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Ababacar Mboup sur l'homosexualité : «Macky Sall est dans le dilatoire...sa parole n’est pas une loi»

Vendredi 28 Janvier 2022

C’est sa première apparition publique depuis les Locales tenues dimanche dernier. Le chef de l’Etat s’est prononcé, hier jeudi, sur la question de l’homosexualité qui aurait eu un impact considérable sur le verdict des urnes, lors d’une audience accordée aux Imams et Oulémas. Macky Sall a exprimé toute sa gêne quant à ce débat soulevé à la veille des élections.


Pour Macky Sall, la loi paraît claire, mais  l’association «And Sam Djiko Yi» dirigée par Ababacar Mboup n’est pas convaincue. Pour elle, tout est flou. «Le Président Macky Sall est dans le dilatoire. Il a des services politiques à sa disposition, s’il pense que nous menons une campagne de diabolisation contre sa personne, il peut les envoyer dans les médias pour rétablir la vérité ou même aller chez les khalifes généraux. Pourquoi il ne le fait pas depuis ? Pourquoi recevoir des imams alors que nous préparons une grande manifestation inédite de «And Sam Djiko Yi» ? Ces imams ont pourtant signé la pétition», a réagi Ababacar Mboup, après l’audience entre Macky Sall et les Oulémas.


Selon lui, le combat va au-delà de la personne de Macky Sall et des desiderata du pouvoir. «Il dit que l’homosexualité ne sera pas dépénalisée, insiste Ababacar Mboup. Sa parole n’est pas une loi. Ce pays dépasse sa personne. Nous lui demandons de criminaliser l’homosexualité et lui nous dit que tant qu’il sera là, il n’y aura pas dépénalisation. Ce sont deux termes différents. Ce que nous demandons est très simple. Pourquoi le Président ne veut pas criminaliser l’homosexualité ? S’il est là pour les populations pourquoi aller contre leur volonté ? Il n’y a rien de compliqué. Notre combat est clair : il y a un agenda international qui est en train d’être déroulé, nous avons donné des preuves, nous avons avancé des éléments. S’il détient des éléments qui peuvent démentir nos propos, il n’a qu’à les sortir.»


Ababacar Mboup est convaincu que l’audience, d’hier jeudi, entre le chef de l’Etat et les Imams et Oulémas était juste une stratégie pour davantage briser leur élan. «Le Président a toujours cherché à nous diviser. Il a même reçu certains membres de l’association. Aujourd’hui aussi,  il reçoit des imams et oulémas, mais pourquoi pas une audience avec notre association ? Nous sommes des citoyens et nous devons être écoutés. Nous ne reculerons pas d’un iota dans notre combat. Nous allons le mener jusqu’au bout», jure presque Ababacar Mboup. 

A l’approche des Locales, dans les rues comme dans les maisons, beaucoup ont épilogué sur la question. A tort ou à raison, pour certains, choisir les listes de Benno Bok Yakaar (Bby), c’était appuyer la légalisation de l’homosexualité. Un sujet ô combien sensible, qui a été un facteur aidant dans la victoire de l’opposition dans certaines communes. Une revanche  de leur association sur l’Etat ?


Ababacar Mboup : «Beaucoup de gens ont fait le link. On ne peut pas le nier. J’ai entendu plusieurs personnes dire que voter Bby, c’est renforcer les homosexuels. Cela ne peut que nous conforter dans notre combat. Le peuple a choisi ses représentants à l’Assemblée et leur a demandé d’accepter notre proposition de loi, mais non seulement elle a refusé, mais est allée à l’encontre de la loi. Chaque citoyen a fait son interprétation et la suite, on la connaît. Il y a eu une rupture de confiance, ils n’ont qu’à assumer les conséquences.» Ababacar Mboup et Cie comptent d’ailleurs engager des poursuites judiciaires contre le bureau de l’Assemblée nationale. «Le bureau de l’Assemblée n’a pas le pouvoir de rejeter notre proposition. Nous allons les poursuivre devant la loi. L’article 60 du règlement intérieur est très clair : le bureau de l’Assemblée ne peut pas statuer sur l’opportunité ou non d’une proposition de loi, mais juste voire si cette loi a ou non une incidence financière. Le bureau a outrepassé ses prérogatives. Ceux qui ont rejeté notre proposition de loi sont des hors-la-loi. Ils ont pris en otage ce pays et ont montré le mépris qu’ils ressentent envers les khalifes généraux et les populations.» 


Il partage le même avis que Ababacar Mboup. Membre aussi de l’association ‘’And Sam Djiko Yi’’, Mame Matar Gueye de Jamra affirme sans ambages que leurs actions ont eu un impact conséquent sur l’issue du scrutin. Il s’en explique : «Quand ils ont refusé notre proposition de loi, nous avons refait les 46 départements, refait le tour des autorités religieuses particulièrement Serigne Mountakha Mbacké qui, non seulement, avait signé la pétition exigeant la criminalisation, mais l’avait accompagné d’une sorte d’exposé des motifs, Serigne Babacar Sy Mansour et tous  les autres khalifes généraux, pour leur dire : vous avez été désavoué par les députés du bureau de l’Assemblée, il vous appartient d’en tirer les conséquences. Si maintenant il y a eu une sorte de tsunami en défaveur de ceux qui ont bloqué la loi criminalisant l’homosexualité, cela ne peut surprendre personne. Il n’est pas besoin d’être savant pour comprendre que notre tournée a eu un impact sur l’issue du scrutin. A Touba, les bulletins blancs l’ont largement remporté, alors que Bby était dans un monologue électoral.» Mame Matar Gueye rappelle aux autorités étatiques que la lutte qu’ils mènent, n’est pas pour leurs petites personnes. «C’est un combat de principes et c’est notre droit le plus absolu ? Nous réclamons le renforcement des sanctions pénales contre les actes Lgbt.» ‘’And Sam Djiko Yi’’ qui ne compte point reculer, dit avoir reçu plusieurs propositions pour briguer le suffrage des Sénégalais aux électeurs. «Plus de 200 personnes qui dirigent des associations nous ont demandé de participer aux Législatives pour avoir des sièges à l’Assemblée et défendre notre proposition de loi, mais cette question n’est pas encore à l’ordre du jour pour nous», informe Ababacar Mboup. Matar Gueye : «Nous avons reçu beaucoup de propositions nous disant d’aller nous-mêmes à l’Assemblée défendre notre proposition de loi et tant d’autres. C’est une manière de nous dire de présenter notre candidature aux prochaines Législatives. Nous n’en avons pas encore discuté à ‘’And Sam Djiko Yi’’, mais nous y réfléchissons à Jamra.»


Avec l'OBS
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