Pourquoi vous avez quitté le Parti socialiste ?
« Nous avons quitté le Ps, parce que nous estimons que le parti ne récompense pas suffisamment les efforts fournis à la base depuis un certain temps. Cela a créé une grosse frustration des militants à la base qui ont poussé derrière pour qu’on arrive à cette démission. Nous avions senti que ne pourrions pas retenir les militants si nous n’alllons pas dans le sens qu’ils indiquaient. Nous avons reçu une forte pression de la base qui a exprimé sa frustration du fait de la non-prise en compte des efforts qu’elle fournit sur le terrain.
Quels sont ces efforts ?
Depuis 2012, nous faisons un travail de massification et d’animation du parti à la base. Ces efforts sont visibles. Tout le monde sait que le Ps était une force sûre dans le département.
Vous quittez le Ps au moment où le parti connait des remous. Que répondez-vous à ceux qui pensent que vous voulez rejoindre le camp du maire de Dakar ?
J’ai toujours été loyal au secrétaire général, Ousmane Tanor Dieng. Nous disons que nous ne participerons jamais à une certaine fragilisation du parti.
Quelle suite donnez-vous à votre carrière politique ?
Nous sommes libres. Nous n’avons adhéré à aucune formation politique, mais nous réaffirmons un principe clair qui est celui de soutenir l’action du président de la République. Dans tous les cas, nous ne sommes pas dans l’opposition. Nous réaffirmons notre ancrage dans la mouvance présidentielle. Nous soutenons le président de la République dans ses efforts de développement du Sénégal. Pour le moment, nous n’excluons rien. Nous pensons fortement à créer une formation politique ou avoir une offre qui prendrait en compte les intérêts des militants à la base. Même si nous créons une formation politique, elle sera dans le « Bennoo Bokk Yaakaar ». Elle sera dans la mouvance présidentielle.
Excluez-vous de rejoindre l’Apr ?
Nous n’excluons pas de rejoindre l’Apr. Rejoindre l’Apr est une possibilité. Notre première action est d’être libre et de travailler tranquillement tout en accompagnant le président de la République. Les militants exigent beaucoup de choses. Il y a eu le Haut conseil des collectivités territoriales. Il y a eu les élections législatives. Ils disent qu’au-delà de ma personne, nous avons d’autres responsables à la base qui veulent être promus à des postes électifs ou nominatifs.
Ne craignez-vous pas de faire face à des rivalités à l’Apr ?
L’Apr n’est pas structurée. Ça crée des rivalités. Mais en politique, rien ne se donne. Tout s’acquiert par la force du nombre. Il faut se battre sur le terrain. Dans les mois à venir, une décision sera prise très rapidement.
Que pesez-vous sur le plan local?
Notre ambition n’est pas seulement de travailler sur le plan local. Nous avons un ancrage régional sur toute la Casamance et dans les autres localités du Sénégal. Sur le plan local, nous avons pu bâtir une base politique. Depuis 2004, je suis sur le terrain politique. Nous avons une base affective assez solide dans le département de Vélingara. Nous pouvons donc aller vers la création d’une formation politique et nous inscrire dans l’avenir.
Que représente Vélingara sur la carte électorale ?
En termes de population et de superficie, Vélingara est le département le plus important de la région de Kolda. Notre localité représente un peu plus de 40 % de l’électorat de la région.
Quel impact votre décision aura-t-elle dans la prise en charge des préoccupations des populations locales ?
Cette démission va nous donner beaucoup plus de liberté pour prendre en charge les intérêts des populations, surtout pour répondre à leurs préoccupations. Nous avons une liberté de position, d’analyse et de critique qui nous permet de porter la voix des populations pour une meilleure prise en charge de leurs besoins dans la localité.
Propos recueillis par le Quotidien le "Soleil"