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Vidéo: Comment l'armée Camerounaise réprime avec la complicité de Paris

Vendredi 20 Septembre 2019

Comme dans plusieurs autres pays dans le monde, des armes françaises servent au régime de Paul Biya, à affamer, assujettir un peuple ou à réprimer violemment les civils, en toute violation des droits et traités internationaux


Pillages, homicides et enlèvements de civils : ces dernières années, le Cameroun subit de nombreuses attaques du groupe Boko Haram dans le nord du pays. La riposte du gouvernement camerounais est sanglante et bafoue les droits humains et le droit international en multipliant les arrestations arbitraires, les actes de tortures et les meurtres en détention.

En décembre 2016, une manifestation de la minorité anglophone du pays est violemment réprimée. C’est le point de départ de nombreuses exécutions extrajudiciaires documentées et relayées par Amnesty International. Le rapport 2018 de l’ONG sur la situation des droits de l’homme au Cameroun pointe la violence excessive des forces de sécurité et les actes de tortures sur des séparatistes ou terroristes présumés. Sont précisément mis en cause dans ces crimes de guerre : le Bataillon d’intervention rapide et l’armée régulière.

En février 2019, les États-Unis ont supprimé la majeure partie des programmes d’aide au Cameroun, portant sur la formation et les armements pour un total de 17 millions d’euros. Objectif : dénoncer la politique sécuritaire de l’État camerounais.

Ce que montre l’enquête

Le bataillon d’intervention rapide –unité d’élite de l’armée camerounaise- est équipé de blindés Bastion, produits en France par Arquus. Ceux-ci ont été livrés en 2016 et, d’après cet article du magazine Jane’s, en 2017, alors que les exactions du gouvernement étaient déjà connues. La réputation du BIR n’est plus à faire, voici quelques exemples d’exactions contre la population dans cette vidéo ou celle-ci. D’après Amnesty international, le QG du BIR se situe sur la base militaire de Salak, réputée pour ses chambres secrètes de tortures, dévoilées par le groupe de recherche “Forensic Architecture“. (Pour en savoir plus sur la méthodologie de ce groupe, consultez cet article). Nos recherches nous ont permis de localiser des blindés au cœur de cette base. Ils ont aussi permis de les localiser dans le sud du Cameroun, là où les séparatistes anglophones et les civils font l’objet d’une brutale répression, orchestrée par le BIR et l’armée.

Pourquoi ces exportations sont-elles hors la loi ?

Cette question est en filigrane des quatre chapitres de notre enquête. Ces exportations bafouent le droit international et européen à double titre. D’abord parce que la France a ratifié le 8 décembre 2008 la position commune 2008/944/PESCdu Conseil européen. Avec ce texte, les pays européens ont fixé huit critères pour autoriser ou non l’exportation d’une arme. Entre autres : ces exportations ne doivent pas servir à la répression interne des pays destinataires ; elles ne doivent pas “provoquer ou prolonger des conflits armés” et elles doivent contribuer à la “préservation de paix, de la sécurité et de la stabilité régionale, dans les pays de destination finale”. Pour mettre en œuvre cette législation, le Conseil européen a même publié un guide d’utilisation exhaustif. Que nombre de pays européens ne respectent pas ces engagements est un secret de polichinelle : le Parlement européen dénonce régulièrement ces dérives et appelle à la mise en place d’un mécanisme de sanctions efficaces et contraignantes.

Ensuite, parce que la France a aussi ratifié le Traité sur le commerce des armes (TCA), entré en vigueur le 24 décembre 2014. Le gouvernement français est contraint à “n’autoriser aucun transfert d’armes”, si celles-ci peuvent servir à commettre “des attaques contre des civils ou des biens de caractère civil (…) ou d’autres crimes de guerre”.

Au Yémen, au Sahara occidental, en Libye et au Cameroun, des armes produites en France servent à affamer, à assujettir un peuple, à tuer des civils ou à réprimer violemment une population. Autant de crimes dont la France se rend complice.

Une enquête initiée par le média Lighthouse Reports, en collaboration avec ARTE, Disclose, Mediapart et Radio France
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