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Rachida Kaaout, relais de la politique africaine de Macron auprès des diasporas

Lundi 17 Février 2025

Rachida Kaaout se tient à la gauche du président français, Emmanuel Macron, le 16 janvier dernier, à l’Élysée, lorsqu’elle échange une poignée de main avec le président angolais, João Lourenço, et son épouse, Anna, en visite officielle à Paris pour quarante-huit heures. Si l’élue locale d’Ivry-sur-Seine (sud de Paris) est conviée à ce dîner, ce n’est pas en tant qu’élue Renaissance (parti présidentiel) dans un bastion du Parti communiste français (PCF), mais en tant que présidente fondatrice du Haut-Commissariat des diasporas africaines de France (HCDAF), qui, contrairement à ce que son nom peut laisser entendre, n’est pas une institution de la République mais une association.

Lorsqu’elle crée le HCDAF en octobre 2022, Rachida Kaaout vient d’essuyer un échec. Élue conseillère municipale d’Ivry en 2020, la Franco-Marocaine – qui n’hésite pas à monter au créneau contre le maire PCF de sa ville, Philippe Bouyssou, pro-Front Polisario, sur les questions liées au Sahara occidental – briguait en effet la 9e circonscription des Français de l’étranger (Maghreb et Afrique de l’Ouest) aux législatives de juin 2022. Mais après six mois à faire campagne pour Renaissance dans les pays du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest, c’est la douche froide pour la candidate : à deux semaines du scrutin, son parti lui demande de se retirer au profit d’Élisabeth Moreno. Un siège qui échoira finalement au Franco-Tunisien, Karim Ben Cheikh (socialiste). Rachida Kaaout se refuse à tirer un trait sur ses nouveaux contacts africains et fonde le HCDAF.


Un « American Dream » à la française
Reçue dans plusieurs palais présidentiels du continent, où elle dit se rendre « non en conquérante mais en toute humilité », elle se félicite de « participer au soft power français en Afrique » et défend bec et ongles la politique d’Emmanuel Macron, « mal compris ». Ce dernier a offert son haut patronage aux premiers états généraux du HCDAF, le 15 décembre 2024, où il a envoyé la cellule Afrique de l’Élysée pour le représenter. Un premier événement d’envergure organisé par son association, auquel Rachida Kaaout se félicite d’avoir accueilli José Maria Pereira Neves, le président cap-verdien, Dansa Kourouma, le président du Conseil national de transition (CNT) de Guinée, ou encore Tidjane Thiam, le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), qui connaît bien l’élue francilienne.

Repérée en 2018 par Stanislas Guerini (alors délégué général du parti présidentiel) dans le cadre du programme « 1 000 talents », Rachida Kaaout incarne le modèle de la génération Macron : ambitieuse, entreprenante, passée par de grands groupes (L’Oréal, Bernard Tapie, etc.), émissaire d’une France humaniste et d’une double identité, sans remontrances envers la politique migratoire. « La France n’est pas un pays raciste, assure Rachida Kaaout. Quand tu aimes ton pays, tu ne le fuis pas parce qu’on te marginalise. No way! »


En 2022, elle expliquait à Jeune Afrique n’avoir jamais subi aucune forme de racisme. Aujourd’hui, elle souhaite construire « un “American Dream” à la française », avec toutes les diasporas. Guide d’accueil pour les nouveaux arrivants dans l’Hexagone, création de centres de formation aux métiers du secteur paramédical au Maroc et en Côte d’Ivoire, projet d’un programme universitaire sur le modèle d’Erasmus… Le HCDAF multiplie les opérations, dont le financement est assuré par les adhérents, « les amis » de l’association et, peut-être, dans le cadre du dernier projet, par l’Agence française de développement (AFD). Il s’organise en huit commissions et compte à présent une vingtaine de collaborateurs.

Le Maroc, premier partenaire du HCDAF
Née en mars 1977 à Beni Mellal, dans le Moyen-Atlas, Rachida Kaaout a grandi loin des montagnes marocaines, dans le très huppé 8e arrondissement de Paris. Seule fille d’une fratrie de quatre, elle fréquente écoles catholiques, lycée et école de commerce dans les quartiers chics de la capitale française. « Si aujourd’hui j’ai cette fougue, si je suis bien dans mes pompes, c’est grâce à ma double identité. » Un message qu’elle adresse aux diasporas africaines à travers le HCDAF, auquel elle assure ne pas vouloir donner de couleur politique.


« Je me considère surtout comme issue du continent africain », poursuit celle qui n’avait que trois mois lorsqu’elle a quitté le Maroc, où elle séjourne en vacances. Le royaume, dont la diaspora est l’une des plus importantes en France (11,7 %), derrière celle de l’Algérie (12,2 %), figure au premier rang des partenaires du HCDAF. Rachida Kaaout est d’ailleurs en contact direct avec Nasser Bourita, le ministre marocain des Affaires étrangères, en particulier sur un programme d’aide à des coopératives de femmes dans les régions montagneuses, notamment près de Beni Mellal.

En janvier, le HCDAF a annoncé l’ouverture d’une antenne à Casablanca et nommé Fahd Mokdad président délégué du Haut-Commissariat pour le Maroc. Directeur de la distribution et des partenariats d’Allianz Maroc, ce Meknassi est désormais chargé de coordonner les actions de l’organisation et de « mobiliser les forces vives locales ».
 
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