Depuis l’adoption du nouveau code minier en 2023, les autorités maliennes ont placé le secteur extractif au cœur d’une politique économique souverainiste ambitieuse, qui bouleverse les équilibres entre l’État et les compagnies étrangères.
L’heure est au nationalisme économique à Bamako. Sous l’impulsion du président de la transition, le général Assimi Goïta, le Mali a engagé un vaste tournant dans la gouvernance de ses ressources naturelles, en particulier dans le secteur minier. Depuis août 2020, le chef de la junte militaire a progressivement consolidé son emprise sur ce secteur stratégique, initialement géré de manière informelle par le ministre de la Défense Sadio Camara et l’ex-ministre des Mines Seydou Lamine Traoré, ce dernier ayant démissionné en juin 2023.
D’après Jeune Afrique, cette stratégie repose sur un pilier central : le souverainisme économique. Concrètement, le pouvoir malien a durci le ton à l’égard des entreprises minières opérant sur son territoire. Arrestations de responsables, saisies d’or, obligation de se conformer au nouveau code minier de 2023 : jamais les compagnies n’avaient été autant sous pression.
Adopté à la faveur d’une volonté politique affirmée, le nouveau code minier, très critiqué par les investisseurs étrangers, impose de nouvelles règles du jeu. Il prévoit notamment une augmentation des redevances ainsi que le droit pour l’État malien d’acquérir jusqu’à 30 % du capital de tout projet minier, une mesure jugée radicale mais bénéfique pour les finances publiques.
Une manne en hausse pour l’État
Les résultats ne se sont pas fait attendre. Selon les chiffres relayés par Jeune Afrique, le secteur minier a rapporté 644 milliards de F CFA (environ 981 millions d’euros) au budget national en 2023, représentant 9 % du PIB selon un rapport de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE).
L’entrée en vigueur du nouveau code minier en 2025 a permis à l’État d’encaisser plus de 1,2 milliard de dollars depuis le début de l’année, tandis que l’exercice 2024 avait déjà généré près de 500 milliards de F CFA en recettes fiscales issues du secteur extractif.
Le bras de fer avec les multinationales
Malgré la signature d’accords avec plusieurs compagnies étrangères, certaines grandes entreprises comme Barrick Mining refusent toujours de se plier aux nouvelles exigences imposées par Bamako. Le bras de fer engagé avec les autorités maliennes semble s’éterniser, et la compagnie minière canadienne paraît déjà préparer sa sortie du pays, à la veille d’une audience judiciaire déterminante.
Pour piloter ce chantier politique et technique, Assimi Goïta s’est entouré d’une équipe restreinte de fidèles et d’experts, notamment d’anciens cadres issus de grandes compagnies minières étrangères, devenus aujourd’hui les artisans de la riposte malienne.
Entre restructuration du secteur, renégociation des contrats et affirmation de la souveraineté économique, Bamako affiche une volonté claire : reprendre le contrôle de ses ressources naturelles et faire des mines un levier central de développement national.
L’heure est au nationalisme économique à Bamako. Sous l’impulsion du président de la transition, le général Assimi Goïta, le Mali a engagé un vaste tournant dans la gouvernance de ses ressources naturelles, en particulier dans le secteur minier. Depuis août 2020, le chef de la junte militaire a progressivement consolidé son emprise sur ce secteur stratégique, initialement géré de manière informelle par le ministre de la Défense Sadio Camara et l’ex-ministre des Mines Seydou Lamine Traoré, ce dernier ayant démissionné en juin 2023.
D’après Jeune Afrique, cette stratégie repose sur un pilier central : le souverainisme économique. Concrètement, le pouvoir malien a durci le ton à l’égard des entreprises minières opérant sur son territoire. Arrestations de responsables, saisies d’or, obligation de se conformer au nouveau code minier de 2023 : jamais les compagnies n’avaient été autant sous pression.
Adopté à la faveur d’une volonté politique affirmée, le nouveau code minier, très critiqué par les investisseurs étrangers, impose de nouvelles règles du jeu. Il prévoit notamment une augmentation des redevances ainsi que le droit pour l’État malien d’acquérir jusqu’à 30 % du capital de tout projet minier, une mesure jugée radicale mais bénéfique pour les finances publiques.
Une manne en hausse pour l’État
Les résultats ne se sont pas fait attendre. Selon les chiffres relayés par Jeune Afrique, le secteur minier a rapporté 644 milliards de F CFA (environ 981 millions d’euros) au budget national en 2023, représentant 9 % du PIB selon un rapport de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE).
L’entrée en vigueur du nouveau code minier en 2025 a permis à l’État d’encaisser plus de 1,2 milliard de dollars depuis le début de l’année, tandis que l’exercice 2024 avait déjà généré près de 500 milliards de F CFA en recettes fiscales issues du secteur extractif.
Le bras de fer avec les multinationales
Malgré la signature d’accords avec plusieurs compagnies étrangères, certaines grandes entreprises comme Barrick Mining refusent toujours de se plier aux nouvelles exigences imposées par Bamako. Le bras de fer engagé avec les autorités maliennes semble s’éterniser, et la compagnie minière canadienne paraît déjà préparer sa sortie du pays, à la veille d’une audience judiciaire déterminante.
Pour piloter ce chantier politique et technique, Assimi Goïta s’est entouré d’une équipe restreinte de fidèles et d’experts, notamment d’anciens cadres issus de grandes compagnies minières étrangères, devenus aujourd’hui les artisans de la riposte malienne.
Entre restructuration du secteur, renégociation des contrats et affirmation de la souveraineté économique, Bamako affiche une volonté claire : reprendre le contrôle de ses ressources naturelles et faire des mines un levier central de développement national.