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Yaye Fatou Diagne: «J’ai trouvé la sortie de Ndoye regrettable et malencontreuse»

Dimanche 1 Octobre 2017

Maire de la Commune de Ngathie Naoudé, militante de l’Apr, épouse de Serigne Mboup, un magnat du secteur Privé, Yaye Fatou Diagne n’est pas une novice en politique. Elle donne ici son point de vue, dans les débats qui font rage dans la sphère politique. La nomination d’Aliou Sall, le financement des partis, la gestion des alliés, rien n’est omis.  

Depuis que vous avez rejoins l’Alliance pour la République (APR), en janvier, on ne vous entends plus. A quoi est dû ce silence ?

Dans ma vision de ce qui se fait dans le pays, j’ai voulu d’abord testé mes compétences et aptitudes ; ce qui m’a fait voir la vision que je veux développer avec un résultat probant : c’est à dire, gagner les locales à Ngathie Naoudé. Une fois à la tête de la commune, nous avons fait une introspection et réfléchi à nos conviction. Nous avons vu que nous étions en phase avec le programme que le Président de la République voulait développer pour l’émergence du pays. C’est ainsi que nous avons décidé de rejoindre l’Apr pour apporter notre pierre à l’édifice.

Au dernier référendum, nous avons voté pour la rationalisation des partis politiques. Donc il n’est plus opportun de vouloir faire cavalier seul et on s’est dit que ce serait bien de rejoindre un parti avec lequel on a des idées convergentes. C’est cela qui a justifié notre adhésion à l’Apr. 

Comment se porte la politique de l’Apr à Ngathie Naoudé et dans le département de Guinguinéo ?

Elle se porte très bien. Nous avons gagné 11 communes sur 12 aux dernières législatives. L’Apr est un socle. Elle a été crée avec un programme. L’Apr est à un state où elle ne peut mieux se porter dirige le pays avec ses alliés.

Mais cela ne veut pas dire qu’elle fait l’unanimité… 

L’unanimité n’existe pas. Le parti avait des objectifs et je pense qu’il les atteints. Les Sénégalais ont accepté les propositions de l’Apr, c’est cela le plus important.

Avez-vous une relation particulière avec le Président Sall ?

Macky Sall est le président de tous les Sénégalais et le patron de l’Apr, donc je n’ai que ce genre de relations avec lui.

Que vous apporte votre fusion avec l’Apr?

Je dirais que je suis en apprentissage avec les impacts retentissants. C’est un avancement en soit. Cela apporte beaucoup à notre commune.

Vos sorties médiatiques sont très rares. Est ce un choix ou cela s’est imposé à vous ?  

Je préfère l’action à la parole. Et quand les choses commenceront à se réaliser, elles parleront d’elles mêmes.

Comment appréciez-vous les sorties de Mamadou Ndoye, ancien Secrétaire Général de la Ligue Démocratique, sur les 4 millions versés mensuellement dans les caisses de son parti par Macky Sall ?

J’ai trouvé cette sortie regrettable et malencontreuse pour l’évolution de notre démocratie. Ses révélations sont faites sur un ton d’accusateur, il fallait dénoncer cela depuis le début, en acceptant pas d’encaisser cet argent. Deuxièmement, ramenons la chose à une dimension étatique. Le Président est élu par la majorité des Sénégalais pour porter leurs voix, prendre des décisions, dont certaines sont à un niveau d’information qui nous dépasse et nous a fait décider sciemment de nous épargner en le choisissant. De ce fait, lorsque le président en charge une personne sur le plan médical où fait des actions ciblées, on ne dit rien. Sont-ce ses prérogatives ? Doit-il le faire ? Le débat ne se pose pas, mais quand le président de la République fait une action assez ciblée, en direction d’un parti politique, on s’émeut. Seul le Président sait pourquoi il fait telle où telle action.

Il est le seul à pouvoir l’expliquer et nous l’avons élu pour qu’il nous épargne de cela. Autre chose, est ce que le Président doit gérer une sphère démocratique. N’occultons pas la réalité : dans notre pays, les partis politiques ne fonctionnent pas de façon classique. C’est à dire avec des fonds provenant des cotisations des membres… La plupart fonctionnent comme un mouvement de soutien envers tel qui, en retour, se charge de certaines choses. Nous nous déclarons une grande démocratie, nous déclarons vivre dans le multipartisme, il faut donc la présence de plusieurs partis politiques. Le Président doit gérer cette sphère politique.

Cette sortie remet au goût du jour le débat sur le financement des partis politiques. Etes-vous pour ou contre ? 

Que je sois pour où contre, n’est pas la question. D’ailleurs, le débat sur le financement des partis politiques s’est invité au dernier référendum. C’est une évolution qui ne peut caler vers la disparition de tout cela. Les choses ne peuvent se faire en un jour. Il faut une phase de transition. Aujourd’hui, on a voté la rationalisation des partis politiques. Nous en n’avons prés de 200 au Sénégal et devrons, dans les mois à venir, passer au moins que ça. Ça réglera beaucoup de questions, puisse que la politique sera assainie.

Quid du débat sur les alliés du Président ?

Quand on décide d’un compagnonnage, il faut tout faire pour garder ses positions. Macky Sall a donné une leçon à ses prédécesseurs dans ce domaine. On est en politique, il y a une étique, une morale, des valeurs…

Le fait de garder BBY quasi intact est de son mérite.

Mais d’aucuns dénoncent aussi l’ingérence de la famille du Président dans les affaires d’Etat…

Je n’ai pas senti cela. La critique est aisée, la contribution l’est moins. C’est ce qui fait carence dans notre sphère politique. Les gens aiment tirer en direction du pouvoir, alors que c’est révolu. Maintenant, c’est l’opposition de contribution.

Contribuer à l’édification de notre pays, c’est ce qui importe aux sénégalais.

Le Président avait pourtant assuré ne jamais mêler sa famille à la gestion du pays…

Les choses sont en perpétuelles mutations. Les convictions naissent de nos idées, de nos bagages, de tout ce que nous savons à l’instant. Une information supplémentaire peut changer une conviction. Prenons exemple du début, sur la nomination d’Aliou Sall. On est en fasse de quelqu’un qui est à un niveau d’information supérieur. S’il pose un acte, analysons-le plutôt à son intelligence. Le problème ici, nous tendons à nous croire plus intelligent que les autres. C’est une tare. Le Président à une histoire politique. Arrivé au pouvoir, son prédécesseur a été sanctionné par certains qui pensaient qu’il y avait un risque de dévolution monarchique. Macky Sall n’a donc pas l’objectif de faire la même chose. Son objectif sera la stabilité, l’émergence du pays. Son frère, citoyen comme tout le monde, a le droit de faire de la politique. Nous qui sommes entrée en politique, sommes happés par un virus, la première personne à qui nous transmettons le virus, sont nos proches. On ne peut pas écarter la famille de ce que nous faisons, particulièrement la politique. Je suis d’avis que le Président Sall s’est dit qu’Aliou Sall est le politicien, le plus épié du Sénégal et qu’en lui confiant la Caisse des Dépôts et Consignations, il sera le plus transparent possible. Je me dis que c’est pour nous, une manière de montrer à l’opinion, qu’il a certes confié de lourdes responsabilités à son frère, mais que sa gestion se fera dans la plus grande transparence.

Cela aurait pu être le contraire, comme le pensent certains acteurs de l’échiquier politique : nommer son frère à un poste clé, pour mieux se servir… 

Pourquoi serait-ce nécessairement pour se servir. Pourquoi la plupart pensent cette nomination est faite à des fins de détournement. Mon avis est que c’est un exemple de bonne gouvernance et une contribution à l’émergence de notre pays.

L’opposition est bien dans son rôle, elle se doit d’être alerte face à certaines pratiques nocives à la démocratie sénégalaise…

Etre alerte et utiliser des situations à leur avantage dans le seul but de détourner l’attention des sénégalais à mon avis ce n’est pas de la politique. Etre dans l’opposition ne veut pas dire forcément tirer dure sur le pouvoir. Il y a quelques jours au même moment où le débat des financements politiques faisait rage, se tenait le 3eme Sommet que les Nations Unies et la Chine ont organisé pour la promotion de l’investissement en Afrique. Des investisseurs sont venus voir les opportunités à offrir à notre pays et au continent Africain, mais ils n’en ont pas tenu compte. Ce sont plutôt ses questions qui devraient nous permettre d’aller de l’avant.

Le Président a bien dit que le temps de l’Afrique ce n’est pas demain, c’est maintenant. A lui seul, il ne peut pas tout faire. Il faudra savoir s’arrêter. En période électorale, on peut se permettre de tirer des bilans et autres. Maintenant que les élections sont derrière nous, on gagnerait à s’occuper du développement de notre pays, de la création d’emploi, le souci de tout gouvernement. Le Chef de l’Etat en fait sa priorité. Lors du dernier remaniement, il a demandé au Premier ministre de mettre des points focaux dans toutes les communes du Sénégal, pour la promotion de l’emploi et de l’employabilité des jeunes pour la transformation structurelle de l’économie et de l’industrie. Il a également demandé que l’on fasse des orientations, pour que les collectivités soient attractives.

Le développement, c’est à la base.

Un nouveau gouvernement a été mis en place.

Le choix du Président vous agréent-il ?

C’était dans l’ordre normal des choses. Suite aux législatives. Le Président tient le fil conducteur et réaménage, selon sa vision et ses objectifs. Il a présenté un gouvernement sereinement et nous pensons qu’il sera dans la continuité des actions pour nous mener à l’émergence.

Vous n’êtes pas donc de l’avis de ceux qui pensent que le nouveau gouvernement est purement politique en vue de la prochaine présidentielle ?

La fonction de président est politique. Alors c’est logique nous sommes dans la politique.

Certains ministres ont été remerciés par ce qu’ils ne sont pas politiques, d’autres avec des bases politiques ont été nommés…

Ça me réconforte du moment que la politique est altruiste. Il veut servir les autres. Quelqu’un qui a une base politique, c’est dire qu’il a réussi à convaincre sur son désir d’utilité. Cela dit qu’il a bénéficié du suffrage de ses concitoyens. C’est rassurant.

Tout dépend de comment il a obtenu ce suffrage ?

Personne ne peut plus acheter le vote des Sénégalais. Dans ce pays, tout le monde à conscience de l’importance de sa carte. Le peuple Sénégalais est beaucoup plus en avance sur les politiques.

Vous êtes la présidente de la plateforme des femmes de la région de Kaolack. Pouvez-vous nous parler de cette organisation féminine ? 

Nous sommes en groupe pour créer la plateforme et nous soutenir mutuellement dans l’autonomisation de la femme. La femme est le socle de la société et si vous remarquez bien, dans le Plan Sénégal Emergent, le président a accentué la transformation structurelle, sur la femme qui est le socle et les jeunes qui constituent l’avenir. La qualité des femmes nous dit plus sur la qualité de notre société. C’est sur cet aspect là que nous avons pu convaincre les femmes de la région de mettre en place cette plateforme de solidarité, d’entraide économique. Ce n’est pas dans le social, car nous ne pouvons créer des assistées. Mais plutôt des personnes autonomes.

Femme Maire d’une commune, femme mère de famille font-elles bon ménage ?

Dans le gouvernement de nos foyers, les femmes sont tout sauf des premières ministres. C’est un rôle naturel. Maintenant du côté politique, la sphère politique est en pleine mutation. Nous sommes à l’Acte 3 de la Décentralisation. Il y a une évolution telle que le leadership est décentralisé.

Faire de la politique, ce n’est plus très difficile, du moment que les leaders gagneraient à s’investir dans leurs localités. Laissons à chacun sa localité et notre pays pourra trouver facilement la voie de l’émergence.

Vous êtes l’épouse d’un homme public, est ce un lourd fardeau à porter ?

Non du tout C’est dans la vie publique que nous sommes connus. Donc c’est la normalité chez nous. Cela aurait été certainement difficile, si l’un d’entre nous était hors de cette sphère.

Source L’Observateur


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