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Les dessous d’un dialogue perfide (Par Bacary KONTE)

Mercredi 31 Mai 2023

Littéralement le dialogue est une discussion entre plusieurs personnes ou adversaires politiques, idéologiques, sociaux et économiques en vue d'aboutir à un accord. Ainsi, il se distingue de la discussion et du débat et nécessite un mode de conversation franc qui animera tous les partenaires et protagonistes, tous motivés à mettre sur la table des arguments convergents et convaincants, basés sur des termes de référence préalablement établis. 


Le dialogue est donc le moment où les différents intervenants indiquent la voie, les orientations ainsi que des solutions de sortie de crise. Si le dialogue se définit ainsi de façon générale, le régime actuel a une interprétation particulière du dialogue. Il pense que celui-ci consiste à interagir avec les différents interlocuteurs dans le seul but de les endormir par des arguments fallacieux et par des billets de banque pour passer un coup bas pour se maintenir encore longtemps aux affaires. Dans un passé récent, ce régime a eu à initier trois dialogues dont le but est connu de tous. 


Le premier dialogue, tenu le 28 mai 2016, avait pour but de repousser les élections locales car le Président, n'étant pas prêt à aller aux élections, à profiter de ce dialogue pour reporter ces échéances pour mieux se préparer. Malheureusement pour lui c'était peine perdue: l'opposition avait gagné presque toutes les grandes villes. 


Le deuxième dialogue, qui s'est tenu en 2017 avait pour objectif l'élimination du parrainage pour les élections locales afin de permettre à ses adversaires d’oublier ses dérives dans la gestion des affaires publiques mais aussi et surtout pour essayer de se conformer aux directives de la commission de la CEDEAO. 


Quant au troisième dialogue qui s'est tenu au 28 mai 2019,  le seul point qu'on peut retenir était l'élection du maire au suffrage universel direct pour se faire passer pour quelqu'un qui incarne le vrai changement alors qu'il n'en est rien. 
À chaque fois que le Président Macky Sall initie un dialogue, c’est qu’il pense avoir une emprise sur ses interlocuteurs, ses opposants qui, en effet, pour retrouver leur éligibilité, sont contraints de prendre part à ce simulacre de dialogue.


Pour ce quatrième dialogue prévu ce 31 mai, il coïncide avec celui du peuple du F24 « Péncum Sénégal », le régime cherche à convaincre ses interlocuteurs sur le parrainage qui constitue un véritable casse-tête pour certains partis politique qui comptent présenter un candidat aux élections présidentielles. Le régime brandit la question d’inéligibilités dont sont victimes certains politiciens pour les amener à la table du dialogues. En effet pour ces derniers, ce dialogue est la seule et unique issue de salut. D'ailleurs, signalons qu'une frange importante de l’opposition et de la société civile a opposé un niet catégorique à cet invite du chef de l'Etat. Ce dialogue a pour but d’une part de casser la dynamique unitaire de l’opposition et de barrer la route au Président Ousmane Sonko, mais d’autre part de valider la candidature illégale, illégitime et anticonstitutionnel du Président Macky Sall. 
Les non-dits de ce dialogue consisteraient à faire croire à l’opinion nationale et internationale, à travers les images du dialogue qu'au Sénégal tout se passe bien: le Président dialogue avec son opposition et qu'il n'y a pas de crise, la seule et unique personne qui cherche à semer le désordre est le Président Ousmane Sonko. Le régime prépare en même temps l’opinion sur une possible condamnation à travers une parodie de procès dans l’affaire "sweet beauty". C'est dans la même logique qu'un politicien a donné le verdict avant le juge. Il oublie tout de même que le peuple a fini de faire son procès sur cette affaire et que tout verdict qui émanerait de ce procès ne prononçant pas l’acquittement serait contraire à l'aspiration de tout un peuple, et que le PASTEF et son leader rejeteront un tel verdict car personne, en dehors du Tout-puissant, ne pourra empêcher la candidature du Président Ousmane Sonko en 2024.


Un dialogue digne de ce nom se distingue dans le processus qui unit les protagonistes dont le but n’est pas le sujet de l’énoncé, encore moins avoir raison sur l’interlocuteur en lui imposant un point de vue cognitif, une perspective ou une référence mais plutôt un dialogue dans lequel l’écoute active, l’humilité sincère et le respect mutuel seront les mots clefs, et que les acteurs n'ont aucun doute sur l’application des résolutions issues du dialogue. Ce régime agonisant n’est guère à mesure de garantir cela aux interlocuteurs. À mon humble avis ce dialogue n’est qu’une perte de temps.  
 
          
Bacary KONTE

PASTEF Ziguinchor
 
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