Le Directeur exécutif d’Amnesty international/Sénégal, Seydi Gassama, est revenu sur les manifestations des membres de l’opposition contre la loi sur le parrainage. Dans cet entretien, il a condamné avec la dernière énergie la répression des manifestants.
Quelle lecture faites-vous de la situation avec les manifestations au centre-ville de Dakar et dans certaines localités du Sénégal ?
Nous sommes préoccupés par ces manifestations, notamment par la répression des manifestants par des forces de sécurité. Nous attendons, les jours à venir, d’avoir un bilan en termes de blessés ou en termes de personnes arrêtées. Nous savons que des leaders sont la plupart détenus hier dans différents commissariats. Nous attendons ce bilan global, mais d’ores et déjà, nous pouvons regretter le fait que les citoyens aient été privés de droit de manifestations pacifiques. C’est un droit humain fondamental qu’aucun gouvernement ne devrait priver aux citoyens dans un Etat démocratique. Le 23 juin 2011 a été ce qu’il était parce que l’ancien régime avait autorisé la manifestation pacifique. Le 19 avril 2018 ne peut être le 23 juin parce que simplement, la manifestation n’a pas été autorisée. Les quelques manifestations sporadiques qui ont eu lieu dans le centre-ville ont été violemment réprimées.
Condamnez-vous cette répression des forces de l’ordre contre les manifestants ?
Oui, nous condamnons vigoureusement cette répression qui constitue une nouvelle violation des droits de l’homme. La première violation, c’est d’abord, c’est d’abord de priver les citoyens de leur droit de manifester de façon pacifique. La seconde, c’est la répression contre les manifestants qui exerçaient ce droit de façon pacifique. Nous demandons à l’Etat du Sénégal de respecter le droit de manifester, le droit qu’ont tous les citoyens de montrer leur mécontentement lorsque l’Etat est en train de prendre des décisions qui ne les agréent pas.
Il y a eu beaucoup d’efforts de médiation qui ont été déployés par la société civile. Elle a rencontré le Président de la République et les membres de l’opposition. Elle a fait également le tour des chefs religieux, musulmans comme chrétien. La société civile a fait ce qu’elle devrait faire, malheureusement nous avons un président qui gouverne par la force et qui n’est pas prêt à reculer devant ses projets. Nous ne savons pas ce qui est derrière ce projet, mais nous soupçonnons que ce n’est pas seulement l’objectif de réduire les candidatures. Il y a certainement de biens dans ce projet qui font qu’il y tient autant, quitte à enflammer le pays.
Au moment où le pays est en ébullition avec des manifestations, le Président de la République est assis tranquillement en France. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Je pense que c’est un voyage mal venu parce qu’on ne peut pas créer une controverse aussi grande et aller rester en France. C’est extrêmement mal indiqué. Cela montre encore une fois tout le mépris qu’il a pour le dialogue, la concertation, mais surtout pour l’avis des différentes personnalités de ce pays, à savoir la société civile et les religieux ou coutumiers.
Rewmi Quotidien
Quelle lecture faites-vous de la situation avec les manifestations au centre-ville de Dakar et dans certaines localités du Sénégal ?
Nous sommes préoccupés par ces manifestations, notamment par la répression des manifestants par des forces de sécurité. Nous attendons, les jours à venir, d’avoir un bilan en termes de blessés ou en termes de personnes arrêtées. Nous savons que des leaders sont la plupart détenus hier dans différents commissariats. Nous attendons ce bilan global, mais d’ores et déjà, nous pouvons regretter le fait que les citoyens aient été privés de droit de manifestations pacifiques. C’est un droit humain fondamental qu’aucun gouvernement ne devrait priver aux citoyens dans un Etat démocratique. Le 23 juin 2011 a été ce qu’il était parce que l’ancien régime avait autorisé la manifestation pacifique. Le 19 avril 2018 ne peut être le 23 juin parce que simplement, la manifestation n’a pas été autorisée. Les quelques manifestations sporadiques qui ont eu lieu dans le centre-ville ont été violemment réprimées.
Condamnez-vous cette répression des forces de l’ordre contre les manifestants ?
Oui, nous condamnons vigoureusement cette répression qui constitue une nouvelle violation des droits de l’homme. La première violation, c’est d’abord, c’est d’abord de priver les citoyens de leur droit de manifester de façon pacifique. La seconde, c’est la répression contre les manifestants qui exerçaient ce droit de façon pacifique. Nous demandons à l’Etat du Sénégal de respecter le droit de manifester, le droit qu’ont tous les citoyens de montrer leur mécontentement lorsque l’Etat est en train de prendre des décisions qui ne les agréent pas.
Il y a eu beaucoup d’efforts de médiation qui ont été déployés par la société civile. Elle a rencontré le Président de la République et les membres de l’opposition. Elle a fait également le tour des chefs religieux, musulmans comme chrétien. La société civile a fait ce qu’elle devrait faire, malheureusement nous avons un président qui gouverne par la force et qui n’est pas prêt à reculer devant ses projets. Nous ne savons pas ce qui est derrière ce projet, mais nous soupçonnons que ce n’est pas seulement l’objectif de réduire les candidatures. Il y a certainement de biens dans ce projet qui font qu’il y tient autant, quitte à enflammer le pays.
Au moment où le pays est en ébullition avec des manifestations, le Président de la République est assis tranquillement en France. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Je pense que c’est un voyage mal venu parce qu’on ne peut pas créer une controverse aussi grande et aller rester en France. C’est extrêmement mal indiqué. Cela montre encore une fois tout le mépris qu’il a pour le dialogue, la concertation, mais surtout pour l’avis des différentes personnalités de ce pays, à savoir la société civile et les religieux ou coutumiers.
Rewmi Quotidien