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Bruno d’ERNEVILLE sur la famine: « quelle honte pour le Sénégal !»

Mercredi 14 Mars 2018

Les titres de journaux de cette semaine affirment que plus de 200 000 personnes sont menacées par la faim au Sénégal notamment dans la région de Matam. Une aberration qu’une telle aire, longeant un fleuve soit menacée par la faim et ce, quasiment chaque année. La cause déclarée par le Conseil National de Sécurité Alimentaire (CNSA) est l’irrégularité des pluies de l’année 2017. La solution proposée en attendant : un cash transfert de 45 000 F pour plus de 30 000 ménages pour passer la période de soudure, mais « Il n’y a pas péril en la demeure, on sait comment prendre en main les choses » disent les responsables.

 
Quelle est donc la solution définitive proposée contre cette gravissime situation récurrente ? On peut comprendre que la distribution de riz ne soit pas une solution mais la distribution de cash transferts n’en est certainement pas une meilleure sur le moyen terme ! Je pose aussi la question : où se trouve notre Ministère de l’agriculture ? Il est comme qui dirait piloté par de Supers Diplômes mais où sont les diplômés ? N’avions-nous pas entendu mille fois qu’en 2017 déjà nous serions au début de l’autosuffisance en riz pour le Sénégal ? Où en est-on avec toutes ces théories expliquant la Macky-formula pour que l’agriculture nourrisse les Sénégalais ? Paroles et paroles ... Ce que l’on constate c’est que le gouvernement en est encore à considérer la pluie comme un facteur déterminant pour atteindre ses objectifs agricoles ou sa production de « sécurité alimentaire », quel triste constat d’échec ! 


Notre appartenance aux 25 pays les plus pauvres au monde est décidément le résultat d’une faiblesse tant épistémologique que méthodologique et ceci en est une belle illustration ! Le Sénégal prétend émerger en attendant la pluie ! Que fait-on de nos méninges ? Que fait-on des technologies qui nous entourent et surtout de ces nombreux milliards engloutis dans des projets parfois aussi pharaoniques qu’inopportuns ? Récemment je rappelais dans les réseaux sociaux au Ministre de l’Enseignement Supérieur que ses projets récents de construction de logements Universitaires sont sans aucun doute le résultat de mon coup de gueule d’il y a deux ans quand dans votre projet de LFR vous souhaitiez acheter pour plusieurs milliards de Francs CFA des intrants agricoles à un moment de l’année où ceux-ci étaient parfaitement inutiles ! J’avais alors rappelé que les étudiants eux, par contre, étaient devenus des sans-domicile-fixe. Son mérite est d’avoir réagi avec la célérité qui s’imposait, mais gouverne-t-on donc au petit-bonheur-la-chance ? Mais revenons à notre sujet. 

Cher gouvernement de la République avez-vous vraiment le désir d’extirper nos populations de la pauvreté ? Nous vous l’affirmons encore fortement, il est même possible de transformer nos paysans en entrepreneurs agricoles à revenus convenables ! Nous avions exposé notre méthode durant les élections législatives 2017, quel dommage qu’il y ait eu trop de cacophonie et pas assez de débats ! Messieurs du gouvernement, vous êtes encore dans la préhistoire agricole et vous vous entêtez dans cette voie sans issue ! Il nous faut nous extirper de la dépendance pluviale eh oui ! Et ce, sur toute l’étendue du territoire et pour tous les agriculteurs ! C’est possible et nous l’avons nommé le RSV (regroupement stratégique des villages) couplé aux nouvelles coopératives rurales avec une stratégie de maîtrise de la chaîne de valeurs par filière. Avec cette formule organisée autour d’un remembrement des terres et de la disparition programmée des petites exploitations, les paysans pourront produire trois à quatre fois dans l’année tout en choisissant leurs spéculations. Ils pourront alors mieux contrôler l’écoulement des produits et éviter des méventes comme c’est le cas cette année pour l’arachide ! Voilà la révolution du monde rurale que nous proposons et elle sera plus grande encore que celle de Senghor avec ses machines attelées. Celle-ci changera non pas seulement le monde rural mais tout aussi certainement nos villes qui étouffent en ce moment. Cela sera réalisé grâce à un rééquilibrage démographique du territoire national par l’inversion de l’exode rural. 

Le Sénégal doit apprendre à reconnaître les offres politiques véritablement avant-gardistes, capables de hisser résolument l’Homo Senegalensis dans le monde moderne et respectueux de l’homme. Nous appelons à un débat civilisé d’idées et proclamons haut et fort que nous sommes bien dans une opposition programmatique parce que la vision en cours n’atteint pas le niveau de performance que requiert un Sénégal moderne. 

Un dicton chinois affirme « je préfère voir une fois qu’entendre mille fois ! » Dans notre pays, nos oreilles bourdonnent de paroles maintes et maintes fois rabâchées, hélas nos yeux perdent patience ! 

Bruno d’ERNEVILLE 
Président du Parti pour l’Action Citoyenne – P.A.C
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