Menu

Xavier Diatta explique enfin:« Je ne connais ni la rancune encore moins l’esprit revanchard. Déstabiliser Abdoul Mbaye pour gagner quoi ? »

Mercredi 19 Avril 2017

Xavier Diatta explique enfin:« Je ne connais ni la rancune encore moins l’esprit revanchard. Déstabiliser Abdoul Mbaye pour gagner quoi ? »
Vous aviez été le Directeur Exécutif de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT) dès son lancement, et 3 mois après vous avez été changé, mais vous n’avez jamais éclairé l’opinion pourquoi vous avez été défenestré. Et plusieurs versions avaient circulé parmi lesquelles, on vous reproche d’être incommodant, enquiquinant et même jaloux de la proximité de votre leader avec d’autres responsables du Parti?
 
Merci de me donner l’opportunité de m’exprimer sur la question ; Je crois qu’il faut remonter au début de cette aventure politique. Comme l’affirmait  M. Abdoul Mbaye, je fais partie de ceux qui avaient insisté pour qu’il porte un projet politique car j’avais perçu en lui un leader capable d’apporter une plus value à notre pays. J’ai été conforté à l’idée par son engagement républicain, car même après  son départ de la Primature, il avait posé des actes citoyens  allant dans le sens de la recherche de solutions structurelles participatives visant à améliorer  le mieux-être économico-social de notre pays avec le Club Travail et Vertu  qui se voulait  un cadre de réflexion et de suggestions de qualité à l’Exécutif. Je dois préciser qu’il m’avait fait l’honneur de m’intégrer au Conseil d’Administration dudit Club. Ce fut donc avec beaucoup d’enthousiasme et d’engagement que j’ai accepté  d’être son Directeur Exécutif dès le lancement du parti. Fonction que j’ai occupée de Mai 2016 à Novembre 2016. Vous me permettrez de l’en remercier pour cette marque de confiance.
 
Maintenant vous comprendrez que je ne peux avoir l’arrogance ou la prétention de donner une appréciation positive  sur la qualité de mes  livrables.  Je ne peux simplement  dire que j’ai été loyal, honnête et sincère dans le travail.
 Je laisse aux autres la prérogative de juger ce que j’y ai entrepris ou posé comme actes. C’est d’ailleurs dans ce cadre que j’ai entendu certains dire que la fonction de Directeur Exécutif m’était montée à la tête et que j’étais devenu le monstre que vous avez décrit tantôt. Certainement une tare qui m’aurait rattrapé au crépuscule d’une vie professionnelle bien remplie. Personne ne m’avait jamais encore peint comme tel malgré mes nombreux défauts. Mais bon, à ceux qui pensent réellement que c’était l’image que je renvoyais au public, je  leur présente,  tardivement peut –être, toutes mes excuses. Ceux la devraient être soulagés de ma  bonne décision de  quitter car l’attitude décrite, ne devrait pas être la règle ou le code de conduite de quelqu’un censé coordonner l’activité d’un parti.

Et la suite ?
D’autres parts, je tiens à préciser que je n’étais pas à mon baptême de feu politique. Je m’étais engagé aux Cotés de Cheikh Bamba DIEYE pendant plus de 7 ans et les responsables de Ziguinchor dont vous faites allusion et moi avions constitué un groupe soudé. Je précise en passant  que ce groupe m’avait fait l’honneur de me porter à la tête de la liste départementale pour les élections locales passées sous la bannière du FSD/BJ.
 Nous avions été parmi les rares formations politiques sinon la seule, qui localement avait présenté une liste propre à ces élections sans entrer dans une quelconque coalition  dans le Département de Ziguinchor. Compte tenu de nos moyens de campagne, limités, nous n’avions pu faire que 2 jours de visites de proximité dans 3 quartiers de la ville sans même pouvoir aller dans les autres localités de la ville et à fortiori dans les autres villes ou villages du département. Je ne vous apprends rien du score obtenu car vous avez noté  notre  présence au Conseil Départemental de Ziguinchor  où  le poste de Président de la Sous Commission Santé et Population nous avait été confié.
Lorsque le projet de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail avait pris forme, mes camarades de Casamance et moi  avions unanimement adhéré au Parti  et depuis lors, le groupe s’est étoffé car beaucoup de militants nous ont rejoints. Une délégation avait même fait le déplacement le 14 Mai 2016 sur Dakar pour assister au lancement des activités de l’ACT au Terrou-bi. Après 7 mois et non 3 à la tête de la Direction Exécutive, j’ai demandé à en être déchargé pour des raisons personnelles que je n’étalerai pas ici.
 
Peu après mon départ, en Décembre 2016, l’article dont vous faites allusion, est paru, ce que je n’ai d’ailleurs jamais compris compte tenu du fait que  tout le monde savait que c’est moi qui avais décidé et demandé d’ être déchargé de cette obligation.
 
Curieusement, aucune voix autorisée du parti n’a pas jugé opportun  de rétablir les faits encore moins apporter un démenti ne serait-ce que par solidarité. Certains avaient estimé que c’était plutôt à moi de prouver ma non implication dans la publication dudit article car il se susurrait dans les coulisses  que ce message insultant à l’opinion avait été commandité par mes soins, pour me mettre en avant.

 Est ce que ce sont ces faits seulement?
Ce qui m’a paru, et encore aujourd’hui, me parait inélégant et révoltant car  je ne pouvais pas penser qu’il existât  dans ce monde quelqu’un qui accepterait de se faire insulter publiquement juste pour le buzz. L’autre raison fondamentale de mon retrait de l’ACT, relève d’une conviction personnelle  de la notion de  loyauté vis-à-vis des autres. Je conçois la loyauté comme étant un des fondements essentiels de la vie en société et la solidarité entre camarades de Parti le terreau.
 
Mais lorsque la presse vous met sous la barbe de grotesques affabulations sur vous-mêmes, ça fait mal, très mal même. Je vous mentirai si je vous disais que je n’ai pas été déçu. J’ai pris sur moi  sans faire de vagues. Je me suis interdit d’entreprendre quoique ce soit qui pourrait non seulement  gêner le nouveau Directeur Exécutif dans la tache qui était désormais la sienne, mais aussi pour ne pas porter préjudice aux autres parties prenantes au projet. C’est peut être une déformation professionnelle, mais aujourd’hui encore je ressens un sentiment d’obligation de réserve par rapport à l’ACT. Ne comptez pas sur moi un éventuel déballage, s’il  devait y en avoir un. De toute façon il n’y a rien à déballer.
 
Mais c’était sans compter avec les ambitions des uns et des autres au sein même du parti qui voyaient en moi même du dehors un empêcheur de tourner en rond, et  qui n’hésitaient pas un seul instant à fabriquer de toutes pièces et à véhiculer des rumeurs infondées, de la plus saugrenue à la plus improbable. Mes Compagnons de Casamance que  je remercie au passage,  avaient trouvé l’attitude des dirigeants du Parti peu cavalière et avaient donc pris la décision  de porter la réplique dans le même média. (Je tiens à préciser que je n’avais pas été mis dans la boucle). Là encore j’ai entendu des vertes et des pas mures : « Xavier instrumentalise la Casamance….enfin la totale »
 
 
Certains pensent que vous voulez déstabiliser Abdoul Mbaye pour vous venger de vous avoir démis du poste de Directeur Exécutif, D’ailleurs vos amis de Casamance soutiennent que vous n’avez plus remis les pieds au Siège de l’ACT depuis votre départ ?
 
Je crois que tous ceux qui me connaissent plus ou moins savent que je ne connais ni la rancune encore moins l’esprit revanchard.
 
Déstabiliser Abdoul pour gagner quoi ? A quel dessein ?  Et même si j’avais été démis où serait le mal ? J’aurais été prêt à céder la place si un autre plus disponible ou plus outillé pour coordonner les activités  était disponible. Il n’y avait rien à se disputer. D’ailleurs tout le monde avait sa place. Loin de moi la prétention d’avoir été un meilleur profil.
J’étais plutôt celui qui était DISPONIBLE. Il y a dans ce parti beaucoup de cadres de très haut niveau mais probablement engagés dans d’autres défis nationaux ;
 
 Alors que ceux qui  soutiennent que j’ai une ambition de déstabiliser Abdoul, sortent de l’ombre pour me donner les motivations. Il ne sert strictement à rien de se cacher derrière un anonymat pour invectiver. Pour être franchement honnête, je ne crois pas que les personnes que j’ai connues soient capables de telles ignominies. Mais bon… Si vous le dites… !
Si ceux que vous  qualifiez  de « mes amis de la Casamance » mais qui  sont bien plus encore pour moi, ont relayé l’information selon laquelle je n’ai plus remis les pieds au Siège, c’est qu’ils ont eue  la bonne version de l’histoire car pour moi cette page de l’ACT est tournée.
 
 Cette crise du Parti ACT en Casamance, n-a-t-elle pas des relents de règlement de compte car selon des sources proches de la Présidence du Parti, vous n’avez pas digéré de perdre tous les avantages qu’Abdoul aurait mis à votre disposition (voiture, carburant, salaire ministériel……) ?
Encore vos sources et  vous êtes obnubilés par cette existence d’un conflit, d’une crise dans laquelle  Xavier serait impliqué, car je note la redondance de  votre question. Personnellement je n’ai aucun problème avec qui que ce soit, et  certainement pas en rapport avec  mon départ de la Direction Exécutive de l’ACT. Simplement je suis parti parce que je n’étais plus à même de faire le travail que l’on m’a confié et ce, pour les raisons personnelles citées plus haut.
 
Maintenant concernant  les supposés avantages, je précise que pendant  tout le temps que je suis resté à la DE, et ce jusqu’à ma sortie, je n’avais pas connaissance des dispositions  que vous décrivez.  J’avoue que  c’est vous qui me l’apprenez. Tout ce que je peux dire c’est que j’ai cru nécessaire et opportun de donner un peu de mon temps et de mon expérience à un projet collectif à vocation publique, sans rien attendre en retour. Et donc si aujourd’hui de l’intérieur (comme vous le soutenez), on vous décrit de nouvelles conditions de travail, je ne peux que constater  que le Parti a drastiquement évolué. Ce qui serait une excellente chose pour les nouveaux responsables. Je ne peux qu’applaudir des deux mains et souhaiter  beaucoup de bonheur aux bénéficiaires.
 
Mais vous aussi  aviez été heureux de profiter d’autres avantages ?
 
Que cherchez-vous à me faire dire à la fin ? Car je ne comprends vraiment pas le sens de la rhétorique. Je viens à l’instant de vous dire tout ce que je savais. OK, mais il revient de manière récurrente que les responsables de Casamance parlent de vous comment étant leur leader et jusqu’ici vous n’avez pas jugé nécessaire de faire de déclaration.Vous savez la posture de leader est une consécration divine. Elle requiert beaucoup d’exigence et de qualités. Si je  suis perçu comme tel, je ne peux que remercier le bon Dieu et  « mes amis de Casamance » pour la confiance. Mais personnellement je me considère comme faisant partie d’un groupe qui apprécie ma collaboration et moi la sienne. Je dois donc participer de manière pertinente  à la réflexion, au projet de société. Cet honneur qu’on me fait de m’accepter au sein de ce groupe comme membre ressource, m’exhorte encore plus à une plus grande retenue et  une posture d’humilité. Cette entente ou cohésion nous permet d’entreprendre ensemble un projet de société  dont l’ambition commune est de faire bouger les lignes. Je ne suis ni plus riche, ni plus important, encore moins plus intelligent. Toujours me dire que mon idée peut être surclassée, qu’un autre citoyen peut mieux faire. C’est pourquoi vous remarquerez que je ne fais jamais dans la dénonciation, dans la critique futile ou dans l’acharnement contre tout  citoyen de quelque bord qui soit. Moi qui vous parle ne suis pas parfait.


Mais vos compagnons disaient qu’ils attendaient de vous que vous définissiez la suite des événements, alors quelle est cette suite?
Je crois qu’il faudrait plutôt comprendre par là qu’ils souhaitaient que nous nous rencontrions pour partager un moment de réflexion sur notre engagement politique. Ce qui a été fait la semaine dernière lors de ma tournée dans la zone. C’est ensemble que nous avons défini notre projet  qui a  pour seule ambition, la prise  en compte de certaines aspirations majeures de notre terroir et transversalement de notre pays.


Dans quelques jours nous déclinerons notre feuille de route. Je dois dire que nous n’avons pas encore consulté certains responsables. Ce sera fait cette semaine.
Peux ton avoir les grands axes ?

Pas dans les détails car d’autres décisions doivent faire l’objet d’une validation au sein de notre groupe dans sa globalité. Mais juste vous dire que désormais la Casamance parlera d’une seule voix. Seul l’intérêt pour notre région naturelle compte. La Casamance fait partie des  régions les plus pauvres de notre pays en infrastructures. Et c’est surtout la faute aux Casamançais qui n’acceptent pas souvent de renforcer la légitimité d’un ou plusieurs des leurs. Nous avons identifié un profil que nous allons appuyer politiquement pour lui permettre d’avoir les coudées franches.


Peut-on avoir une idée de ce profil, opposition, Pouvoir ? Seriez-vous prêts à renoncer à une carrière politique pour quelqu’un d’autre ?
Un peu de patience…Tout seul, je ne crois pas pouvoir parler de carrière politique. Notre groupe a adopté une ligne de conduite que nous allons suivre à la lettre.
Mais ne pensez vous pas que c’est risqué de changer de bord à quelques semaines des élections ? Que penseront les Casamançais ?
C’est une décision des Casamançais et donc aucun risque car elle a été discutée et évaluée.


A titre personnel, d’où trouvez-vous cette énergie pour être presque partout (Evacuation sanitaire, travaux aériens, politique, et maintenant écriture) ?
C’est vrai que maintenant que vous en parlez, je me rends compte de ma dispersion. Mais chaque activité est liée à mon engagement pour mon pays.  En Janvier dernier j’ai mis en suspens  13 années de mission « Sauver des Vies » de Secours Aérien Sans Frontières, en rapatriant l’avion médicalisé qui m’avait été prêté pour secourir bénévolement les personnes lourdement atteintes dans les régions en les rapprochant gratuitement des plateaux médicaux appropriés. L’avion est d’ailleurs présentement en Grande Révision dans un atelier en France.
Les travaux aériens, c’est  mon métier, mon gagne pain. Mais il s’avère que depuis quelque temps, ma petite société traverse une crise liée à l’absence de marchés car notre principale activité était dans la sous région. Et la crise au Mali n’a rien arrangé.
Pour le reste, je vois que vous en savez même plus que moi.


 Votre livre Fiju di Terra a rencontré un succès éclatant récemment lors de sa présentation au Good Rade à Dakar et à l’Université Assane SECK de Ziguinchor. A Dakar des figures comme Atépa ont martelé à la tribune que ce livre a libéré les Casamançais et qu’il devrait entrer dans les programmes scolaires. Cela ne semble pas vous donner des ailes ?
Les ailes, je les laisse aux stars. Si vous lisez l’ouvrage, vous verrez que je ne l’appelle pas livre mais un témoignage. Je suis heureux que ce témoignage ait effectivement été accueilli avec intérêt pour plusieurs personnes. Mais je le considère simplement comme une contribution parmi tant d’autres peut être même, plus pertinents et plus sémantiques  connus ou futurs. J’ose espérer qu’un jour toute la dialectique de ce que l’on appelé «  conflit casamançais » soit portée à la connaissance du monde par une expertise historique enfouie dans les méandres du silence pour qu’enfin cette entité du Sénégal puisse aller vers les grands défis du moment. Et si dans le prolongement des idées des uns et des autres, cet œuvre figurait dans les manuels scolaires, je serais très heureux. Mais encore une fois je dois préciser pour être honnête que cette œuvre, si elle est aujourd’hui appréciée  c’est surtout  grâce aux concours de personnes ressources comme le Professeur El Hadj Songdé Diouf pour ne citer que lui principalement. Quelqu’un m’a dit que vous ne l’avez pas encore acheté…
Vous avez raison, mais nous allons prendre un exemplaire tout de suite.
Monsieur DIATTA, la Rédaction vous remercie pour la sincérité des propos, en attendant de connaitre l’identité du Profil que vous avez choisi.
Merci plutôt à vous qui avez fait le déplacement.
Lisez encore

Nouveau commentaire :






AUTRES INFOS

Menace de diffusion de videos obscènes : Aisha FATTY arrêtée

RFM : Sidath Thioune finalement viré ?

Un bélier pour chaque migrant : Un Projet d'accompagnement pour les Migrants de retour (Vélingara)

Khalima Gadji : Beauté Décontractée dans les Rues de Bruxelles

La Revue de Presse de Fatou Thiam Ngom du Mardi 14 mai 2024 (wolof)

La Revue de Presse de Fatou Thiam Ngom du Lundi 13 mai 2024 (wolof)

Une victoire pour le sport et la diplomatie : Les présidents Faye et Kagame à la BAL4 à Dakar

Tivaouane Peul : un directeur d’école viole une élève mineure

La Revue de Presse de Fatou Thiam Ngom du 11 mai 2024 (wolof)

Sénégal : Le Collectif F4C se mobilise pour des tarifs Internet plus abordables


Flux RSS

Inscription à la newsletter