’il est compétent ou parce qu’il a fait ses preuves au Coud. Certainement, c’est une nomination politique. Dans tous les cas, on risque gros». 


Saliou Djité, étudiant à la Faculté des sciences et techniques, a eu la même réaction que sa camarade. «C’était vraiment la plus grande surprise dans ce nouveau gouvernement. C’est la tâche de ce gouvernement. Déjà, à l’Université, personne ne l’apprécie, parce qu’il communique mal, mais il fait également des promesses qu’il ne respecte jamais. On préfère mille fois Mary Teuw Niane». 


Ndèye Sali Sow, étudiante à la Faculté des sciences économiques et de gestion, pense elle aussi que Cheikh Oumar Hann n’est pas l’homme de la situation. «Un ministère ne peut pas être géré par n’importe qui. Le ministère de l’Enseignement supérieur rencontre pas mal de problèmes et ce n’est pas pour rien que les étudiants vont tout le temps en grève.  Au Coud, les plus petits problèmes, il n’arrive pas à les gérer. A chaque fois, il donne des délais, montre des papiers, comme quoi la situation est sur la bonne voie. Mais au final, rien du tout. Et aujourd’hui qu’il est ministre, comment il va faire pour apporter des solutions à nos revendications ? Personne ne pouvait imaginer pire que lui». 

Sa camarade Sophie Gnabaly, qui n’a rien raté de la discussion, n’a pas pu se retenir de jeter son grain de sel. «Apparemment, le Président n’est pas au courant de ce qui se passe au Coud. On ne peut pas nommer quelqu’un au poste de ministre alors que là où il était, il n’a pas fait ses preuves». Avant de poursuivre : «ce sont ces genres de nomination qui font que certains secteurs ne vont jamais avancer. Tout le monde se rappelle ses scandales. Au Sénégal, on encourage la médiocrité et ce sont les voleurs qui sont remerciés». 
Les Echos
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