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Universités, Préavis de grève du SAES, Bagarre à l'Assemblée Nationale... La position du ministre de l'enseignement supérieur, Pr Moussa Baldé

Lundi 5 Décembre 2022

Le tout nouveau ministre de l’Enseignement supérieur de la Recherche et de l’Innovation, Pr Moussa Baldé a hérité d’un budget de 334 623 519 025 F Cfa en autorisation d’engagement et à 262 591 519 025 F Cfa en crédit de paiement pour l’exercice 2023. Devant le jury du Dimanche, il a déclaré que c’est un budget solution. Sur les ondes de iradio, il a expliqué à Mamoudou Ibra Kane en quoi ce budget est un budget solution.


«C’est un budget solution. D’abord il faut qu’on puisse régler définitivement les tensions pour le paiement des bourses. Il faut faire de telle sorte qu’on puisse à chaque fin du mois payer les bourses. Pour les bourses des mois d’octobre et de novembre, je ne veux pas parler avant le directeur des bourses. Parce que j’ai signé beaucoup d’actes pour le paiement des bourses. C’est à lui de gérer. Le budget qu’on vient de voter c'est le budget de 2023. Mon engagement sera à partir de janvier pour qu’il y ait une solution qui permet de payer les bourses. Ensuite, l’autre solution c’est qu’il y’a plein de chantiers dans nos universités qui peinent à finir. Une des solutions de mon budget c’est de faire focus sur ces chantiers pour les finir.Dans mon budget, on va équiper les Eno qui sont finis et essayer de finaliser ceux qui restent. 
 
 
Les grandes écoles avec les classes préparatoires
 
Les classes préparatoires en France ce n’est pas dans les universités mais dans les lycées. Donc, les professeurs qui enseignent-là ne sont pas des enseignants chercheurs mais des agrégés qui ont été formatés pour former des gens. C’est une tradition franco-française. Nous, ce que le président a dit et je pense que c’est historique et c’est fondamental c’est qu’on prend nos meilleurs bacheliers qu’on a formés depuis l’école primaire après on les envoie à l’étranger. Résultat des courses même pas 5% nous revient. C’est incroyable. Ils restent et ils ne rentrent pas. C’est comme si on offrait nos meilleurs à des pays plus puissants que nous. On ne peut pas continuer comme ça. C’est pourquoi on a décidé d’ouvrir nos classes préparatoires. Le chef de l’Etat en a fait un projet et il l’a réalisé. Maintenant qui va aux classes préparatoires ? Moi, de mon point de vue en tant que professeur de mathématiques, tout professeur de mathématiques digne de ce nom doit pouvoir enseigner dans une classe préparatoire. Parce que les classes préparatoires c’est des cours de premier cycle. Par prudence, comme les classes préparatoires c’est une culture française on a pris un professeur retraité qui était au lycée de Saint Louis en France il est ici pour former nos étudiants mais aussi nos enseignants. Ce sont trois français qu’on a amené pour accompagner nos formateurs sénégalais. 
 
S’agissant du système LMD, je ne peux pas faire le bilan 11 ans après parce que tout le monde est d’accord qu’il faut faire une évaluation. Quand on aura fini d’évaluer on aura des conclusions scientifiques pour dire est-ce que ce système a amélioré oui ou non notre système de formation.
 
La paix sociale dans l’espace universitaire avec le Saes qui a déposé un préavis de grève, orientation des bacheliers, etc
 
Le gouvernement avait dit que pour désengorger les universités il avait décidé d’orienter les étudiants dans les universités privées. Les universités publiques prenaient une partie et tout le reste choisissait des universités privées. C’est un système qui a fait son temps, qui a connu ses limites avec des dettes énormes par rapport aux établissements d’enseignement privé que nous sommes en train de solder. Maintenant, on a fait une pause pour évaluer parce qu’il a un audit du système qui montrait qu’il y’avait beaucoup de failles. En attendant, on dit que tout étudiant qui le souhaite devrait pouvoir être orienté dans une université publique. Naturellement, il y’a des étudiants qui eux décideront d’aller dans les privés. D’ailleurs sur Campusen on a commencé les orientations et sur les 75.000 bacheliers 72.000 ont ouvert un compte pour demander une orientation. Les 3.000 ont fait d’autres choix.
 
 Les personnels administratifs et techniques sont aussi en grève depuis octobre et on vous accuse de parti-pris.
 
Ce ne serait pas intelligent de ma part de prendre parti dans un conflit comme ça. Ce qui se passe c’est qu’à mon arrivée, ils avaient déjà déposé un préavis de grève. Et ils m’ont dit qu’ils étaient désolés de m’accueillir avec une grève mais c’est quelque chose qui était prévu depuis très longtemps. Le point de revendication c’est que de leur point de vue, la circulaire du ministère des finances qui parle de la revalorisation des salaires des fonctionnaires ils considèrent qu’ils étaient concernés. Sauf que l'université est autonome. Ils ne sont pas concernés. Ça, au moins c’est clair et on est d’accord. Maintenant, compte tenu de l’inflation du coût de la vie, je suis prêt à discuter pour voir comment améliorer leur pouvoir d’achat. On a travaillé sur ça et j’ai fait des propositions une partie des syndicats a dit qu’ils sont d’accord avec cette proposition et ils ont signé un protocole d’accord. Il y’a une partie qui dit qu’elle n’est pas satisfaite. Ils ont beaucoup d’indemnités qui ne sont pas considérées comme légales du côté du ministère des finances. Moi j’ai travaillé avec la finance jusqu’à la primature pour que ce décret soit signé le plus rapidement. Il est dans le circuit et il sera signé. 


 
Inauguration de l’Université Amadou Makhtar Mbow
 
C’est un honneur et une chance pour moi. Parce que deux mois après mon arrivé à la tête du ministère de l’enseignement supérieur, l’inauguration d’un tel bijou qui est moderne sur tous les plans avec un amphithéâtre qu’on n’a jamais eu probablement au Sénégal, des laboratoires bien équipés. Je rappelle que c’est la moitié qui est construite. L’autre moitié sera faite bientôt. L’idée de cette université était de désengorger l’université de Dakar. A l’époque je n’étais même pas en politique, j’étais 100% universitaire. J’avais participé à la mise en place de la 2e génération d’université au Sénégal. Il était prévu une deuxième université de Dakar d’une capacité de 30.000 places. Maintenant, on doit repenser le curricula pour voir comment faire pour que l’université puisse atteindre très rapidement une vitesse de croisière et participer pleinement à la formation de nos nouveaux bacheliers. Et augmenter de façon importante l’accès et l’accueil des nouveaux bacheliers. C’est une université dans laquelle on pourra trouver toutes les filières scientifiques. Ils en ont fait une université d’école comme l’école des mines etc. on y entre par concours maintenant il faudra que cette université rentre dans le cadre des universités publiques du Sénégal où avec Campusen les gens pourront demander librement d’aller dans cette université. Mais, c’est une université à vocation scientifique. Cette université devrait garder son statut d’université d’excellence mais petit à petit il faudrait qu’elle participe à l’accueil des bacheliers scientifiques du Sénégal.
 
L’université Amadou Makhtar Mbow en termes de lits pour accueillir les étudiants c’est aussi important que l’université Cheikh Anta Diop il y’a moins de dix ans. Ils peuvent accueillir 4.000 étudiants dans le Campus. Elle a un amphithéâtre de 1.500 places, 92 bureaux pour les profs et beaucoup de grandes salles de cours. Une bibliothèque qui peut accueillir jusqu’à 3.000 étudiants. C’est une vraie université où il y’a toutes commodités pour étudier sérieusement. L’université change la ville. A Diamniadio nous avons le stade, Dakar Arena, les sphères ministérielles et autres. Mais quand vous regardez Dakar Arena et le stade se sont de grandes infrastructures que le monde nous envie mais qui n’ont pas une vie quotidienne.On espère avoir des étudiants assez ambitieux dont le rôle ne sera pas de casser.
 
Amadou Makhtar c’est l’ancien ministre de l’éducation nationale, ancien de DG de l’Unesco, la personne morale des assises nationales etc. On l’a choisi comme parrain pour le montrer en exemple. C’est tout le sens de Diamniadio. Abdou Diouf, Ousmane Tanor Dieng, Habib Thiam ont été honorés par le président à Diamniadio. Et je pense qu’Amadou Makhtar Mbow entre dans cette lignée.Dans le monde francophone ce qu’il faut faire en matière universitaire et le président en est très conscient et il le dit tout le temps. Il nous dit même que les ministres doivent parler anglais. Le président est très à cheval sur ce sujet et il nous demande presque de parler anglais. Il a l’intention de faire en sorte que dès le secondaire que l’anglais soit maîtrisé par nos apprenants. Je souhaite que l’anglais soit la deuxième langue du Sénégal. Parce que c’est une langue qui est parlée partout à travers le monde.
 
 

Bagarre à l'Assemblée Nationale

Nous avons tous vécu cette actualité et c’est regrettable. Nous le regrettons et nous la condamnons. La démocratie, je pense, elle a été inventée pour éviter la violence politique. Si malgré qu’on a la démocratie et la violence continue c’est parce qu’il y’a un problème. Nous avons une Assemblée qui semblait dire que c’est une Assemblée de rupture. La rupture est là mais pas dans le bon sens. Je pense que ce n’est pas ce qu’attendaient les sénégalais. Ça montre aussi les failles de la démocratie. Dans les années 50, des mathématiciens dont l’un d’eux a eu le prix Nobel d’économie avait sorti des théorèmes pour dire que la démocratie pouvait mener à des situations ambigües parce qu’on a du mal à se départir des phénomènes comme le vote utile ou des alternatives non pertinentes. Je pense qu’au Sénégal actuellement cet effet est train de pressentir. Ça fait dix ans que je fréquente l’Assemblée nationale. D’abord en tant que directeur général et en tant que ministre. Il y’a eu toujours beaucoup de chahuts depuis l’existence de l’Assemblée. Mais les gens respectaient l’hémicycle. Les empoignades qui ont eu lieu en général c’étaient hors de l’hémicycle. On se rappelle de la savate entre le député Mbery Sylla et Sonko. Il y’a eu des empoignades mais c’est toujours hors de l’hémicycle.
 
Maintenant les gens agressent des personnes parce qu’elles ont dit des opinions qui étaient contre leur marabout. On est dans l’amalgame. Quand c’est marabout c’est marabout. Quand c’est homme politique c’est homme politique. De mon point de vue c’est que personnellement, j’ai toujours dit que lorsque des individus posent des actes politiques contre moi ou mon parti, j’ai tendance à répondre par des actes politiques. Donc, il faut qu’on évite cet amalgame et qu’on sache que quand quelqu’un est homme politique il est homme politique. Il faut qu’on respecte le champ politique comme étant un champ à part. et le champ maraboutique à part. il y’a une réflexion à mener et tout le monde doit revenir à la raison. Je pense qu’Amy Ndiaye quand elle parlait, elle parlait de politique. Donc, elle n’a pas dépassé les bornes. Il y’a lieu de réfléchir sur le mode de scrutin de nos députés.
 
Je ne peux pas dire à une personne qui a été victime d’une agression physique de ne pas porter plainte. Si elle estime qu’elle a été agressée et qu’elle doit porter, je pense naturellement qu’elle devrait porter plainte.»
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