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Ouverture des classes du 25 juin: Lettre ouverte à qui de droit

Samedi 20 Juin 2020

PAR CHAMSIDINE SANE


Thierry est un jeunot de 14 ans. Il est en classe de 4ème dans un collège d'enseignement privé de la place. Depuis le début de la pandémie, il est resté chez lui. Il ne sort pas du tout parce que ses parents et son unique grande sœur étudiante dans un institut privée très réputée de la place le surveillent comme du lait sur le feu. Pour lui trouver une occupation, son père lui a acheté une tablette, lui a permis d'utiliser les téléphones de sa mère et de sa sœur en plus de la commande de la télé dont il est « le commandant ». Tout pour le mettre à l'aise.

Depuis, il est cloitré entre sa chambre et le salon de la maison. Pendant trois mois durant, c'est le même train-train. Tantôt il abandonne tout pour dormir. Un jour, son école l'appelle pour l'informer, après l'échec de la reprise du 02 juin, de la reprise des cours mais à distance. Le premier cours, il était enthousiaste. Mais comme il a l'habitude de jouer avec sa tablette, quelques minutes de concentration, il se lasse. Il se déconnecte et reprend le train-train qu'il a débuté depuis trois mois. Interpellé par sa mère, le garçon répond qu'il suit les cours et fait ses exercices régulièrement.

Il a fallu que sa sœur Louise, prête attention un jour pour se rendre compte que son jeune frère ne suit pas les cours. Depuis cette date, elle a exigé l'emploi du temps pour pouvoir le surveiller afin qu'il suit ses cours normalement. Combien de tels cas existent ? Combien d'élèves qui font semblant de suivre les cours, alors qu'il n'en est rien ? Combien de parents ont le temps pour surveiller leurs enfants ?  … Des questions que même le meilleur staticien peine à répondre objectivement. Je ne suis pas contre ce système mais c'est une méthode qui ne marche pas au Sénégal et les autorités le savent bien. Comme elles ont une obligation de rendre compte, elles vont forcer les choses à l'image du système de volontariat et de vacation qui sont à l'origine de la baisse du niveau des potaches. A la maison, les conditions ne sont pas réunies. La famille africaine pour le plus grand nombre d’élèves qui habitent dans des maisons où il y a beaucoup de monde…

La réouverture des classes annoncée le jeudi 25 juin prochain, c'est dire au virus que vous avez le visa Schengen pour dérouler, alors que les médecins ont commencé à faire des prouesses car le nombre de guéris monte sensiblement et promet des lendemains meilleurs qui nous permettront d'atteindre le pic malgré la fréquence des cas de décès enregistrés tous les jours. Ce point, le professeur Seydi a expliqué et est vite réglable. Je ne vais pas parler encore sur « le manque de concertation inclusive » avec les enseignants qui ont décrié sur tous les cieux. Mais je vais évoquer deux aspects importantissime.

Je suis un villageois, je le dis et je le revendique avec fierté. Ce que l’Etat a oublié ou alors fait exprès, c’est qu’en période hivernale, les jeunes sont dans les champs pour les travaux champêtres afin de remplir les greniers pour la saison sèche prochaine. Donc rares sont ces élèves qui seront dans les classes pour une question de survie ou ils y seront de leur propre gré. Je ne parle même pas des abris provisoires dans les villages reculés mais la Casamance que je maîtrise le mieux, durant tout le mois d'août, la pluie ne fait que pleuvoir et en longueur de journée. En plus, la plupart des écoles sont construites à la périphérie, donc cette période de l'hivernage, les serpents arpentes les cours parce que les herbes poussent et les cours de l'école sont inondées par les eaux verdâtres de la pluie. C'est le cas dans les établissements comme le Cem Kandé, le Cem Malick Fall, le Cem Tété Diadhiou, Jean Candé. Toutes des écoles de la ville de Ziguinchor. C'est le même scénario dans mon école élémentaire d’Oussouye, école Edouard Diatta, d’où j’ai fourbie mes armes. Et dans tant d'autres écoles de la région…

L’échec de la date du 02 juin n'est pas anodin mais un signal. Tout le monde a déploré les conditions dans lesquelles les enseignants sont convoqués à leur poste de travail. A cause de 10 enseignants testés positifs au coronavirus, la réouverture est déprogrammée à une date ultérieure que finalement dont les autorités ont choisi la date du 25 juin, c’est-à-dire le jeudi prochain. Déjà, la polémique enfle. Les syndicats d'enseignants sont en ordre de « guerre ». Tous sont sceptiques. L'autre fait c'est la multiplication exponentielle et sans frein des contaminations communautaires même si personne ne le souhaite. Les enfants sont des porteurs sains et la plupart des élèves habitent avec des octogénaires, des septuagénaires, sexagénaire, cinquantaines, tous des individus vulnérables à la Covid-19. Personne ne peut contrôler l’enfant surtout quand il est distrait. 
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