Les bijoux et décorations militaires appartenant au premier président sénégalais Léopold Sédar Senghor et à son épouse Colette ne seront pas dispersés. « Un accord à l’amiable » entre l’État sénégalais et la maison de vente Caen Enchères a en effet été trouvé le 23 octobre.
Une vente dite de gré à gré a été soldée pour l’ensemble des 41 bijoux et décorations, qui entrent donc dans le patrimoine national du pays. Les biens ont été achetés au prix de 200 000 euros, auxquels viennent s’ajouter les frais des cabinets des commissaires-priseurs, soit 244 000 euros au total (160 millions de FCFA).
Patrimoine public
Une somme qualifiée de « raisonnable » par Me Solène Lainé, la commissaire-priseuse en charge de la vente. Elle a été mandatée par la vendeuse des biens, héritière au quatrième rang de la succession de Colette Senghor, dont l’identité est restée secrète.
Les négociations se sont tenues le 23 octobre entre l’ambassadeur du Sénégal en France, Magatte Seye, le ministre sénégalais de la Culture, Aliou Sow, et les responsables de l’hôtel de vente aux enchères de Caen (Normandie). C’est dans cette région du nord de la France qu’est décédé, le 20 décembre 2001, le président Senghor, qui y disposait d’une maison, léguée à la mairie de Verson.
Tout commence le 18 octobre, lorsque Caen Enchères annonce la vente pour le lendemain de bijoux et de quatre décorations militaires issus de la succession de Léopold Sédar Senghor. L’idée suscite l’émoi dans l’opinion publique. Le chef de l’État, Macky Sall, demande alors à son ministre de la Culture de faire valoir un droit de préemption auprès de l’hôtel de vente.
A lire : L’héritage de Senghor est un cadeau pour l’humanité
Dans le contexte de l’exposition dédiée aux œuvres de Senghor – que souhaite abriter également Dakar en janvier –, qui se tient au Musée du Quai Branly jusqu’au 19 novembre, les autorités ne souhaitent pas voir le patrimoine privé du père de l’indépendance du Sénégal se disperser entre plusieurs personnes anonymes.
L’ambassadeur du Sénégal, Magatte Seye, assisté par un délégué du Quai d’Orsay, demande aussitôt à Solène Lainé de surseoir à la vente. La maison des enchères exécute la requête le 20 octobre. « Ma cliente a parfaitement compris l’émoi que cela a soulevé et quel était l’intérêt pour la République du Sénégal d’acquérir ces œuvres. Mais il lui a fallu un temps de réflexion pour nous permettre d’entamer des négociations avec les représentants du Sénégal », raconte la commissaire-priseuse.
Collier en or, boîte plaquée…
Plusieurs cadeaux de dignitaires étrangers font également partie du lot mis en vente, dont un collier en or de 14 carats offert par la famille royale saoudienne, une boîte plaquée de lapis lazuli, présent du Roi des Belges, ou un collier en vermeil ayant appartenu à la Reine de Castille, Isabelle la Catholique.
On retrouve également dans ce lot une décoration de la rose blanche de Finlande, ou de l’ordre du Nil : un collier égyptien en or de 18 carats disposant des trois symboles de l’Égypte antique, reçu en février 1967 et mis à prix entre 10 000 et 15 000 euros. Des stylos, des bagues, des médaillons ou encore une parure en or filigranée ont également été cédés.
Ce n’est pas la première fois que la maison de vente normande vend des œuvres appartenant au président-poète. En 2021, Caen Enchères avait cédé pour 1,5 million d’euros – une somme record – un tableau du peintre Pierre Soulages. Cette huile sur toile de 81 sur 60 cm avait été acquise par le président Senghor lors d’une visite de l’atelier de l’artiste français. Si cette vente n’avait pas pu être empêchée, le Sénégal avait toutefois réussi à suspendre celle du véhicule personnel de l’ancien chef d’État, dont le processus d’acquisition est désormais presque finalisé.
Sitôt le règlement effectué, les pièces achetées le 23 octobre devraient être livrées rapidement à l’ambassade du Sénégal à Paris, avant d’être acheminées à Dakar. Pourraient-elles y être exposées dans la maison de l’ancien président ? La directrice du musée Senghor, Mariama Ndoye Mbengue, n’a jusqu’à présent pas été associée à l’achat des œuvres. Un autre projet de vente aux enchères lié à la succession de Senghor est prévu en janvier 2024. Cette fois-ci, il s’agira d’une partie de la bibliothèque privée de l’ancien président.
Une vente dite de gré à gré a été soldée pour l’ensemble des 41 bijoux et décorations, qui entrent donc dans le patrimoine national du pays. Les biens ont été achetés au prix de 200 000 euros, auxquels viennent s’ajouter les frais des cabinets des commissaires-priseurs, soit 244 000 euros au total (160 millions de FCFA).
Patrimoine public
Une somme qualifiée de « raisonnable » par Me Solène Lainé, la commissaire-priseuse en charge de la vente. Elle a été mandatée par la vendeuse des biens, héritière au quatrième rang de la succession de Colette Senghor, dont l’identité est restée secrète.
Les négociations se sont tenues le 23 octobre entre l’ambassadeur du Sénégal en France, Magatte Seye, le ministre sénégalais de la Culture, Aliou Sow, et les responsables de l’hôtel de vente aux enchères de Caen (Normandie). C’est dans cette région du nord de la France qu’est décédé, le 20 décembre 2001, le président Senghor, qui y disposait d’une maison, léguée à la mairie de Verson.
Tout commence le 18 octobre, lorsque Caen Enchères annonce la vente pour le lendemain de bijoux et de quatre décorations militaires issus de la succession de Léopold Sédar Senghor. L’idée suscite l’émoi dans l’opinion publique. Le chef de l’État, Macky Sall, demande alors à son ministre de la Culture de faire valoir un droit de préemption auprès de l’hôtel de vente.
A lire : L’héritage de Senghor est un cadeau pour l’humanité
Dans le contexte de l’exposition dédiée aux œuvres de Senghor – que souhaite abriter également Dakar en janvier –, qui se tient au Musée du Quai Branly jusqu’au 19 novembre, les autorités ne souhaitent pas voir le patrimoine privé du père de l’indépendance du Sénégal se disperser entre plusieurs personnes anonymes.
L’ambassadeur du Sénégal, Magatte Seye, assisté par un délégué du Quai d’Orsay, demande aussitôt à Solène Lainé de surseoir à la vente. La maison des enchères exécute la requête le 20 octobre. « Ma cliente a parfaitement compris l’émoi que cela a soulevé et quel était l’intérêt pour la République du Sénégal d’acquérir ces œuvres. Mais il lui a fallu un temps de réflexion pour nous permettre d’entamer des négociations avec les représentants du Sénégal », raconte la commissaire-priseuse.
Collier en or, boîte plaquée…
Plusieurs cadeaux de dignitaires étrangers font également partie du lot mis en vente, dont un collier en or de 14 carats offert par la famille royale saoudienne, une boîte plaquée de lapis lazuli, présent du Roi des Belges, ou un collier en vermeil ayant appartenu à la Reine de Castille, Isabelle la Catholique.
On retrouve également dans ce lot une décoration de la rose blanche de Finlande, ou de l’ordre du Nil : un collier égyptien en or de 18 carats disposant des trois symboles de l’Égypte antique, reçu en février 1967 et mis à prix entre 10 000 et 15 000 euros. Des stylos, des bagues, des médaillons ou encore une parure en or filigranée ont également été cédés.
Ce n’est pas la première fois que la maison de vente normande vend des œuvres appartenant au président-poète. En 2021, Caen Enchères avait cédé pour 1,5 million d’euros – une somme record – un tableau du peintre Pierre Soulages. Cette huile sur toile de 81 sur 60 cm avait été acquise par le président Senghor lors d’une visite de l’atelier de l’artiste français. Si cette vente n’avait pas pu être empêchée, le Sénégal avait toutefois réussi à suspendre celle du véhicule personnel de l’ancien chef d’État, dont le processus d’acquisition est désormais presque finalisé.
Sitôt le règlement effectué, les pièces achetées le 23 octobre devraient être livrées rapidement à l’ambassade du Sénégal à Paris, avant d’être acheminées à Dakar. Pourraient-elles y être exposées dans la maison de l’ancien président ? La directrice du musée Senghor, Mariama Ndoye Mbengue, n’a jusqu’à présent pas été associée à l’achat des œuvres. Un autre projet de vente aux enchères lié à la succession de Senghor est prévu en janvier 2024. Cette fois-ci, il s’agira d’une partie de la bibliothèque privée de l’ancien président.