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Jonas Savimbi: l'éternel rebelle tué avec les armes à la main (PORTRAIT)

Dimanche 2 Juin 2019

Né en 1934 dans la province de Moxico et issu de l’ethnie ovimbundu, Jonas Malheiro Savimbi était un chef nationaliste angolais. Le Chef charismatique de l’UNITA, lourdement armé par ses alliés occidentaux a contrôlé une grande partie du territoire angolais. Il a été tué après avoir été trahi par ses alliés occidentaux.


Le fils du pasteur appartenant à l'Église évangélique congrégationaliste de l'Angola (Igreja Evangélica Congregacional de Angola-IECA) a été le fondateur du mouvement politique et militaire angolais, l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (União Nacional para a Independência Total de Angola, UNITA), créée en 1966 pour se joindre à la Frente Nacional de Libertação de Angola (Front National pour la Libération de l'Angola, FNLA) et au Movimento Popular de Libertação de Angola(Mouvement Populaire pour la Libération de l'Angola, MPLA) dans la lutte contre la domination coloniale portugaise. Il est surnommé « Galo Negro » et « Jaguar Negro dos Jagas ».
Études

Jonas Malheiro Savimbi fit ses études primaires et une partie des études secondaires dans des écoles l'Eglise Evangélique Congrégationelle en Angola - IECA, non encore reconnues par l'État colonial. Il fréquenta ensuite une école catholique à Huambo pour obtenir la reconnaissance officielle de ses études. Grâce à l'IECA , il obtient en 1958 une bourse d’étude américaine pour qu'il puisse terminer ses études secondaires à Lisbonne où il devait ensuite étudier la médecine. Il termine ses études secondaires, à l'exception d'une matière qui était obligatoire pendant le régime salazariste, à savoir « Organisation politique nationale ». Et par conséquent, il ne pouvait pas entrer à l'université au Portugal. Par la suite, il prit contact avec un groupe d'autres étudiants angolais qui discutait à Lisbonne les possibilités d'obtenir l'indépendance de l’Angola. Avec ce groupe, Jonas Savimbi se préparait à organiser un mouvement anti-colonial. Le groupe finit par attirer l'attention de la police politique. Ainsi, Jonas Savimbi fuit clandestinement du Portugal. Il trouve refuge en Suisse où un réseau protestant lui obtient une nouvelle bourse d'études. Comme la Suisse reconnaît ses études secondaires comme conclues, il étudie les sciences politiques à Lausanne et obtient une licence en sciences politiques.



Le tacticien politique et militaire

Après avoir reçu une formation politique et militaire dans la Chine communiste de Mao Zedong, le jeune intellectuel milite au sein du Front national de libération de l'Angola (FNLA) de Holden Roberto. A son retour en Angola, Jonas Savimbi, « Jaguar Negro dos Jagas », fonde l’UNITA, concurrent direct sur la scène politique angolaise du Mouvement pour la libération populaire d’Angola (MPLA) d'inspiration marxiste. Il signe un accord avec le parti portugais au pouvoir pour lutter contre le parti adverse, le MPLA.



La révolution des œillets au Portugal porte au pouvoir le Mouvement des forces armées (MFA) en renversant la dictature de Marcelo Caetano en 1974. Les capitaines de l’armée portugaise à la tête de ce mouvement rétablissent la démocratie et amorcent le processus de décolonisation des territoires portugais d'outre-mer. A cet effet, M. Antonio de Alva Rosa Coutinho est nommé à la tête du gouvernement de transition vers l’indépendance en Angola. Il reçoit dès lors le soutien très actif de l'écrivain et éditeur français Dominique de Roux, qui s'attache à donner à son combat une dimension internationale, jusqu'en 1977, date de la mort de ce dernier.

               Le service de documentation extérieure et de contre-espionnage français

Le 11 novembre 1975, l’indépendance de l'Angola est proclamée. Le pouvoir colonial portugais est alors transféré au MPLA. La République populaire d'Angola, un régime pro-communiste soutenu par l'Union soviétique et Cuba, s'installe en Angola. « Galo Negro » et son mouvement rebelle, l’UNITA,  déclenchent une véritable guerre civile dirigée contre le MFA et le MPLA, désormais alliés. Il sera soutenu dans sa tâche par, entre autres, la France  , Israël et l’Afrique du Sud. A cette époque, la société américaine Gulf Oil est alliée des militaires cubains présents en Angola pour exploiter le pétrole angolais. Jonas Savimbi tente d’empêcher à ce que les américains et cubains récupèrent le pétrole d'Angola. Pour cela, il a écrit plusieurs courriers dans lesquels il dit avoue que sans l'aide du service de documentation extérieure et de contre-espionnage français - SDECE, l'UNITA aurait été anéanti. Alexandre de Marenches, le directeur des services secrets français à cette époque, dit que Jonas Savimbi est un homme prodigieux et d'un courage immense qui défend sa terre contre le colonialisme, comme de Gaulle a défendu la France. L'UNITA qui enrôle des femmes et enfants dans ses rangs minent presque tout l'intérieur du pays pour stopper l'avancée du MPLA. Elle mène des opérations de guérilla financées partiellement par un trafic de diamants.

L'éternel rebelle

En 1979, le leader charismatique de l'UNITA installe son siège à Jamba, une ville créée par son mouvement indépendante au Sud-est de l’Angola. En 1991, un accord de paix est signé à Bicesse au Portugal entre les deux mouvements. Grâce à ces accords, le chef rebelle regagne la capitale angolaise et participe à l’élection présidentielle de 1992. Il était convaincu de les remporter. Après avoir contesté les résultats des élections donnant la victoire au MPLA, Savimbi rompt la paix. Il décide de reprendre les armes. Le rebelle éternel retourne dans le maquis en 1992. Il s’empara de Huambo, la deuxième ville du pays, son fief. Pendant ce temps ses troupes contrôlent tous les provinces du Nord.



En novembre 1994, il perd Huambo et les capitales des provinces du Nord. Dans un contexte de fin de guerre froide et du régime d'apartheid en Afrique du Sud, il perd le soutien des deux principaux fournisseurs d'armes de sa rébellion : l'Afrique du Sud et les États-Unis. Seul Mobutu Sese Seko, le président du Zaïre, dont il utilise le pays comme base arrière, lui reste fidèle.


                                         La mort de Jonas Savimbi

En 1998, l’opération, baptisée Kissonde, se déroule sur les rives du fleuve Luvuei, dans la province de Moxico, à l’est de l’Angola. Celle-ci entre dans le cadre de la « guerre totale » déclenchée depuis 1998 par Quatorze jours auparavant.  Les forces gouvernementales parviennent à localiser, grâce aux informations fournies par des experts en télécommunications américains et israéliens, les positions de l’Unita. Savimbi a commis une grande erreur qui lui a coûté la vie en appelant à partir de son téléphone satellitaire. Dès lors, le général Wala prépare une embuscade contre « Jaguar Negro dos Jagas ». Les combats engagés à l’aube prennent de l’ampleur. Le leader de l’Unita tente une manœuvre de diversion. Il ordonna à la première colonne de se diriger vers la confluence des fleuves Luvuei et Luoli. La deuxième, elle, gagne l’intérieur des terres. Vraisemblablement, Savimbi n’a plus qu’une option : prendre le chemin de la Zambie.

La frontière est à une centaine de kilomètres. Mais l’armée gouvernementale ne cesse de progresser, imposant à l’ennemi un corps à corps insoutenable. Les cordons de sécurité disposés autour du quartier général du chef de l’Unita ne résistent pas longtemps au feu nourri des forces loyales. La réplique des assaillants est terribles. Ils foncent et parviennent à identifier Jonas Savimbi tout prés. Le leader rebelle de l’UNITA reçoit 15 balles dans le corps et s’écroule comme un baobab. C’est fini pour lui. Il meurt sous un soleil ardent. Il est près de 15 heures.  Il est tué par l'armée angolaise le 22 février 2002.

Par Erick Salemon Bassène
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