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USA: Victoire des démocrates à la Chambre et des républicains au Sénat...

Mercredi 7 Novembre 2018

En prenant la majorité à la Chambre des représentants, les démocrates pourront davantage être un contre-pouvoir face à Trump, qui, malgré tout, n'a pas été submergé par une «vague bleue».

 Chambre démocrate et Sénat républicain : après les midterms, un Congrès divisé comme le pays. Les Etats-Unis se sont dotés mardi d’un Congrès à l’image du pays : divisé. Au terme d’élections de mi-mandat à fort enjeu, qui ont suscité l’intérêt des électeurs américains, les républicains ont conservé leur majorité au Sénat, tandis que les démocrates ont pris la Chambre des représentants. Ils n’y étaient plus majoritaires depuis huit ans. La marche n’était pas haute pour le camp démocrate : ils ne devaient ravir que 23 sièges par rapport à ceux dont ils disposaient dans la Chambre sortante (sur 435 au total). Le tout alors que depuis cent cinquante ans, le parti au pouvoir à la Maison Blanche perd quasi systématiquement des sièges au Congrès.


Notre dossier sur les midterms

Vues comme un référendum à mi-parcours de la présidence de Donald Trump, ces midterms accouchent d’un «résultat ambigu, mais pas atypique», commente Andrew Busch, professeur en sciences politiques et gouvernementales à l’université californienne de Claremont McKenna, spécialiste de ce scrutin. Les sondeurs avaient, contrairement à la présidentielle de 2016, prédit assez justement cette issue. Point de «vague bleue» contre Donald Trump espérée par l’opposition, dont les médias se faisaient l’écho l’été dernier. Comme le note l’écrivain et activiste des droits civiques Shaun King, le résultat de ces élections de mi-mandat ne constitue «pas un rejet clair et net de Donald Trump». Avec son sens légendaire de la nuance, le président américain, très investi dans cette campagne, a même salué en fin de soirée un «immense succès».


Les démocrates ont perdu quatre postes clé de sénateurs
«Les républicains espéraient garder la chambre, mais cette élection aurait pu être bien pire pour eux», avance Andrew Busch, qui rappelle que «les démocrates avaient perdu plus de sièges à la Chambre en 2010 que ce qui s’annonce pour les républicains», selon les résultats disponibles à 7 heures ce matin. Lors de ces midterms de 2010, les premières pour Barack Obama, les Républicains avaient en effet ravi 55 sièges. Pour l'instant, CNN annonce 35 sièges d'avance pour les démocrates. Selon les premiers enseignements de la carte électorale de ces midterms, le Parti républicain a perdu le soutien des électeurs blancs, de banlieue et diplômés, qui avaient voté pour Trump à une petite majorité en 2016. Mais ils semblent avoir renforcé leur poids dans les circonscriptions rurales ou les petites villes. Accentuant encore l'hyper-polarisation du pays à l'ère Trump.

Les démocrates ont notamment perdu quatre postes clé de sénateurs, avec des candidats sortants : le Dakota du Nord, le Missouri, la Floride et l’Indiana. Quatre Etats remportés par Donald Trump en 2016, parfois très largement. «Et quatre sénateurs qui ont voté contre la confirmation de Brett Kavanaugh», ajoute Andrew Busch. La confirmation par le Sénat un mois avant les midterms de ce juge à la Cour Suprême, malgré des accusations d’agressions sexuelles, a déchiré l’opinion publique, plus clivée que jamais. En renforçant sa majorité au Sénat, le camp républicain réussit une prouesse : à part en 2002, en plein esprit d’union nationale dans le sillage des attentats du 11-Septembre, le parti présidentiel n’avait jamais gagné de sièges à la chambre haute lors d’élections de mi-mandat ces trente dernières années.

Rééquilibrage 
Pour autant, la nouvelle majorité des démocrates à la Chambre est loin d’être insignifiante. Elle met fin à deux années de contrôle total du pouvoir exécutif et législatif par le parti républicain, et permet un rééquilibrage, donnant à l’opposition de nouveaux contre-pouvoirs face à Donald Trump. «Les démocrates vont certainement user de leur pouvoir de surveillance sur l’administration Trump, en multipliant les commissions d’enquête parlementaire, notamment sur les soupçons de collusion avec la Russie, ou en lançant une procédure d’impeachment [dont le vote final revient au Sénat, ndlr], prédit Andrew Busch. Ils pourraient également chercher à faire voter des législations symboliques, en sachant qu’elles n’obtiendront pas l’aval d’un Sénat à majorité républicaine, pour positionner leur agenda en amont des élections de 2020.»

Surtout, le 116e Congrès des Etats-Unis, qui siègera dès le 3 janvier, sera plus féminisé et diversifié que jamais. La Chambre des représentants devrait compter pas moins de 90 femmes, dépassant le précédent record de 84, établi lors des deux précédentes législatures. «L’une des choses les plus importantes à retenir de ces élections, c’est que les femmes, et surtout les femmes de couleur, ont largement contribué à la victoire démocrate à la Chambre, insiste Jean Sinzdak, directrice associée du Center for American Women in Politics (CAWP) de l’université Rutgers. La majorité des sièges raflés à des sortants républicains l’ont été par des femmes.» Elle rappelle également que ces midterms sont l’occasion de nombreux «jalons historiques» pour les femmes. Elles voient en effet l’arrivée à Washington de la plus jeune élue de l’histoire du Congrès (Alexandria Ocasio-Cortez), des deux premières musulmanes (Rashida Tlaib et Ilhan Omar), et des deux premières Amérindiennes (Sharice Davids et Debra Haaland). Pour Sinzdak, «ce sont les femmes qui ont permis ce changement de majorité à la Chambre des représentants».

Source: Liberation.fr
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