A l'occasion du 18 anniversaire du naufrage du bateau le "Joola", Boubacar Ba, président de l'association des familles victimes du Joola a tenu ce samedi une déclaration pour attirer l'attention des autorités sur la nécessité de renflouer le bateau. Ecxlusif.net, vous propose l'intégralité de son discours.
Le bateau le « JOOLA » transportait à son bord un échantillon de la diversité sociale et religieuse du Sénégal, entre autres des étrangers symboles de notre hospitalité et de la liaison forte entre toutes les composantes de la nation sénégalaise. Son naufrage a marqué un véritable tournant dans la conscience collective et l’histoire universelle, une très longue épreuve, très dur sur le plan émotionnel et psychique. L’océan atlantique est devenu un gigantesque cimetière marin jamais enregistré dans toute l’histoire de la navigation civile, mais aussi dans l’histoire culturelle du pays de la teranga où l’homme est l’élément premier.
La situation des familles éplorées
18 ans après, le monde et les familles se souviennent encore du « Joola » et de ses impacts.
La question que les grandes nations se posent après une détresse, ce n’est pas comment rester couché, mais comment se relever le plus vite possible. Nous familles des victimes du « JOOLA » avons appris pour l’avenir de refuser de nous laisser enfermer dans la souffrance. Ce serait ignorer que l’espérance nous a été donné avant, pendant et après l’épreuve.
Le renflouement
Le thème de ce 18e anniversaire, centré autour du «renflouement de l’épave du Joola » est une opportunité pour répondre à l’appel assourdissant de nos parents, à travers le deuil, la sépulture descente aux victimes, le respect de la dignité humaine, la lutte contre le traumatisme chronique, le devoir de mémoire et d’introspection, mais aussi, pour éviter de privilégier la piste de la souffrance éternelle pour nous familles des victimes. S’il est trop tard pour nos victimes, c’est en leur noms que nous nous battons, pour sauvegarder leurs mémoires et leurs dignités, la vie de milliers de sénégalais et de tous les citoyens du monde, car le « Joola » n’est pas une histoire de résilience, mais de combat de tous les jours, pour nous, pour toute la nation et pour l’humanité toute entière.
« Le Joola est Universel, le Joola est Eternel »
La gestion de ce douloureux héritage nous impose aussi de ne pas passer sous silence les avancées significatives inscrites à l’actif de l’association nationale. Il s’agit de la gare maritime de Ziguinchor qui respecte les normes internationales, la venue de 3 nouveaux bateaux, la construction de l’université Assane Seck, le quai de pêche de Karabane, le dragage du fleuve, la mise en place des balises lumineuses, la prise en charge de 720 orphelins sur 1900 et le Mémorial Musé le JOOLA en phase de réalisation. Le « Joola » est devenu un concept mondial à travers un mémorial musé, une volonté de participer à une construction sociétale, la réponse au grand défi de notre temps pour rétablir le contrat de vie, le contrat de confiance et d’avenir, qui impactent positivement sur une demande vers des familles épanouis…
17 orphelins
Dans cette même lancée, l’ANFVR-JOOLA, par le biais de son Cabinet Fidjiou Di Terra Consulting-SARL, a organisé une formation en Business Plan sanctionnée par une attestation. Elle a été parrainée et financée par l’inspecteur Seydou SANE au bénéfice de 17 orphelins regroupés autour d’un GIE les 22 et 23 septembre 2020. Cependant, certains points essentiels mériteraient d’être revisités. Il s’agit des 1280 orphelins laissés en rades par le décret d’application de 2009, la prise en charge psychosociale des familles, l’entretien des cimetières, la justice et la vérité sur le naufrage.
Le laxisme et l’incivisme généralisés
Malgré les séquelles du « Joola », nous restons de surcroit une figure emblématique de cette pandémie du Covid-19 pour avoir été personnellement victime de cette terrible maladie. En notre qualité de sentinelle, nous lançons cet appel pour inciter les sénégalais au respect inconditionnel du protocole sanitaire. La présence virulente du Virus est une réalité existentielle qui restreint les possibilités de traitement avec un décors macabre impressionnant. Malgré l’approche factuelle non négligeable de guérison, ses séquelles restent insoupçonnées et non maitrisées. Ce matin encore, dans ce contexte très particulier, le joola nous oblige à répondre à une véhémente interpellation pour combattre le laxisme et l’incivisme généralisés. A cet effet, nous magnifions votre présence malgré la situation endémique imposée par cette pandémie. Nous vous saurons gré de nous avoir accorder cette reconnaissance.
Le Gouverneur Mame Birame SARR
Vous avez su gérer cette immense responsabilité historique et réussi une démarche qui fera jurisprudence, avec un charisme et une détermination indéfectible pour la sauvegarde de l’intérêt national et des familles. Durant cette traversée en eau trouble quatre grands serviteurs de l’état, des patriotes de marque, qui dans un contexte ponctué par l’insécurité et la crise qui battait son plein, ont répondu par leur degré élevé de responsabilité, pour garantir la mémoire et la dignité des victimes. C’est le lieu indiqué pour rappeler que le Gouverneur Mame Birame SARR a été le gouvernail du « Joola » et le refuge des familles. Par son charisme, son sens aigu de la responsabilité et valeurs humaines très présentes, il a su apporter ce baume pluriel tant recherché dans nos cœurs meurtris.
Le Président du Collectif des Cadres Casamançais
Le Président de la cour de cassation M. El Hadji Amadou DIOUF avait intelligemment battu pavillon dans tous les départements de la région avec ses propres moyens, pour la confection et la délivrance des Jugements d’hérédités. En évitant ainsi le déplacement de 1500 familles vers Dakar. Un tournant décisif dans la gestion du dossier, puisque 6 mois après la catastrophe, seulement 72 Jugements Déclaratifs de Décès étaient délivrés au niveau national.
Le Président du Collectif des Cadres Casamançais M. Pierre GOUDIABY ATEPA avait répondu de façon très efficiente à ce besoin urgent de siège en mettant à la disposition des familles sa maison équipée pendant des années.
Les travaux du Mémorial Musée
Enfin, le Ministre de la Culture M. Abdoulaye DIOP par son pragmatisme et diligence, son caractère sérieux et distingué du devoir accompli, a pulvérisé le record de réalisation à travers le début des travaux du Mémorial Musée. Voilà quatre exemples décisifs, pour justifier le choix porté sur nos 14 récipiendaires qui ont définitivement scellé l’histoire de cette tragédie.
Nous vous formulons nos remerciements les plus sincères et infinies !!!
Nos gratitudes vont aussi à l’endroit du Président de la République son Excellence Macky SALL, de son directeur de cabinet M. Augustin TINE, M. le Ministre des Forces Armées, de la Ministre du Commerce et des PME, du Gouverneur Guédji Diouf, du Maire de Ziguinchor, de l’Eglise et des Mosquées, de l’armée sénégalaise pour son soutien sans demi-mesure à l’endroit des familles, du Président du Collectif de coordination M. Idrissa DIALLO et M. Nassardine Aidara, des autorités militaires, administratives et coutumières, des Commissaires des Scouts et Guides, de M. Thimothée Kaboré, des femmes du bois sacré et de tous ceux qui ont répondu par une présence multiforme.
Nous ne saurons terminer sans porter nos pensées pieuses à notre défunt président M. Moussa Cissoko et à tous les membres de l’association qui ont rejoint le « Joola Eternel » après services rendus.
Le bateau le « JOOLA » transportait à son bord un échantillon de la diversité sociale et religieuse du Sénégal, entre autres des étrangers symboles de notre hospitalité et de la liaison forte entre toutes les composantes de la nation sénégalaise. Son naufrage a marqué un véritable tournant dans la conscience collective et l’histoire universelle, une très longue épreuve, très dur sur le plan émotionnel et psychique. L’océan atlantique est devenu un gigantesque cimetière marin jamais enregistré dans toute l’histoire de la navigation civile, mais aussi dans l’histoire culturelle du pays de la teranga où l’homme est l’élément premier.
La situation des familles éplorées
18 ans après, le monde et les familles se souviennent encore du « Joola » et de ses impacts.
La question que les grandes nations se posent après une détresse, ce n’est pas comment rester couché, mais comment se relever le plus vite possible. Nous familles des victimes du « JOOLA » avons appris pour l’avenir de refuser de nous laisser enfermer dans la souffrance. Ce serait ignorer que l’espérance nous a été donné avant, pendant et après l’épreuve.
Le renflouement
Le thème de ce 18e anniversaire, centré autour du «renflouement de l’épave du Joola » est une opportunité pour répondre à l’appel assourdissant de nos parents, à travers le deuil, la sépulture descente aux victimes, le respect de la dignité humaine, la lutte contre le traumatisme chronique, le devoir de mémoire et d’introspection, mais aussi, pour éviter de privilégier la piste de la souffrance éternelle pour nous familles des victimes. S’il est trop tard pour nos victimes, c’est en leur noms que nous nous battons, pour sauvegarder leurs mémoires et leurs dignités, la vie de milliers de sénégalais et de tous les citoyens du monde, car le « Joola » n’est pas une histoire de résilience, mais de combat de tous les jours, pour nous, pour toute la nation et pour l’humanité toute entière.
« Le Joola est Universel, le Joola est Eternel »
La gestion de ce douloureux héritage nous impose aussi de ne pas passer sous silence les avancées significatives inscrites à l’actif de l’association nationale. Il s’agit de la gare maritime de Ziguinchor qui respecte les normes internationales, la venue de 3 nouveaux bateaux, la construction de l’université Assane Seck, le quai de pêche de Karabane, le dragage du fleuve, la mise en place des balises lumineuses, la prise en charge de 720 orphelins sur 1900 et le Mémorial Musé le JOOLA en phase de réalisation. Le « Joola » est devenu un concept mondial à travers un mémorial musé, une volonté de participer à une construction sociétale, la réponse au grand défi de notre temps pour rétablir le contrat de vie, le contrat de confiance et d’avenir, qui impactent positivement sur une demande vers des familles épanouis…
17 orphelins
Dans cette même lancée, l’ANFVR-JOOLA, par le biais de son Cabinet Fidjiou Di Terra Consulting-SARL, a organisé une formation en Business Plan sanctionnée par une attestation. Elle a été parrainée et financée par l’inspecteur Seydou SANE au bénéfice de 17 orphelins regroupés autour d’un GIE les 22 et 23 septembre 2020. Cependant, certains points essentiels mériteraient d’être revisités. Il s’agit des 1280 orphelins laissés en rades par le décret d’application de 2009, la prise en charge psychosociale des familles, l’entretien des cimetières, la justice et la vérité sur le naufrage.
Le laxisme et l’incivisme généralisés
Malgré les séquelles du « Joola », nous restons de surcroit une figure emblématique de cette pandémie du Covid-19 pour avoir été personnellement victime de cette terrible maladie. En notre qualité de sentinelle, nous lançons cet appel pour inciter les sénégalais au respect inconditionnel du protocole sanitaire. La présence virulente du Virus est une réalité existentielle qui restreint les possibilités de traitement avec un décors macabre impressionnant. Malgré l’approche factuelle non négligeable de guérison, ses séquelles restent insoupçonnées et non maitrisées. Ce matin encore, dans ce contexte très particulier, le joola nous oblige à répondre à une véhémente interpellation pour combattre le laxisme et l’incivisme généralisés. A cet effet, nous magnifions votre présence malgré la situation endémique imposée par cette pandémie. Nous vous saurons gré de nous avoir accorder cette reconnaissance.
Le Gouverneur Mame Birame SARR
Vous avez su gérer cette immense responsabilité historique et réussi une démarche qui fera jurisprudence, avec un charisme et une détermination indéfectible pour la sauvegarde de l’intérêt national et des familles. Durant cette traversée en eau trouble quatre grands serviteurs de l’état, des patriotes de marque, qui dans un contexte ponctué par l’insécurité et la crise qui battait son plein, ont répondu par leur degré élevé de responsabilité, pour garantir la mémoire et la dignité des victimes. C’est le lieu indiqué pour rappeler que le Gouverneur Mame Birame SARR a été le gouvernail du « Joola » et le refuge des familles. Par son charisme, son sens aigu de la responsabilité et valeurs humaines très présentes, il a su apporter ce baume pluriel tant recherché dans nos cœurs meurtris.
Le Président du Collectif des Cadres Casamançais
Le Président de la cour de cassation M. El Hadji Amadou DIOUF avait intelligemment battu pavillon dans tous les départements de la région avec ses propres moyens, pour la confection et la délivrance des Jugements d’hérédités. En évitant ainsi le déplacement de 1500 familles vers Dakar. Un tournant décisif dans la gestion du dossier, puisque 6 mois après la catastrophe, seulement 72 Jugements Déclaratifs de Décès étaient délivrés au niveau national.
Le Président du Collectif des Cadres Casamançais M. Pierre GOUDIABY ATEPA avait répondu de façon très efficiente à ce besoin urgent de siège en mettant à la disposition des familles sa maison équipée pendant des années.
Les travaux du Mémorial Musée
Enfin, le Ministre de la Culture M. Abdoulaye DIOP par son pragmatisme et diligence, son caractère sérieux et distingué du devoir accompli, a pulvérisé le record de réalisation à travers le début des travaux du Mémorial Musée. Voilà quatre exemples décisifs, pour justifier le choix porté sur nos 14 récipiendaires qui ont définitivement scellé l’histoire de cette tragédie.
Nous vous formulons nos remerciements les plus sincères et infinies !!!
Nos gratitudes vont aussi à l’endroit du Président de la République son Excellence Macky SALL, de son directeur de cabinet M. Augustin TINE, M. le Ministre des Forces Armées, de la Ministre du Commerce et des PME, du Gouverneur Guédji Diouf, du Maire de Ziguinchor, de l’Eglise et des Mosquées, de l’armée sénégalaise pour son soutien sans demi-mesure à l’endroit des familles, du Président du Collectif de coordination M. Idrissa DIALLO et M. Nassardine Aidara, des autorités militaires, administratives et coutumières, des Commissaires des Scouts et Guides, de M. Thimothée Kaboré, des femmes du bois sacré et de tous ceux qui ont répondu par une présence multiforme.
Nous ne saurons terminer sans porter nos pensées pieuses à notre défunt président M. Moussa Cissoko et à tous les membres de l’association qui ont rejoint le « Joola Eternel » après services rendus.
