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La nouvelle forme de prostitution à Conakry (Reportage)

Dimanche 19 Juillet 2020

En Guinée, le nombre de prostituées est estimé à 8.400, selon les statistiques de 2016 fournies par l’ONUSIDA. L’exercice du plus vieux métier du monde prend de nouvelles formes à Conakry. Malgré leur interdiction par le Droit guinéen, la prostitution et le proxénétisme ont progressé ces dernières années et prennent de nouvelles dimensions dans la capitale guinéenne.


Ces fléaux s’adaptent à l’évolution de la technologie et du numérique. Si avant les bars, les hôtels, les boîtes de nuit…bref les  lieux récréatifs étaient leurs domaines de prédilection, aujourd’hui la prostitution se passe sur les réseaux sociaux. Les plateformes dédiées fusent, et le nombre d’abonnés explose sur les réseaux sociaux.

Sur les plateformes de rencontres sur internet, on voit des photos de filles dénudées qui sont publiées pour susciter l’envie chez les abonnés. Des proxénètes recrutent des filles à travers la capitale pour satisfaire les besoins de leurs clients. Certaines recrues sont des jeunes filles souvent diplômés sans emploi. Selon notre constat, on observe sur ces réseaux en ligne, la création de nouvelles pages pour les travailleuses de sexe. Sur facebook notamment, on y voit des images où les proxénètes exposent les  corps de filles prêtes à "vous envoyer au septième ciel", moyennant une somme d'argent. Ces proxénètes gagnent des subsides en embauchant des jeunes filles qu’ils envoient à leurs demandeurs dans des lieux aménagés à souhait à leur frai.

Sur le réseau social facebook, ils font leur publicité sans même se cacher en laissant des numéros de téléphones, des lieux de rencontres etc. Les rencontres se font sur internet souvent sur ces pages qui ont des milliers d’abonnés. Les montants proposés aux clients nécessiteux vont jusqu’à 500. 000 francs guinéens soit environs  50 euros.  Mais la somme devant revenir à la prostituée  varie entre 60.000 GNF à 350.000 GNF, selon la qualité et la durée du service demandé.

 « Pour un déplacement de 2 heures à Coyah, le salaire et le transport c’est 200 mille FG. Si c’est un déplacement toute la journée de 10 heures à 18 heures, c’est 300 mille FG et 50 mille pour le transport. Si c’est toute la nuit c’est le même montant.  Si c’est un déplacement pour une durée de 2 heures de temps, c’est 150 mille et 50 mille pour votre transport. Si c’est à l’Aéroport, il y a des clients des fois, on a des chambres climatisées qu’on paye. C’est à 60 mille FG pour une heure. C’est moi qui  remets l’argent », nous a confié un proxénète qui administre une page de rencontres soft.

Insécurité…

Les prostituées sont conscientes des risques qu’elles en courent en travaillant avec ces proxénètes qu’elles ne voient que virtuellement, mais n’ont pas le choix. Une d’entre elle que nous avons interrogé explique le processus d’organisation des rendez-vous.

« Nos patrons font des rendez-vous en ligne avec des inconnus. Quelques fois, ces clients nous donnent des faux programmes alors que nous sommes  déjà sur les lieux. Parfois on nous déplace dans des quartiers éloignés où il y a l’insécurité. Nous faisons tout  le travail et le patron empoche  l’argent alors qu’il est assis tranquillement au bureau. Pour notre sécurité, ils nous trompent en nous disant qu’ils tracent les numéros de nos clients et qu’ils sont une entreprise agréée et reconnue en Guinée », dénonce une jeune universitaire qui dit s’être lancée dans ce métier à cause du manque d'emplois.

Cette nouvelle forme de prostitution qui gagne du terrain à Conakry et ses environs est méconnue des services de police, qui manquent de moyens pour traquer les proxénètes sur la toile, selon une source policière.

 « Nous ne sommes pas directement au courant de cette nouvelle forme de prostitution. Parce qu’il y a parmi nous qui ne sont pas sur les réseaux sociaux. Mais les informations que nous recevons nous permettent de traquer ces malfrats même sur les réseaux sociaux. Vous n’êtes pas sans savoir qu’aujourd’hui, la cybercriminalité est une infraction punie par la loi. Mais aussi le proxénétisme est une infraction prévue par la loi pénale (…) La mission régalienne de la police, c’est de protéger les citoyens et leurs biens mais aussi de veiller à l’application de la loi. Nous, nous continuerons toujours à les traquer  en application du code pénal guinéen.  Nous n’allons pas baisser les bras.  Malgré que nous n’ayons pas de moyens adéquats pour les traquer, mais nous utiliserons les moyens de bord pour que nous puissions éradiquer ce phénomène », a promet  le chef de département protection genre et enfance à l’OPROGEM, le Commissaire Ibrahima Fak.
Africaguinee.com
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