La Fédération royale marocaine de football (FRMF) a annoncé, vendredi 11 août, avoir déposé sa candidature pour accueillir la Coupe du monde 2026 auprès de la FIFA, l’instance organisatrice. Il s’agit de la cinquième candidature du pays, après celles de 1994, 1998, 2006 et 2010 – toutes non concluantes. Le Maroc est ainsi en lice pour devenir le deuxième pays africain à accueillir l’épreuve phare de la FIFA, après l’Afrique du Sud en 2010.
« Le Maroc considère qu’il est capable d’organiser une Coupe du monde. On a les infrastructures nécessaires en termes de stades, de transports, de capacité hôtelière et sanitaire », a affirmé à l’AFP le ministre marocain de la jeunesse et des sports, Rachid Talbi Alami. Le pays devient ainsi le deuxième candidat déclaré, après les Etats-Unis, le Canada et le Mexique, qui ont annoncé en avril leur candidature conjointe. Cette dernière est d’ailleurs considérée par les observateurs comme largement favorite pour organiser la première Coupe du monde à 48 équipes (contre 32 actuellement).
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Le président de la Confédération africaine de football (CAF), le Malgache Ahmad Ahmad, s’est dit « convaincu » que le Maroc pourrait organiser le Mondial 2026. Une déclaration qui fait écho aux propos tenus fin 2016 par le président de la FIFA, Gianni Infantino. Le Maroc est « en mesure d’accueillir la Coupe du monde de football eu égard à ses infrastructures et sa capacité organisationnelle », avait-il déclaré, sans pour autant avancer de date. Car dans les faits, le successeur du sulfureux Sepp Blatter a lui-même poussé la candidature américaine commune pour la Coupe du monde suivant celle au Qatar en 2022.
Quatre nouveaux stades en construction
Certains médias avaient évoqué ces dernières semaines une possible candidature commune du Maroc, de l’Espagne et du Portugal pour organiser la Coupe du monde 2026. Le ministre marocain de la jeunesse et des sports a toutefois affirmé à l’AFP que ce scénario n’avait jamais été envisagé, parlant de « spéculations ».
Le royaume s’est lancé ces dernières années dans un chantier de professionnalisation de son football et a multiplié les candidatures à des compétitions pour baliser le terrain à l’organisation d’un Mondial. En 2015, il devait accueillir la Coupe d’Afrique des nations (CAN) mais avait finalement refusé d’organiser l’événement en raison de craintes liées à l’épidémie d’Ebola.
Le pays dispose aujourd’hui de six stades répondant aux normes internationales et quatre autres sont en construction. « La capacité, nous l’avons. Le défi serait de garantir un engouement, des recettes et du spectacle », a commenté pour l’AFP Aziz Daoudi, ancien athlète et chroniqueur sportif.
Le Maroc a été impliqué dans les affaires de corruption ayant frappé l’instance mondiale du football. En mars 2016, la FIFA a ainsi reconnu que le royaume avait versé des pots-de-vin à l’ancien président de la Confédération de football d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes (Concacaf) en échange de sa voix pour l’organisation des Coupes du monde 1998 et 2010. Pour cette édition-là, le pays s’était livré avec l’Afrique du Sud à une âpre guerre d’influence auprès des instances de football, avant de s’incliner avec 10 voix contre 14 pour le pays de Nelson Mandela.