En première ligne cette semaine, le ministre de l’Enseignement supérieur a multiplié les mises en garde contre les futurs médecins, en grève depuis mi-décembre 2023. Devant la première Chambre le lundi 13 mai, Abdellatif Miraoui a prévenu qu’il n’y aurait pas de cours de rattrapage.
« Le gouvernement a fait plus que ce qui était requis dans ce dossier, et a ouvert dès le début la porte au dialogue pour répondre de manière transparente aux préoccupations des étudiants, convaincu qu’ils doivent recevoir une formation de qualité », a notamment répondu le ministre, assailli de nombreuses questions des députés de l’opposition.
Il a aussi admis que la situation actuelle n’augure rien de bon. « Si la grève se poursuit pour une plus longue période, il faudra se tourner vers d’autres solutions qui pourraient entraîner de lourdes conséquences », a-t-il tancé, un brin menaçant, avant d’ajouter : « Le scénario de 2019 ne se répétera jamais (…) Ce n’est pas ma parole, mais celle du gouvernement. Il n’y aura pas de session exceptionnelle, et les examens du deuxième semestre sont prévus pour juin prochain. »
De mars à juillet 2019, les étudiants en médecine avaient en effet déjà boycotté les cours et les examens. À l’époque, les revendications portaient essentiellement sur l’augmentation des postes de spécialité, et l’interdiction de ces mêmes postes aux étudiants des facultés privées. Le dénouement n’avait eu lieu que fin-août 2019, lorsque le ministère de tutelle (alors dirigé par Saïd Amzazi, actuel Wali de la région Souss-Massa) avait accepté de dérouler les examens en deux sessions de rattrapage au lieu d’une seule.
Cette année, Abdellatif Miraoui assure que le gouvernement a répondu à 45 des 50 demandes formulées par les étudiants en médecine. Il appelle donc toutes les parties, dont les parents, à intervenir pour les persuader de reprendre les cours. Si la porte du dialogue reste ouverte, le ministre la restreint au niveau des facultés et des universités, excluant une éventuelle intervention de son département dans les discussions.
Porte-étendard de ce mouvement estudiantin, la Commission nationale des étudiants en médecine, médecine dentaire et en pharmacie (CNEMEP) est visiblement mise sur la touche. D’autant plus que les Bureaux des étudiants (BDE) ont été dissous dans les neuf facultés de médecine publiques du pays depuis mars dernier. Le ministre n’a d’ailleurs fait mention que des représentants officiels élus des étudiants dans les facultés. Il a aussi souligné fermement que la décision de ramener la durée de la formation en médecine de sept à six ans, principal point d’achoppement entre le gouvernement et les étudiants grévistes, est définitivement entérinée.
Déjà 66 étudiants suspendus
Après les députés, Abdellatif Miraoui s’est présenté, mardi 14 mai, devant le Conseil des conseillers pour la séance des questions orales. Il y a réitéré son appel aux grévistes, tout en les exhortant à « rester à l’écart de la politique ». Très critique à l’égard du ministre, l’opposition – au sein de la première comme de la deuxième Chambre – a dénoncé notamment les décisions disciplinaires prises contre les meneurs de la CNEMEP. À l’heure où nous mettons en ligne, les suspensions ont touché 66 étudiants. Ces derniers sont reconnus coupables d’avoir commis des actes qui « perturbent le cours normal du processus universitaire » et qui sont « contraires au règlement intérieur des facultés ».
Contacté par Jeune Afrique, un député de la majorité déclare que cette crise « suscite l’inquiétude de tous les parlementaires » et indique que « la Commission de l’éducation de la Chambre des représentants a demandé, immédiatement après l’élection de son bureau, ce mardi, que le ministre soit convoqué en urgence pour apporter plus d’éclaircissements ».
Une requête « exprimée par tous les groupes parlementaires, majorité et opposition confondues, dans un souci de trouver une solution définitive à cette crise qui menace de déboucher sur une année blanche », insiste le député. Pour l’heure, aucune date n’a encore été fixée pour cette réunion.
« Le gouvernement a fait plus que ce qui était requis dans ce dossier, et a ouvert dès le début la porte au dialogue pour répondre de manière transparente aux préoccupations des étudiants, convaincu qu’ils doivent recevoir une formation de qualité », a notamment répondu le ministre, assailli de nombreuses questions des députés de l’opposition.
Il a aussi admis que la situation actuelle n’augure rien de bon. « Si la grève se poursuit pour une plus longue période, il faudra se tourner vers d’autres solutions qui pourraient entraîner de lourdes conséquences », a-t-il tancé, un brin menaçant, avant d’ajouter : « Le scénario de 2019 ne se répétera jamais (…) Ce n’est pas ma parole, mais celle du gouvernement. Il n’y aura pas de session exceptionnelle, et les examens du deuxième semestre sont prévus pour juin prochain. »
De mars à juillet 2019, les étudiants en médecine avaient en effet déjà boycotté les cours et les examens. À l’époque, les revendications portaient essentiellement sur l’augmentation des postes de spécialité, et l’interdiction de ces mêmes postes aux étudiants des facultés privées. Le dénouement n’avait eu lieu que fin-août 2019, lorsque le ministère de tutelle (alors dirigé par Saïd Amzazi, actuel Wali de la région Souss-Massa) avait accepté de dérouler les examens en deux sessions de rattrapage au lieu d’une seule.
Cette année, Abdellatif Miraoui assure que le gouvernement a répondu à 45 des 50 demandes formulées par les étudiants en médecine. Il appelle donc toutes les parties, dont les parents, à intervenir pour les persuader de reprendre les cours. Si la porte du dialogue reste ouverte, le ministre la restreint au niveau des facultés et des universités, excluant une éventuelle intervention de son département dans les discussions.
Porte-étendard de ce mouvement estudiantin, la Commission nationale des étudiants en médecine, médecine dentaire et en pharmacie (CNEMEP) est visiblement mise sur la touche. D’autant plus que les Bureaux des étudiants (BDE) ont été dissous dans les neuf facultés de médecine publiques du pays depuis mars dernier. Le ministre n’a d’ailleurs fait mention que des représentants officiels élus des étudiants dans les facultés. Il a aussi souligné fermement que la décision de ramener la durée de la formation en médecine de sept à six ans, principal point d’achoppement entre le gouvernement et les étudiants grévistes, est définitivement entérinée.
Déjà 66 étudiants suspendus
Après les députés, Abdellatif Miraoui s’est présenté, mardi 14 mai, devant le Conseil des conseillers pour la séance des questions orales. Il y a réitéré son appel aux grévistes, tout en les exhortant à « rester à l’écart de la politique ». Très critique à l’égard du ministre, l’opposition – au sein de la première comme de la deuxième Chambre – a dénoncé notamment les décisions disciplinaires prises contre les meneurs de la CNEMEP. À l’heure où nous mettons en ligne, les suspensions ont touché 66 étudiants. Ces derniers sont reconnus coupables d’avoir commis des actes qui « perturbent le cours normal du processus universitaire » et qui sont « contraires au règlement intérieur des facultés ».
Contacté par Jeune Afrique, un député de la majorité déclare que cette crise « suscite l’inquiétude de tous les parlementaires » et indique que « la Commission de l’éducation de la Chambre des représentants a demandé, immédiatement après l’élection de son bureau, ce mardi, que le ministre soit convoqué en urgence pour apporter plus d’éclaircissements ».
Une requête « exprimée par tous les groupes parlementaires, majorité et opposition confondues, dans un souci de trouver une solution définitive à cette crise qui menace de déboucher sur une année blanche », insiste le député. Pour l’heure, aucune date n’a encore été fixée pour cette réunion.