Victimes d'exécutions extrajudiciaires présumées au Rwanda. Rangée du haut (de gauche à droite) : Juma Ntakingora (exécuté le 21 septembre 2016) ; Alexandre Bemeriki (exécuté en octobre 2016) ; Benjamin Niyonzima (exécuté le 16 décembre 2016) ; Basabose Hakuzimana (exécuté le 6 décembre 2016) ; Elias Habyarimana (exécuté le 25 mars 2017) ; Samuel Minani (exécuté le 15 décembre 2016). Rangée du milieu (de g. à d.) : Jean de Dieu Habiyaremye (arrêté fin novembre 2016 et exécuté deux jours plus tard) ; Ernest Tuyishime (exécuté le 5 août 2016) ; Thaddée Uwintwali (exécuté le 13 décembre 2016) ; Emmanuel Ntamuhanga (exécuté en mars 2017) ; Fulgence Rukundo (exécuté le 6 décembre 2016) ; Naftal Nteziriza (exécuté fin décembre 2016). Rangée du bas (de g. à d.) : Amulani Bazangirabate (exécuté fin décembre 2016) ; Jean Kanyesoko (exécuté le 2 août 2016) ; Claude Barayavuga (exécuté le 27 avril 2017) ; Emmanuel Hanyurwabake (exécuté fin décembre 2016) ; Vedaste Renzaho (exécuté fin décembre 2016) ; Jeannine Mukeshimana (exécutée le 16 décembre 2016). © 2016 Privé
Il se passe des choses au Rwanda. Pas moins de 18 personnes ont été exécutées sans bénéficier de procès, selon un article publié pa l'organisation Human Right Watch, basé sur un rapport de la Commission Nationale des Droits de la Personne (National Commission for Human Rights, NCHR), au Rwanda.
Le rapport de la NCHR a déclaré « connaître la vérité » sur un rapport de Human Rights Watch publié en juillet dernier, qui décrit en détail comment l’armée, la police et des unités de sécurité auxiliaires, parfois avec l’assistance des autorités civiles locales, ont appréhendé de petits délinquants présumés et les ont sommairement exécutés.
"Les allégations de la Commission Nationale des Droits de la Personne montrent que les autorités rwandaises sont peu disposées à tolérer les critiques ou à faire de véritables efforts pour améliorer le bilan du pays en matière de droits humains. Au lieu de discuter des conclusions avec Human Rights Watch – avant la publication – comme cela a été demandé et d’ouvrir des enquêtes sérieuses, les officiels rwandais ont présenté de fausses informations et ont menacé ceux qui osaient s’exprimer sur les meurtres"
Un exemple parmi tant d'autres, la NCHR a reconnu que Fulgence Rukundo a été tué, au motif qu’il avait illégalement franchi la frontière avec la République démocratique du Congo. Cependant, plusieurs villageois ont confirmé à Human Rights Watch à la fin du mois d’octobre qu’ils avaient personnellement été témoins, avec des dizaines d’autres habitants de leur village, de l’exécution de Fulgence Rukondo par des soldats pour avoir présumé, volé et tué une vache le 6 décembre 2016, dans la cellule de Kiraga, à plusieurs kilomètres de la frontière.
Deux cas détaillés qui enfoncent le régime
Les informations les plus détaillées fournies par la NCHR concernaient deux cas, ceux d’Alphonse Majyambere et d’Elias Habyarimana. La NCHR a présenté un homme nommé Alphonse Majyambere avec une carte d’identité nationale qui lui donne 64 ans d'âge. Or, des témoin ont affirmé à Human Right Watch que la victime a été enterrée devant une foule par des policiers qui ont déclaré : "Si nous le tuons et l’enterrons comme ça, c’est pour que ce soit un exemple pour ceux d’entre vous qui commettraient des vols", avant qu'un autre ne révèle : "Alphonse était un vagabond et un voleur. Il volait des vaches et se déplaçait dans différents endroits. Sa mort est connue. Il ne pouvait pas être un vieil homme. Il est né en 1981".
Dans le second cas, la NCHR a présenté une femme nommée Pelagie Nikuze qui a déclaré être la femme d’un Elias Habyarimana, ancien soldat qui vit en Belgique depuis 2009 et qui est originaire de la cellule de Nyarubuye dans le district de Rutsiro.
"J’ai entendu que le gouvernement a déclaré qu’[Elias] était vivant », a dit une personne proche d’Elias Habyarimana le 25 octobre. "J’ai été choqué lorsque j’ai appris cela. Elias est mort.Le Habyarimana qui a été tué n’a jamais fait partie de l’armée et n’a jamais possédé de passeport, a précisé la personne. Il ne savait même pas lire ou écrire", a poursuivi ce proche d’Elias. "Comment des personnes qui ne le connaissaient pas peuvent être autorisées à dire qu’il est vivant et qu’il habite en Belgique ? Au lieu d’aider ses enfants rendus orphelins par l’État, ils nous persécutent maintenant avec ces mensonges"
D'autres témoins sont intervenus dans le rapport pour dénoncer les menaces et intimidations des autorités à l'endroit toutes les personnes qui seraient tentées d'apporter des témoignages sur ses présumés exactions. Pour se défendre les autorités rwandaises accusent l'organisation Human Right Watch d'être à la solde des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé rwandais essentiellement hutu actif en RD Congo.
Il se passe des choses au Rwanda. Pas moins de 18 personnes ont été exécutées sans bénéficier de procès, selon un article publié pa l'organisation Human Right Watch, basé sur un rapport de la Commission Nationale des Droits de la Personne (National Commission for Human Rights, NCHR), au Rwanda.
Le rapport de la NCHR a déclaré « connaître la vérité » sur un rapport de Human Rights Watch publié en juillet dernier, qui décrit en détail comment l’armée, la police et des unités de sécurité auxiliaires, parfois avec l’assistance des autorités civiles locales, ont appréhendé de petits délinquants présumés et les ont sommairement exécutés.
"Les allégations de la Commission Nationale des Droits de la Personne montrent que les autorités rwandaises sont peu disposées à tolérer les critiques ou à faire de véritables efforts pour améliorer le bilan du pays en matière de droits humains. Au lieu de discuter des conclusions avec Human Rights Watch – avant la publication – comme cela a été demandé et d’ouvrir des enquêtes sérieuses, les officiels rwandais ont présenté de fausses informations et ont menacé ceux qui osaient s’exprimer sur les meurtres"
Un exemple parmi tant d'autres, la NCHR a reconnu que Fulgence Rukundo a été tué, au motif qu’il avait illégalement franchi la frontière avec la République démocratique du Congo. Cependant, plusieurs villageois ont confirmé à Human Rights Watch à la fin du mois d’octobre qu’ils avaient personnellement été témoins, avec des dizaines d’autres habitants de leur village, de l’exécution de Fulgence Rukondo par des soldats pour avoir présumé, volé et tué une vache le 6 décembre 2016, dans la cellule de Kiraga, à plusieurs kilomètres de la frontière.
Deux cas détaillés qui enfoncent le régime
Les informations les plus détaillées fournies par la NCHR concernaient deux cas, ceux d’Alphonse Majyambere et d’Elias Habyarimana. La NCHR a présenté un homme nommé Alphonse Majyambere avec une carte d’identité nationale qui lui donne 64 ans d'âge. Or, des témoin ont affirmé à Human Right Watch que la victime a été enterrée devant une foule par des policiers qui ont déclaré : "Si nous le tuons et l’enterrons comme ça, c’est pour que ce soit un exemple pour ceux d’entre vous qui commettraient des vols", avant qu'un autre ne révèle : "Alphonse était un vagabond et un voleur. Il volait des vaches et se déplaçait dans différents endroits. Sa mort est connue. Il ne pouvait pas être un vieil homme. Il est né en 1981".
Dans le second cas, la NCHR a présenté une femme nommée Pelagie Nikuze qui a déclaré être la femme d’un Elias Habyarimana, ancien soldat qui vit en Belgique depuis 2009 et qui est originaire de la cellule de Nyarubuye dans le district de Rutsiro.
"J’ai entendu que le gouvernement a déclaré qu’[Elias] était vivant », a dit une personne proche d’Elias Habyarimana le 25 octobre. "J’ai été choqué lorsque j’ai appris cela. Elias est mort.Le Habyarimana qui a été tué n’a jamais fait partie de l’armée et n’a jamais possédé de passeport, a précisé la personne. Il ne savait même pas lire ou écrire", a poursuivi ce proche d’Elias. "Comment des personnes qui ne le connaissaient pas peuvent être autorisées à dire qu’il est vivant et qu’il habite en Belgique ? Au lieu d’aider ses enfants rendus orphelins par l’État, ils nous persécutent maintenant avec ces mensonges"
D'autres témoins sont intervenus dans le rapport pour dénoncer les menaces et intimidations des autorités à l'endroit toutes les personnes qui seraient tentées d'apporter des témoignages sur ses présumés exactions. Pour se défendre les autorités rwandaises accusent l'organisation Human Right Watch d'être à la solde des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé rwandais essentiellement hutu actif en RD Congo.

