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Rapport Amnesty International : L'Afrique, un modèle contre la peine de mort

Mercredi 9 Avril 2025

Le nombre d'exécutions recensées dans le monde a atteint un niveau inquiétant en 2024, avec un total de 1 518 exécutions, selon le rapport annuel d'Amnesty International publié le 8 avril. Ce chiffre représente le plus haut niveau depuis dix ans et marque une augmentation significative par rapport aux années précédentes. Cette hausse est particulièrement marquée en Iran, en Irak et en Arabie saoudite, tandis que les données manquent pour la Chine, où les exécutions sont très probablement bien plus nombreuses, mais où les statistiques sont inaccessibles.


La tendance inquiétante des exécutions concerne principalement le Moyen-Orient. L'Iran, l'Irak et l'Arabie saoudite figurent parmi les pays où le nombre d'exécutions a explosé. En Iran, au moins 972 personnes ont été exécutées en 2024, une grande partie pour des infractions liées à la drogue, mais aussi pour des motifs politiques. Anne Denis, responsable de la commission « Abolition de la peine de mort et de la torture » à Amnesty International France, souligne que les opposants politiques, les dissidents, ainsi que des manifestants pacifiques, en particulier ceux issus du mouvement Femme, Vie, Liberté, sont particulièrement ciblés. Les minorités ethniques, notamment les Baloutches, les Kurdes, et les Afghans, sont également parmi les victimes des exécutions en Iran.

L'Irak et l'Arabie saoudite suivent également cette tendance, avec un nombre croissant d'exécutions, principalement liées à des accusations de terrorisme et à des infractions en lien avec la drogue. Dans ces pays, les condamnés sont souvent des personnes accusées d'activités politiques dissidentes ou d'atteintes à la sécurité nationale, en particulier dans le contexte de la lutte contre le terrorisme.

L'Afrique face à la peine de mort

Mais comment se situe l'Afrique dans ce contexte mondial de la peine de mort ? Bien que certains pays africains appliquent encore la peine capitale, la situation est contrastée à travers le continent. Un certain nombre de pays africains, tels que le Burkina Faso, la Zambie, et le Togo, ont aboli la peine de mort ces dernières années, inscrivant leur engagement en faveur des droits de l'homme dans une dynamique de progrès. Toutefois, dans d’autres pays, la peine de mort reste en vigueur et, dans certains cas, est encore appliquée.

En Afrique du Nord, des pays comme l'Égypte et la Libye continuent de recourir à la peine capitale, souvent dans des contextes politiques tendus, où la répression des opposants est courante. Les exécutions sont utilisées comme un outil pour maintenir un contrôle social et réduire au silence toute forme de dissidence.

Dans des pays comme le Soudan et l'Égypte, les condamnés à mort sont souvent accusés de terrorisme ou d'activités de soutien à des groupes armés. En revanche, d’autres pays africains, bien que conservant la peine capitale dans leur législation, n'ont pas exécuté de condamnés depuis plusieurs années, et des débats sur son abolition se poursuivent.

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L'Afrique du Sud reste un exemple marquant en Afrique. L'abolition de la peine de mort en 1995, après la fin de l'apartheid, a été un pas majeur vers un continent où les droits humains sont de plus en plus protégés. L'Afrique du Sud a ainsi joué un rôle clé dans la lutte mondiale contre la peine capitale et continue de défendre son abolition au niveau international.

Les enjeux et défis mondiaux

Les pays du Moyen-Orient et de l'Asie, notamment la Chine, continuent de figurer parmi les plus grands exécuteurs au monde, même si leurs pratiques demeurent opaques. En revanche, l'Afrique, malgré une application sporadique de la peine de mort, est dans une phase de transition, où l’abolition est souvent un sujet de débat et d’évolution politique.

Anne Denis de Amnesty International conclut en soulignant qu'il est essentiel de continuer à exercer une pression sur les pays qui utilisent la peine de mort pour mettre fin à cette pratique. Elle insiste sur le fait que, au-delà de la simple abolition législative, il est crucial de protéger les droits fondamentaux de tous les citoyens et d’éliminer les peines de mort motivées par des considérations politiques ou de sécurité nationale.

Le rapport d'Amnesty International rappelle ainsi que la lutte contre la peine de mort reste un combat mondial, et que le soutien à l'abolition continue de croître, bien que des défis importants demeurent, notamment dans certaines régions du Moyen-Orient et de l'Asie.

 

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