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L’arc s'arcboute en Afrique du Sud (Par Amadou THIAM)

Mercredi 4 Septembre 2019

En luttant contre l’apartheid, la nation arc-en-ciel avait convaincu des valeurs incarnées par ces leaders, le principe d’égalité des races était consacré. Mandela, le Madiba triompha tel un Mahdi. 


Une corne nouvelle poussa alors au milieu du désespoir des peuples noirs.
Une Afrique nouvelle venait de naître au Sud. Mandela devenait le héros de la lutte des noirs pour leur émancipation. 


Il essayait tout son règne durant à rétablir l’équilibre et non à prôner une supériorité black. Ce qui équivalait un échec. Mais la vision du chef n’est pas forcément celle de la masse qu’il mène avec intelligence. 


En visionnaire, le Madiba avait vu le balbutiement d’une haine et d’une race de vengeance des noirs sur les blancs. Une affaire de règlement de compte et de justice des vainqueurs en quelque sorte. 


Conscient qu’un jour que le couvercle de la marmite va saute, il anticipa sa retraite politique pour entrer en retraite spirituelle. Ce serait un échec s’il était toujours là. Et pendant un long temps, ses prières ont maintenu le pays dans la stabilité.


Les soubresauts politiques, la dislocation de l’ANC minée par une guerre interne de légitimité n’ont fait qu’ajouter le feu à la poudrière.


L’histoire du pays et de la création du grand parti, l’ANC nous apprendrons que ceux qui constituent aujourd’hui la majorité de la population active de l’Afrique du Sud sont nés pendant cette fâcheuse période de discrimination raciale, de combats pour la reconnaissance des droits et de la dignité de l’homme africain noir. 


Inéluctablement leurs penchants de luttes pour une justice sociale ne se fait pas attendre. En voilà l’environnement et le décor qui les a vus  grandir. L’influence du milieu allait ressortir un jour ou l’autre.

La libération de l’Etat arc-en-ciel était vu par tous les africains comme une lueur d’espoir. Le pays devient de plus en plus attirant d’abord pour les pays voisins à faibles vitalité démocratique. Il devient à un moment donné l’asile des exilés des dictatures politiques du continent.

Le « continent sud-africain » où sévissaient déjà les prémisses d’un développement industrielles et technologiques n’a fait que confirmer sa première place au concert des pays africains. 

La démocratie étant assurée avec des alternances démocratiques, l’économie y voit un  nouveau souffle. 

Le pays devient attractif !
Les successeurs de Mandela n’ont pas été à la hauteur des attentes des populations. Le pays de l'arc-en-ciel sombra dans la corruption, la mal gouvernance et l’inégalité dans la répartition des ressources. 

Les pays est immensément riche en ressources naturelles, mais les sud-africains ont l’impression qu’un c’est une infirme minorité qui contrôle la totalité des richesses. L’oligarchie politique se confond à la bourgeoisie économique avec des interconnexions vicieuses que douteuses. 

On se rappelle du lot de scandales financiers qui a fini par pousser l’ancien Président ZUMA à la sortie avec des innombrables rebondissements. 
En voilà la racine du mal !

Nos compatriotes de l’Etat d’arc-en-ciel ont fini par voir le mal partout. On se rappelle des séries d’assassinats qu’a connues le pays ces dernières années. Des assassinats qui ont visé pour la plupart des noirs riches, stars et autres personnalités publiques.
Ce n’est rien d’autre que le rejet de la population de politique des tenants du pouvoir. Une autre Afrique du Sud est possible !

La population locale a pensé à un certain moment que c’est encore les étrangers qui ont volé les richesses du pays. La haine naquît dès quand ils ont vu les ressortissants des autres pays africains étrangers devenir riches face à oisiveté.

Bonjour la xénophobie !
L'Afrique du Sud, première puissance industrielle du continent, est le théâtre régulier de violences xénophobes, nourries par le fort taux de chômage et la pauvreté. 
Les violences des derniers jours ont causé une vive inquiétude dans les autres communautés immigrées de Johannesburg.

Toutefois, les attaques contre des magasins appartenant à des étrangers sont devenues des phénomènes récurrents que beaucoup attribuent à la frustration suscitée par le taux de chômage élevé du pays.

Au-delà de l'indignation générale, beaucoup pointent du doigt le gouvernement sud-africain. En effet, ce dernier a depuis peu durci le ton au sujet de l'immigration. 
De nouvelles mesures draconiennes ont été votées. Les permis de travail ne sont plus systématiquement renouvelés, les familles se voient refuser des visas, les enfants sont condamnés à un no man's land scolaire.

En voilà le décor peint pour le pays de Mandela ! 
Il faut le oser dire sans doute se tromper, c’est un échec total de l’espoir de tout un continent.  

Le chef de l'État Cyril RAMAPHOSA dit condamner les violences qui s'étendent dans quatre provinces du pays, dont les capitales économique, Johannesburg, et politique, Pretoria.
Le temps nous dira si Chef d’Etat,  héritier d’un pays miné par la corruption au plus haut sommet et arrivé au pouvoir par une manière peu orthodoxe sera-t-il suivi par les populations ?

Là est la grande question !
En attendant que les forces de l’ordre prennent leurs responsabilités en défendant ceux qui font l’objet d’une chasse aux sorciers. Une fois l’ordre et l’hospitalité rétablis, l’arc-en-ciel brillera pour une Afrique nouvelle dont serait fier le Madiba.
Vive la Paix.

Vive une Afrique pour tous les africains !


Amadou THIAM
Juriste Spécialisé en Contentieux des Affaires
amadouhamadythiam@hotmail.fr
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