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Santhiaba-Manjack: Une commune placée dans les rangs de l’oubliette par l’Etat du Sénégal

Lundi 7 Décembre 2020

Baptisée par ces habitants «Santhiaba-Manjack parent pauvre des projets de l’Etat du Sénégal», les populations de cette bourgade située dans le département d’Oussouye, à la lisière de la frontière entre le Sénégal et la Guinée-Bissau, sont dans la misère. Elles ont organisé un forum de deux jours (5 et 6 décembre 20) dans la capitale du Kassa (Oussouye) pour réfléchir sur le devenir de leur contré. 

 
Du fait de l’immensité de leurs frontières, ces dernières sont mêmes donc devenues poreuses et constituent de véritables zones criminogènes liées notamment à la contrebande, au trafic illicites et occasionnés le terrorisme transfrontalier. Les populations de Santhiaba-Manjack interpellent le Président Macky Sall et son gouvernement.


La seule évocation du nom Santhiaba Manjack,  renvoie aux tristes pages du conflit en Casamance. Cette commune du même nom n'avait ni siège, ni populations. L'administration de cette commune était délocalisée à Oussouye où s’était trouvé le siège depuis des années. Une situation inédite qui trouve son explication dans une série de facteurs consécutifs à sa proximité avec le parc de Basse Casamance encore infesté de mines et de bandes armées. C’était d'ailleurs la seule commune dans le département de Ziguinchor qui n'a pas de siège construit. Conséquence, le maire Ousmane Djicouméle Diatta et ses collaborateurs administraient cette collectivité locale depuis Oussouye où se trouve le siège. Cette situation inédite dans cette zone était consécutive au blocage du processus de retour des natifs de cette partie du département.


Enclencher le retour de ces populations, c'est la bataille que mènent aujourd’hui les populations et les autorités de cette commune de Santhiaba Manjack. «Nous y travaillons jours et nuits. Mieux, nous sommes en train de faire des réunions pour le retour de nos populations déplacées qui ont trouvé refuge en Guinée-Bissau», explique Benoit Diatta originaire de Santhiaba Manjack.


Des populations qui justifient ce retard dans le retour au bercail de leurs populations par la proximité avec le parc de Basse Casamance qui serait toujours infesté de mines et de bandes armées. Des difficultés qui ne sont pas pour favoriser le retour de ces habitants de Santhiaba Manjack devenu tristement célèbre à cause du conflit armé casamançais. Seulement, avec la paix qui s’installe petit à petit en Casamance, «les projets de l’Etat prévus dans le programme PUMA sont invisibles dans la commune de Santhiaba-Manjack. Notre priorité à Santhiaba Manjack, c’est le désenclavement, l’électrification et l’accès à l’eau potable», a laissé entendre, le cœur meurtri, le maire de la commune de Santhiaba-Manjack Ousmane Djicoméle Diatta. 


La commune de Santhiaba Manjack reste aujourd'hui un exemple typique de contré où ses habitants ont du mal à suivre le processus de retour de leurs populations déplacées depuis plusieurs années. Malgré les programmes tels que le PPDC avec la réalisation de pistes de production , le PUMA (Programme d’urgence de modernisation des axes frontaliers) qui est en train de réaliser des infrastructures dans les domaines de la santé, de la communication, de l’éducation et de l’allègement des travaux des femmes dans la région sud, l’ANPEJ, la DER , «aujourd’hui la commune de Santhiaba Manjack est un parent pauvre de ces programmes suivi du déminage  qui tardent à porter ses fruits dans notre commune transfrontalière à la Guinée Bissau malgré toutes ces potentialité économiques, sociale et humains sans oublier la richesse de ces ressources naturelles et de sa faune à travers le PNBC(Parc National de la Basse Casamance) », disent les populations.


 Face à toutes ces situations qui ont créées un chômage accru des jeunes filles et garçons et de l’exode rurale suivi de l’immigration, les populations de Santhiaba Manjack sentent  une très faible présence de l’État dans une bonne partie de leur commune. La politique de lutte contre la coupe abusive du bois, à la lutte contre la culture du cannabis constitue aujourd’hui une stratégie développée par les jeunes pour financer leur départ pour les côtes espagnoles.

IGFM
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