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Tuerie dans la foret de Boffa Bayotte : « quand les voleurs prennent la tête de la foule pour crier au voleur !»

Vendredi 26 Janvier 2018

CONTRIBUTION


Une fois, j’échangeais avec un vieux guérisseur traditionnel qui m’a tenu ces paroles :
« Allah crée parfois des événements fâcheux afin que les ennemis et les hypocrites soient démasqués ».

C’est ce que m’a inspiré ce qui s’est passé le 06 Janvier dans la forêt des Bayottes. Il suffit d’analyser les différentes positions affichées pour s’en rendre compte. 
Le plus cocasse dans cette affaire, c’est lorsque ceux qui sont censés nous protéger, protéger nos biens et nos ressources naturelles, deviennent des bandits, des pilleurs, des vandales, bref, des ennemis de la République.

Mon argumentaire ne consiste nullement à faire une enquête-bis aux fins de débusquer les auteurs et commanditaires des tueries. Loin de là. Il s’agit simplement de montrer que l’Etat et ses services locaux sont responsables au premier chef. 

COMMENT ? 
Primo, des accusations sont portées envers le Mouvement des Forces démocratiques de la Casamance (MFDC). Si cela s’avère, il faut se demander qui a créé le MFDC. N’est-ce pas l’Etat qui a fait subir des injustices aux Casamançais et a fini par réprimer dans le sang, en décembre 1982, les marcheurs, acte précurseur de la confrontation armée. Sans compter les factions du MFDC créées de toute pièce par les différents régimes pour faire le sale boulot.

Secundo, le bois de Teck est l’élément qui a enclenché ces tueries. Qui sont les trafiquants de bois ? N’est-pas l’administration locale selon l’anthropologue Abdou Ndukur Ndao ; plus précisément le gouverneur, le procureur, le commandant de la gendarmerie et le chef du service des eaux et forêts selon le MFDC et les villageois de Toubacouta. 

Tertio, des coupeurs de bois quittent chaque jour Ziguinchor pour se rendre dans la forêt en passant par les postes de contrôle qui encerclent cette forêt. Le bois coupé ou ramassé était longtemps acheminé au vu et au su des Forces de Défense et de Sécurité (FDS). Pourquoi, ces FDS n’ont-elles pas défendu aux coupeurs de bois de se rendre dans la forêt si elles savaient ne pas contrôler la zone ? Laxisme ou opportunisme. Où étaient ces FDS, que faisaient-elles lorsque les balles qui ont tué et blessé crépitaient ?
Autant de questions qui méritent des réponses de la part de l’Etat et son administration.

Aujourd’hui, ce qui devait arriver arriva. Des familles ont versé lames après avoir perdu des proches. L’hypocrisie à la Sénégalaise a encore prévalu avec des enveloppes pour acheter le silence des familles éplorées. Des arrestations ont eu lieu. L’Etat joue son cinéma dans ce simulacre d’enquêtes et de traque des auteurs. 

Ma foi, le principale Responsable, c’est celui qui en en train de chercher les responsables. D’autant plus que sa responsabilité supposée de commanditaire n’est pas à écarter. C’est comme un voleur qui, après avoir volé et caché son butin, prend la tête de la foule pour crier au voleur. Pensez-vous, une seule fois, que le vrai voleur sera attrapé ? Oh que non ! A moins qu’un innocent en paie les frais.

Soumaïla MANGA, coordonnateur du Mouvement JUSCA « Justice sociale pour la Casamance »
 
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