Le festival Awawalé est l’un des rares grands rendez-vous de la discrète communauté LGBT+ de Côte d’Ivoire. Entre deux projections de courts-métrages engagés, les récits de luttes et de succès, de violences et de discriminations se succèdent à l’estrade. Dans l’assistance, Angel, femme transgenre et coordinatrice de l’association Droit à la différence (DaDi) à Abidjan, a vécu dans plusieurs pays de la sous-région. Si l’homophobie reste partout présente, elle confirme que la Côte d’Ivoire est souvent perçue comme un eldorado. « J’ai vécu au Sénégal, au Togo et au Bénin. Au Sénégal, c'était assez grave, j’en ai eu un traumatisme. Mais quand je suis revenue ici, c’était plus posé, raconte-t-elle. C’est ce qui m’a donné la force de travailler dans des associations, de devenir activiste, pour pouvoir protéger les miens et leur dire : ce que j’ai vécu là-bas, je ne veux pas que ça vous arrive [ici]. »
Selon l’un des panélistes, l’écrivain Stéphane Djédjé Ballet, l’exception ivoirienne tient d’abord à une tradition de tolérance solidement ancrée dans le pays. « La tolérance de la Côte d'Ivoire, ça fait partie de la culture ivoirienne depuis longtemps. Depuis les années 1980-1990, la Côte d’Ivoire a toujours été le melting-pot de l’Afrique de l’Ouest, et de différentes orientations sexuelles. Le président Houphouët-Boigny a cultivé cet aspect de tolérance, d’ouverture et d'hospitalité. »
Pas de loi, pas de protection
La législation ivoirienne en la matière est neutre, elle n’interdit pas l’homosexualité ni la transidentité, mais ne condamne pas non plus l’homophobie ni la transphobie. Un vide juridique qui peut être préjudiciable aux concernés, explique Cédric Pena, chargé de programme à l’ONG Gromo. « Quand il n’y a pas de loi qui protège, les gens font tout ce qu’ils veulent aux personnes LGBT, et ils te disent : “ça va pas quelque part”. C’est-à-dire : “ça va aboutir à rien, tu peux aller te plaindre où tu veux, il n’y aura pas de retombées”. Mais même sans loi qui nous protège, en tant qu’individus, en tant que citoyens de la Côte d’Ivoire, on a tous les mêmes droits, et à un moment, il faut le faire savoir à la société. »
Selon une étude réalisée par l’ONG, 70 à 80% des personnes LGBT+ ont été victimes d’actes homophobes dans la capitale ivoirienne.
Selon l’un des panélistes, l’écrivain Stéphane Djédjé Ballet, l’exception ivoirienne tient d’abord à une tradition de tolérance solidement ancrée dans le pays. « La tolérance de la Côte d'Ivoire, ça fait partie de la culture ivoirienne depuis longtemps. Depuis les années 1980-1990, la Côte d’Ivoire a toujours été le melting-pot de l’Afrique de l’Ouest, et de différentes orientations sexuelles. Le président Houphouët-Boigny a cultivé cet aspect de tolérance, d’ouverture et d'hospitalité. »
Pas de loi, pas de protection
La législation ivoirienne en la matière est neutre, elle n’interdit pas l’homosexualité ni la transidentité, mais ne condamne pas non plus l’homophobie ni la transphobie. Un vide juridique qui peut être préjudiciable aux concernés, explique Cédric Pena, chargé de programme à l’ONG Gromo. « Quand il n’y a pas de loi qui protège, les gens font tout ce qu’ils veulent aux personnes LGBT, et ils te disent : “ça va pas quelque part”. C’est-à-dire : “ça va aboutir à rien, tu peux aller te plaindre où tu veux, il n’y aura pas de retombées”. Mais même sans loi qui nous protège, en tant qu’individus, en tant que citoyens de la Côte d’Ivoire, on a tous les mêmes droits, et à un moment, il faut le faire savoir à la société. »
Selon une étude réalisée par l’ONG, 70 à 80% des personnes LGBT+ ont été victimes d’actes homophobes dans la capitale ivoirienne.