À moins de trois semaines du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), le Cameroun traverse une crise institutionnelle inédite. Annoncé comme limogé par la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) quelques jours seulement après la reconduction de Samuel Eto’o à sa tête, le sélectionneur Marc Brys dans un entretien accordé à "Jeune Afrique" affirme n’avoir reçu aucune notification officielle de fin de contrat. Une situation pour le moins explosive, qui met en lumière les tensions profondes entre la fédération et l’État.
Nommé en avril 2024 par le ministre des Sports sur instruction du président Paul Biya, Marc Brys raconte avoir découvert son prétendu limogeage… sur internet. « J’ai appris que j’étais renvoyé en lisant la presse. Une connaissance m’a appelé pour me dire qu’elle avait vu cela en ligne », confie-t-il.
Depuis cette annonce, ni la Fecafoot ni le ministère des Sports ne lui ont communiqué la moindre notification officielle. « Je n’ai eu aucun contact avec un membre de la fédération », affirme-t-il, tout en soulignant qu’aucun courrier ne lui a été remis pour attester formellement de la rupture de son contrat.
Quant au ministère des Sports, Marc Brys se montre prudent : « Je n’ai pas eu de contact direct avec le ministre Narcisse Mouelle Kombi, une personne que j’apprécie beaucoup. Peut-être a-t-il reçu instruction de ne pas réagir. »
L’entraîneur belge insiste : il est contractuellement lié à l’État jusqu’au 30 septembre 2026. « Si on veut que je parte, qu’on me paie ce qu’on me doit ainsi qu’à mes adjoints », prévient-il, rappelant que la Fecafoot a également annoncé le renvoi du staff nommé par le ministère des Sports.
La CAN approche, et la bataille institutionnelle s’intensifie. Samuel Eto’o a déjà nommé un nouveau sélectionneur, David Pagou, et publié une liste de joueurs qui fait polémique.
« Il est évident que c’est lui qui a fait la liste »
Marc Brys assure avoir transmis sa propre liste à la Fecafoot quelques jours avant l’annonce de son limogeage. « Eto’o m’avait demandé une pré-liste de 55 noms, sans jamais m’expliquer pourquoi. »
À la publication de la liste définitive, plusieurs cadres de la sélection camerounaise — André Onana, Eric Maxim Choupo-Moting, Vincent Aboubakar, Michaël Ngadeu, Martin Hongla — en sont absents. Une décision incompréhensible pour le technicien belge.
« Il se prive de joueurs essentiels, qui figurent parmi les meilleurs du pays, uniquement parce qu’ils ne se laissent pas faire. Et ensuite il dit qu’il pense au Cameroun ? J’ai l’impression qu’il pense surtout à lui », lâche-t-il, visiblement exaspéré.
Interrogé sur les reproches formulés contre lui par Samuel Eto’o, Marc Brys dit ne pas avoir vu la liste publiée par la fédération. En revanche, il cite plusieurs épisodes révélateurs, selon lui, d’un sabotage institutionnel répété : conditions de voyage « catastrophiques » avant le match contre l’Eswatini, hôtel éloigné du lieu d’entraînement et bus en panne à Rabat lors du barrage contre la RDC.
« Cela fait des décennies que je suis dans le football. Je ne pensais pas qu’un président de fédération puisse vouloir l’échec de sa propre sélection par narcissisme. Mais si, au Cameroun, c’est possible », assène-t-il.
Malgré l’incertitude, Marc Brys ne claque pas la porte. « J’attends quelque chose d’officiel. Quand ce sera le cas, nous verrons », dit-il, tout en reconnaissant que les conditions d’un retour sont extrêmement compromises.
À trois semaines de la CAN, le Cameroun se retrouve donc avec un sélectionneur théoriquement toujours en poste, un autre déjà nommé, une liste contestée, et une fracture institutionnelle béante entre l’État et la Fecafoot. Une situation qui inquiète autant les supporters que les observateurs du football africain.
Nommé en avril 2024 par le ministre des Sports sur instruction du président Paul Biya, Marc Brys raconte avoir découvert son prétendu limogeage… sur internet. « J’ai appris que j’étais renvoyé en lisant la presse. Une connaissance m’a appelé pour me dire qu’elle avait vu cela en ligne », confie-t-il.
Depuis cette annonce, ni la Fecafoot ni le ministère des Sports ne lui ont communiqué la moindre notification officielle. « Je n’ai eu aucun contact avec un membre de la fédération », affirme-t-il, tout en soulignant qu’aucun courrier ne lui a été remis pour attester formellement de la rupture de son contrat.
Quant au ministère des Sports, Marc Brys se montre prudent : « Je n’ai pas eu de contact direct avec le ministre Narcisse Mouelle Kombi, une personne que j’apprécie beaucoup. Peut-être a-t-il reçu instruction de ne pas réagir. »
L’entraîneur belge insiste : il est contractuellement lié à l’État jusqu’au 30 septembre 2026. « Si on veut que je parte, qu’on me paie ce qu’on me doit ainsi qu’à mes adjoints », prévient-il, rappelant que la Fecafoot a également annoncé le renvoi du staff nommé par le ministère des Sports.
La CAN approche, et la bataille institutionnelle s’intensifie. Samuel Eto’o a déjà nommé un nouveau sélectionneur, David Pagou, et publié une liste de joueurs qui fait polémique.
« Il est évident que c’est lui qui a fait la liste »
Marc Brys assure avoir transmis sa propre liste à la Fecafoot quelques jours avant l’annonce de son limogeage. « Eto’o m’avait demandé une pré-liste de 55 noms, sans jamais m’expliquer pourquoi. »
À la publication de la liste définitive, plusieurs cadres de la sélection camerounaise — André Onana, Eric Maxim Choupo-Moting, Vincent Aboubakar, Michaël Ngadeu, Martin Hongla — en sont absents. Une décision incompréhensible pour le technicien belge.
« Il se prive de joueurs essentiels, qui figurent parmi les meilleurs du pays, uniquement parce qu’ils ne se laissent pas faire. Et ensuite il dit qu’il pense au Cameroun ? J’ai l’impression qu’il pense surtout à lui », lâche-t-il, visiblement exaspéré.
Interrogé sur les reproches formulés contre lui par Samuel Eto’o, Marc Brys dit ne pas avoir vu la liste publiée par la fédération. En revanche, il cite plusieurs épisodes révélateurs, selon lui, d’un sabotage institutionnel répété : conditions de voyage « catastrophiques » avant le match contre l’Eswatini, hôtel éloigné du lieu d’entraînement et bus en panne à Rabat lors du barrage contre la RDC.
« Cela fait des décennies que je suis dans le football. Je ne pensais pas qu’un président de fédération puisse vouloir l’échec de sa propre sélection par narcissisme. Mais si, au Cameroun, c’est possible », assène-t-il.
Malgré l’incertitude, Marc Brys ne claque pas la porte. « J’attends quelque chose d’officiel. Quand ce sera le cas, nous verrons », dit-il, tout en reconnaissant que les conditions d’un retour sont extrêmement compromises.
À trois semaines de la CAN, le Cameroun se retrouve donc avec un sélectionneur théoriquement toujours en poste, un autre déjà nommé, une liste contestée, et une fracture institutionnelle béante entre l’État et la Fecafoot. Une situation qui inquiète autant les supporters que les observateurs du football africain.

