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Dr Mansaly après son départ de l'APR pour PASTEF : "La tyrannie, le mensonge et la démagogie ne sauraient prospérer de manière durable"

Samedi 23 Octobre 2021

Pour justifier leur départ des rangs de l'APR, Dr Georges Mansaly et ses camarades ont évoqué l'absence totale de démocratie dans cette coalition présidentielle et la gestion ''calamiteuse'' du pays pour justifier leur choix de rejoindre Pastef et Ousmane Sonko, qui, disent-ils, est l'espoir pour un Sénégal des valeurs. Georges Mansaly a sur place souhaité la candidature d'Ousmane Sonko pour la bataille électorale au niveau de la commune de Ziguinchor. Exclusif.net vous propose l'intégralité de sa déclaration.

Il me plait de rappeler qu’à mon point de presse du 20 Octobre 2020, j’avais fustigé l’hypocrisie, l’opportunisme, la cupidité et le discours déroutant de l’élite politique de la mouvance « BENNO BOOK YAKAAR ». La conséquence aura été que dans les localités comme la nôtre(Ziguinchor), à la présidentielle de 2019, les responsables politiques avaient battu campagne en ordre dispersé et ont lamentablement courbé l’échine, occasionnant et constatant en toute impuissance ainsi, la percée fulgurante du Président du parti (PASTEF-LES PATRIOTES), Ousmane Sonko en l’occurrence. Comme l’opportunisme, la cupidité  et l’hypocrisie sont des vices souvent aveuglants, il me semble, qu’aucun enseignement n’a été tiré de cette débâcle, ni même des manifestations de Mars 2021. 



Aujourd’hui, il urge de parler avec énergie aux responsables politiques de l’APR, mais aussi de la mouvance présidentielle. Je pense qu’il est bien de leur rappeler ce qu’est la République et ses sacro-saints attributs. En consèquence de cela, il revient à tout sénégalais de prendre ses responsabilité devant l’histoire, surtout lorsqu’il tient à la sauvegarde de la démocratie et de l’Etat de droit.
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CE QU’Il EST BIEN DE SAVOIR DE LA REPUBLIQUE
De son étymologie latine « Res publica » renvoie à la chose publique. La République conçoit la primeur de l’intérêt général sur celui individuel. Etre républicain et agir en tant que tel, c’est à la fois avoir le sens d’identification et la sincère volonté de prise en charge de l’intérêt commun. C’est pourquoi, dans une vraie République, la concentration de tous les pouvoirs entre les mains d’une seule personne ou d’une classe fût-elle dirigeante, relève de la dérive. Il revient à la classe dirigeante, dans une République a fortiori démocratique, de savoir comme le suggère le Contrat Social de Rousseau, en connaissance de l’intérêt commun,  construire tout autour une commune volonté.


C’est cette commune volonté construite autour de l’intérêt général, qui rassure le peuple, le motive et lui donne l’énergie nécessaire à la prise en charge de ses propres destinées. En conséquence de cette collective implication, c’est le peuple qui se gouverne lui-même au nom du bien commun et par-delà les divergences et intérêts crypto-personnels. Comme il en est ainsi, la vraie politique républicaine, reconnait avant  tout, l’intelligence et la liberté des humains, pour qui, elle a la charge d’organiser les vies. Pour des êtres libres et intelligents,  la tyrannie, le mensonge  et la démagogie ne sauraient prospérer de manière durable. Car, en République, aucune personne ne se vend à un chef et, toute personne est à même, à l’épreuve de l’expérience et du temps, de déceler la vérité du mensonge. La mouvance présidentielle a-t-elle agi depuis son arrivée au pouvoir dans le sens de la République ?



Autrement dit, a-t-elle sincèrement placé l’intérêt du Sénégal au-dessus de tout autre ?
La patrie a-t-elle été jusque-là au-dessus du parti  ou de la coalition? Les promesses faites au Sénégalais, jusqu’à quel niveau ont-elles été observées ? L’Executif laisse-t-il la justice dire le droit au nom du peuple meme lorsque c’est contre les  intérêts  des gouvernants et ceux des alliés  au pouvoir?
L’Etat du Sénégal serait –t-il aujourd’hui prêt à laisser les Sénégalais surtout en droit de voter,  le faire librement et sans entraves ? Quelle approche le pouvoir a-t-il de l’opposition, politique, de la société civile, de la presse indépendante et de la toile(Internet) ? Les Sénégalais que le parti au pouvoir propose à la direction d’autres Sénégalais, sont-ils suffisamment crédibles au regard des populations, ou ne l’ont-ils été que par intérêt du parti ?


Voici autant de questions qui bien apprehendées,  nous permettront de juger l’attitude de nos gouvernants à l’égard des Sénégalais et, remettre notre République à l’endroit. Au sujet  de la priorité de l’intérêt général sur celui partisan ou personnel, il n’y a qu’à entendre certaines déclarations émanant de nos parlementaires, pour se convaincre du contraire. Lorsqu’ils affirment qu’ils sont députés de son Excellence, monsieur Macky Sall, alors  par les actes qui en découlent, ils s’éloignent naturellement des préoccupations communautaires. Ainsi beaucoup de lois, en procédure d’urgence ont été jusque-là votées presque contre la volonté populaire. Installant progressivement un hiatus et une incompréhension entre l’Exécutif, le Législatif et son Peuple. Ce qui est ressenti par ce dernier comme une confiscation de sa souveraineté, induisant à la défiance, la désobéissance et la révolte contre l’autorité. Qui des Sénégalais ignore, qu’un député doit au préalable voir son immunité parlementaire levée, avant toute convocation et audition judiciaire.


Pis,  lorsque la présupposée affaire est privée et concerne deux citoyens. Dans la situation de difficultés économiques que connaît le pays, il n’est pas tolérable de protéger quiconque  verserait dans la pratique de multiplication de faux billets. Donner l’impression de le faire, alors que le presumé coupable parlementaire est militant  de la mouvance présidentielle, c’est consolider aux yeux des populations une pratique discriminatoire, partiale et inégalitaire de la loi, une situation  d’impunité en faveur de la classe gouvernante et à la déception du peuple. Toujours à l’idée d’une attitude permissive dont fait montre notre classe gouvernante, nous pouvons à la gestion de la Covid19, noter au sein de notre mouvance, la figure d’un faux médecin, faisant de cette pandémie non un problème de santé publique mais plutôt un fonds de commerce. La liste des dérives est loin d’être exhaustive, trop maigre dans cette panoplie de scandales, moralement dégradante, juridiquement répréhensible, politiquement incorrecte surtout dans une République, dans un Etat de droit tout court. Lorsqu’une République se moque de son peuple, cherche à le tromper, le piller, le réduire à une existence indigne de sujets rationnels, elle se compromet elle-même et cesse à coup sûr d’être une République. 


La crise de confiance s’installe.
C’est en cela qu’il faudrait comprendre la crise de confiance généralisée , qui règne actuellement au Sénégal. Une République où tout semble toléré pour la classe gouvernante, à l’opposée toutes condamnable pour le reste et surtout ceux-là qui ont une vision et approche contraire à la mal gouvernance.  Au regard de tout ce qui vient d’être évoqué, il est clair que dans notre dite République, la patrie se retrouve sacrifiée à l’autel des intérêts du parti et de la coalition gouvernante. Ce qui est consécutivement de nature à servir au peuple sénégalais des promesses essentiellement politiciennes, qui avec le temps s’avèrent toujours chimériques. La persistance des inondations, malgré les fonds colossaux et les assurances du gouvernement, le trafic de passeports diplomatiques dont sont suspectés les députés de la mouvance présidentielle,  en sont une parfaite illustration. S’y ajoute le flou autour du dernier mandat. A ce titre, je voudrais rappeler qu’au-delà de la constitution qui est d’ailleurs expressément très clair à ce sujet « NUL NE PEUT FAIRE DEUX MANDATS CONSECUTIFS », nous Sénégalais, Africains de manière générale, appartenons à la civilisation de l’oralité. Laquelle civilisation, consacre la sacralité de la parole, surtout celle donnée.


Les promesses politiciennes et le non-respect souvent de la parole donnée, créent un climat de crise de confiance généralisée et, suscitent la suspicion de partialité et de non neutralité à beaucoup de décisions de la justice. Ce  qui conduit à penser que lorsque les intérêts de nos gouvernants sont en conflit avec ceux d’autres partis ou citoyens, le  pressentiment des populations est que le droit sera dit en faveur du parti ou coalition au pouvoir. Pour    les tenants d’un tel pouvoir, il ne faut jamais le perdre, à la stratégie même de refuser et de confisquer la citoyenneté à ceux que nous soupçonnons  être  des opposants. C’est l’illégal tribut payé par beaucoup de nos compatriotes dont l’inscription sur le fichier électoral ,est volontairement rendue difficile. Or, le vote en démocratie, relève d’un droit élémentaire. Encourager de telles pratiques consistant à priver les citoyens de vote, c’est les pousser à tenter des voies contournées pour s’exprimer. Il faut au prolongement de cette folie de conservation du pouvoir, inscrire les attitudes qui au quotidien cherchent à discréditer et à affaiblir tout ce qui est ou s’apparente à un contre-pouvoir. La société civile sénégalaise,  l’opposition politique,la presse indépendante et l’Internet font souvent face à des menaces récurrentes, émanant du pouvoir. 



Quels hommes pour exercer une gouvernance qui se fait sur ou contre le peuple ? 
Il me semble que c’est cette préoccupation non républicaine, qui a malheureusement biaisé le choix de nos dirigeants. Le choix est tristement porté sur des démagogues, des hommes et des femmes versés dans la ruse et qui cherchent toujours à plaire au Président en lui donnant des contre-vérités sur la réalité du pays. Même au sein de la mouvance présidentielle, beaucoup de coup-bas entre élites et responsables politiques supposés en principe dérouler le même agenda, pour les mêmes résultats. A Ziguinchor particulièrement, les convocations aux rencontres de la mouvance présidentielle, se font souvent de manière honteusement sélective. Ces élites et responsables politiques, connus pour leur liberté de ton et leur objectivité dans l’analyse, sont mis à l’écart, plus jamais  au courant des activités du parti ou de la coalition. Comme si cela ne suffisait pas, aucun discours programmatique n’apparaît de la mouvance présidentielle locale, si ce n’est des attaques et invectives contre le PASTEF et son Leader. Le changement de paradigme et de démarche, s’impose alors comme impérieuse nécessité.


l’ IMPERATIVE  RUPTURE QUALITATIVE
La première rupture à apporter pour mériter une inéluctable confiance populaire, c’est le retour à l’orthodoxie républicaine. Ce qui signifie la sacralité de l’intérêt commun et sa gestion responsable.
L’acceptation d’une séparation effective des pouvoirs et de leur contrôle réciproque. Ainsi que le suggère MONTESQUIEU, dans L’ESPRIT DES LOIS. Pour éviter que tout le pouvoir se retrouve entre les mains d’une seule personne ou d’une seule classe, il fallait penser à séparer l’EXECUTIF du LEGISLATIF ET DU JUDICIAIRE afin que nul ne soit juge et parti et que qu’aucune personne ou entité ne soit privilégiée. C’est le gage de défense de l’intérêt général et de l’égalité de tous devant la loi. Dans cette marche progressive de la République et de l’Etat de droit, au-delà des pouvoirs classiques (l’EXECUTF-le LEGISLATIF-le JUDICIAIRE), les Etats modernes accordent une attention particulière à la presse surtout dite indépendante, à la société civile, à l’opposition politique et aux réseaux sociaux, particulièrement dans leur rôle d’alerte, d’éveil et de contre-pouvoir. Cesser surtout de faire de nos adversaires politiques des ennemis politiques. Ce qui peut  dans  la confrontation de vues, rendre mieux informée la classe gouvernante, afin de savoir prendre des décisions conséquentes, parce qu’averties .Naturellement le pouvoir devrait donc changer d’attitude, à l’endroit de ces entités et organisations que je viens de citer.



Nous devons nous faire aussi une exigence de considération à l’endroit de nos gouvernés, ce qui nécessite une rupture d’avec les fausses promesses, d’avec l’impunité et d’avec la volonté d’obscurcir une loi pourtant constitutionnellement claire. Savoir dire très clairement aux Sénégalais, qu’au Sénégal, aucun Président à l’état actuel ne peut dépasser deux mandats. C’est juste une question arithmétique, qui n’a rien à voir avec la durée d’un mandat. Ce qui signifie le respect de   la constitution et de la parole donnée. Enfin, nous inspirant de ce qui se passe à l’internationale, singulièrement dans notre sous-région, reconnaître que le troisième mandat est devenu source de déstabilisation de nos sociétés.



J’ose espérer que toutes ces ruptures, opérées, apporteront un souffle nouveau à la République du Sénégal, en restaurant la confiance nécessaire entre gouvernants et gouvernés.  . Pour engager cette rupture qualitative, le choix  de nos gouvernants doit être moins politisé, et porter sur des profils compétents, intègres et humainement serviables. Le PASTEF, semble plus porter cet idéal, contrairement à l’immobilisme des pratiques non républicaines dans lequel, le pouvoir actuel nous a tenus et veut continuer à nous maintenir. C’est pourquoi , en toute responsabilité je m’engage avec le pastef, j’en deviens désormais un militant, dans l’espoir de voir mon rêve d’une République du Sénégal se concrétiser."
                                                                             
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