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MORT DE IDRISS DEBY : Les conséquences géopolitiques dans le Sahel et au-delà…(Par Mamadou Mouth BANE)

Jeudi 22 Avril 2021

Pour comprendre ce qui s’est passé au Tchad et ses conséquences sécuritaires, géopolitiques et géostratégiques sur le Sahel, et au-delà de ses frontières, il faudra impérativement avoir une carte de l’Afrique  et du Tchad, sous ses yeux. Là, on verra clairement, la position géographique du Tchad, un trait-d’union entre l’Afrique de l’Ouest, de l’Est, du Centre et du Nord, et est entouré de 06 pays tous secoués par des conflits politiques et la menace terroriste : le Nigéria (Boko Haram), le Cameroun (Boko Haram), le Niger (Boko Haram/Etat islamique), la Libye (conflits politiques et Daesh), le Soudan (conflit politique, rébellion), la Centrafrique (conflit politique, menace terroriste, rébellion). Au-delà du terrorisme, le Tchad se situe au cœur d’un centre commercial des trafics de tout genre : trafic de migrants, vente d’armes, de pétrole, esclavage, de cigarettes, de faux médicaments etc…
 
 
 
C’est après la mort du guide libyen Khadafi que le président Idriss Déby avait réellement commencé à imposer son leadership aussi bien en Afrique centrale qu’en Afrique de l’Ouest. Il s’était positionné comme le régulateur du jeu politique mais aussi comme un allié crédible de la France. Son influence a pris de l’ampleur avec le départ du Général Aziz en Mauritanie, la chute de Blaise Compaoré puis d’El Béchir, tous des militaires. Il rêvait tout simplement d’occuper le vide laissé par l’ancien guide libyen. Aux yeux des français, Déby était plus gérable que Khadafi dont l’envergure politique et l’influence diplomatique dépassaient les limites des frontières africaines.  
 
L’élite politique française qui s’est succédé au pouvoir, a trouvé en Déby l’homme idéal, pour sauvegarder les intérêts géostratégiques de la France, et qu’il faudra accompagner, en fermant les yeux sur les dérives de son pouvoir. Les hommages que la classe politique française a rendus à Déby, traduisent les liens étroits qui existaient entre le défunt homme et la France et le service qu’il a rendu à ce pays.
Voilà pourquoi, aucune juridiction européenne n’a jamais engagé des poursuites contre Déby pour les crimes commis au Tchad.
 
Car, il faut le dire, Idriss a géré son pays comme son patrimoine personnel avec des emprisonnements d’opposants, des exécutions sommaires d’acteurs politiques dont les plus chanceux ont exilé. La démocratie, l’Etat de droit, la défense des droits humains n’ont jamais été une préoccupation pour ses alliés occidentaux. En échange, la France s’appuie sur le Maréchal pour asseoir une influence géostratégique forte dans tout le Sahel dont la majeure partie des pays sont d’anciennes colonies françaises : le Sénégal, le Tchad, le Niger, la Côte d’Ivoire, la Mauritanie, la Centrafrique, le Burkina Faso, le Mali, etc.
 
Mais, pour Idriss Déby, il fallait neutraliser la Société civile, l’Opposition et tous les mouvements de rebellions tchadiens et même les activistes et influenceurs du net. Rappelons que le bloggeur Makaïla Ngebla qui vivait au Sénégal, a été expulsé sur demande de Déby qui ne supportait pas ses sorties dans le média social à partir de Dakar. Il sera convoqué à la Division des investigations criminelles (DIC) puis expulsé du Sénégal par le président Macky Sall, parrain de la condamnation du président Habré. Par ailleurs, le défunt opposant de Déby, Ibn Mahamat Saleh, membre de l’International socialiste, a été froidement tué sans procès, après son enlèvement par des soldats tchadiens, le 03 Février 2017. Arrivé au pouvoir, l’ancien président socialiste de France, François Hollande, avait exigé l’ouverture d’une enquête sérieuse pour punir les auteurs de ce crime.
 
Lors de la présidentielle de mars 2021, des membres de la société civile qui dénonçaient le 6e mandat de Déby croupissent toujours en prison. D’autres opposants se sont tout simplement retirés de la course de peur d’être exécutés. Yaya Diallo qui avait décidé de se présenter, a vu sa propre mère assassinée par des soldats dirigés par l’actuel successeur du Maréchal Mahamat Kaka, ainsi que ses deux frères. De 1990 à 2021, plusieurs milliers de Tchadiens sont assassinés ou disparus.
 
Pour se maintenir au pouvoir aussi, Déby devait neutraliser la figure emblématique de la libération du Tchad, symbole de la lutte contre la Francafrique et libérateur de son pays contre l’occupation libyenne : Hissein Habré. Il sera aidé en cela par l’Etat du Sénégal qui a été le complice de la condamnation à vie de ce panafricain. Aujourd’hui, tous les tchadiens ont les yeux rivés sur le Sénégal pour voir quel sera le sort réservé à leur ancien président dont ils rêvent le retour au pays.
 
Toutefois, le principal problème d’Idriss a toujours été les nombreux mouvements de rebelles tchadiens éparpillés entre la Libye, le Soudan, le Niger, le Cameroun, le Nigéria et la Centrafrique. Au Tchad, il y a autant d’ethnies que de groupes rebelles. Et, depuis avant-hier, des groupes rebelles tchadiens établis dans les pays voisins, s'organisent pour rejoindre le FACT afin de faire l’assaut final sur Ndjamena. Des réunions sont tenues pour coordonner les mouvements avec une direction unifiée dans le but de chasser la famille de Déby au pouvoir.
 
L’ARMEE ET LA FAMILLE DIVISEES
 
Il faut dire qu’après la désignation de Mahamat Kaka comme successeur de Déby, la famille et l’Armée sont divisées.   D’abord, la majorité des généraux de l’Armée qui était avec le président Idriss au front n’a pas été associée à la concertation qui a abouti au choix de Mahamat Déby. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle, le Général Abdelrahmane Diko qui était sur le terrain dans les combats contre le FACT, a parlé de «petit cercle d'amis» qui a choisi le successeur du président Déby. Il a qualifié ce geste de «coup d'Etat».  Selon ce dernier, des concertations larges doivent se tenir pour organiser la transition avec la tenue d’une élection présidentielle. Pour lui, il est hors de question que Mahamat Déby occupe le fauteuil.
 
Cette déclaration traduit le climat qui règne au sein de l’Armée, puisqu’il a soutenu que sa position est celle de la majeure partie des Généraux. Chaque groupe de généraux tient des concertations pour contrôler la situation. Ce sont des cousins, des oncles, des frères tous zaghawas et membres du clan Déby.  Les armes et les munitions ne feront jamais défaut, s’il faut s’affronter pour imposer sa volonté, elles font partie du décor dans les maisons.
 
Voilà pourquoi, la situation demeure préoccupante. S’y ajoute le cas des militaires tchadiens opposants de Déby qui sont en Centrafrique, au Qatar et dans d’autres pays. Ces derniers vont sans nul doute, faire entendre leur voix les heures ou les jours à venir.
 
Nous citons la Centrafrique parce que le président Déby était impliqué dans ce conflit en soutenant des groupes rebelles dont certains sont des tchadiens naturalisés centrafricains. Plusieurs rebelles sont établis au Soudan avec armes et bagages comme Mahadi Mahamat Ali qui était basé en Libye. Ce sont en général des mercenaires qui sous-traitent leur expérience guerrière et qui après services rendus, nourrissent toujours l’ambition de rejoindre leur pays d’origine. C’est ce qui s’était passé en Libye, entre Khadafi qui entretenait les Touaregs maliens de l’Azawad, de même qu’au Soudan avec Déby bailleur des mercenaires Zaghawas qui voulaient renverser El Béchir. Rappelons que Déby a accepté de se réconcilier avec El Béchir à Dakar, lorsqu’il a échappé au coup d’Etat de 2008.
 
Alors, quand Khadafi est tombé, les mercenaires touaregs du Mali sont tous rentrés avec des tonnes d’armes et de munitions de l’armée libyenne. Ils ont repris le combat du MNLA pour l’indépendance de l’Azawad, non sans bâtir des alliances avec les groupes rebelles basés au Nord du Mali dont les principaux leaders sont : Mokhtar Bel Mokhtar, Abou Zaïd (mort au Mali), Oul Amala (mort au Mali), Malick Droukdel (mort au Mali).
 
Là aussi, avec la mort de Déby, tous les mercenaires tchadiens établis au Soudan, en Libye et en Centrafrique vont rentrer au Tchad, d’où la gravité de la situation, dans une zone d’influence de Boko Haram. Aujourd’hui, tout peut arriver au Tchad. Une guerre civile n’est pas à écarter. Et, c’est le rêve de la secte d’Aboubakar Shekau.
 
CONFLITS AU SEIN DE LA FAMILLE DEBY
 
 
Dans l’édition de DakarTimes, d’hier, nous avions écrit que le successeur de Déby Mahamat Déby Itno alias Mahamat Kaka n’est pas le fils du Maréchal. C’est son fils adoptif. Cela, tous les Déby le savent. Le défunt chef d’Etat a de grands enfants dont il s’est séparé avec leur maman. On peut en citer Zakaria Déby ambassadeur du Tchad à Abu Dhabi et Abdelkerim Déby Directeur de Cabinet civil de son défunt papa. Aujourd’hui, l’équation, c’est que, ces enfants de Déby n’ont pas validé la succession organisée par un «petit groupe d’amis » au sein de l’Armée. Parce que le successeur n’est pas ni un Déby, ni un Zaghawa. Et là, les «Déby fils» oublient que le Tchad n’est pas une monarchie. En plus, la question successorale est déjà réglée par la Constitution. Des concertations sont menées au sein de la famille pour débarquer Mahamad Déby alias «Kaka». Voilà pourquoi, la thèse de l'assassinat est développée pour faire porter le crime au successeur du Maréchal afin de crédibiliser son éventuelle contestation. «Déby family» n’est pas étrangère à cette propagande autour de la thèse de l’assassinat.
 
Au cours de ces pourparlers au sein du clan Déby, des généraux ont été également impliqués. Donc, la sortie du Général Abdelrahman Diko n’est nullement une surprise, elle entre dans une logique de contestation et de remise en cause de la succession.
 
En outre, les ex épouses de Déby auront du mal à accepter de voir un «non Déby» prendre la place des vrais enfants du Maréchal. Chacune va essayer de jouer de son influence pour imposer son fils avec le soutien possible de certains généraux membres du clan. La situation n’est donc pas encore maitrisée au Tchad et, ce sont les conséquences de l’implication de la famille  des Chefs d’Etat, dans la gestion de l’Etat, comme c’est courant en Afrique, qui est à l’origine de cette situation.
 
 
LA REBELLION DE 2008
 
Ouvrons une petite fenêtre sur la rébellion de 2008 dirigée par deux frères jumeaux parents de Déby : Timane Erdimi et Tom Erdimi associés à Mahamat Nouri. Timane Erdimi était le Directeur général de la société d’Etat Coton Tchad. Mais, à la suite d’un conflit avec Déby, il a quitté le pays.
 
Lors des attaques de 2008, les hommes de Nouri et Erdimi avaient réussi à entrer à Ndjiaména. Déby était déjà annoncé (en fuite ?) au Gabon exfiltré par les français selon certaines sources. Mais, Nouri et Erdimi avaient des divergences sur la gestion du pouvoir. Face à ce désaccord, l’armée française est intervenue pour sécuriser le Palais présidentiel avant l’assaut final. Les colonnes de rebelles seront dispersées et les leaders remontent vers le Nord. Déby sera ainsi sauvé par la France.
 
Erdimi qui est aussi le leader du Rassemble des Forces pour le Changement (RFC) avait perdu son fils Hamdoun Erdimi, lors des combats contre l’armée tchadienne en 2006. Et pourtant, il est un proche parent de Déby qui l’avait condamné à mort avec son frère jumeau par contumace. En 2009, lorsque des mouvements rebelles ont mis sur pied l’alliance  dénommée : Union des Forces  de la Résistance (UFR) dirigée par TimanE Erdimi, sa sœur Garni Nassour a été immédiatement, assassinée par des soldats à Ndjiaména. Une vengeance familiale ?  Aujourd’hui, avec la mort de Déby, tous ces leaders de mouvements rebelles veulent rejoindre Mahamat Mahadi Ali du FACT.
 
 
LE SAHEL PLUS QUE JAMAIS FRAGILISE
 
 
Idrissa Déby était le président en exerce du G5 Sahel. En dehors du rôle très important qu’il jouait, dans la lutte contre le terrorisme, le choix de Déby pour diriger le G5 Sahel s’expliquait aussi par les élections présidentielles qui devaient se dérouler dans certains pays membres en 2020. Il a su gérer la situation, mais il a été le seul président sortant réélu qui n’a pas pu prêter serment.
 
Tous les pays de la bande sahélo-sahélienne sont touchés par des crises politiques (rébellion) ou par la menace terroriste : du Sénégal (le MFDC) jusqu’en Somalie (Shebabs). C’est cette même menace qui justifiait la création du G5 dont tous les pays membres souffrent de la violence jihadiste.
 
La stabilité du Sahel est fragile. Par exemple, à la veille de sa prestation de serment, le nouveau président nigérien a échappé à un coup d’Etat. L’armée Tchadienne s’était également déployée jusqu’au Nord du Nigéria pour combattre Boko Haram et sécuriser ses frontières, sans oublier ses interventions au Cameroun, au Niger dans la zone du Lac Tchad, en Centrafrique et au Mali.
 
Si la France, les Etats Unis, les Nations Unies, l’Union Africaine ont toujours fermé leurs yeux sur les dérives du régime de Déby, c’est parce qu’ils comptaient sur l’expérience de son armée dans la lutte contre le terrorisme.
 
En 2013, au moment où les Etats de la CEDEAO tenaient d’interminables réunions pour préparer une intervention  militaire, au Mali, Déby a déployé des troupes qui ont traversé le grand territoire nigérien, pour engager la bataille contre Abu Zaïd d’Aqmi, Droukdel et leurs mouvements en l’occurrence, le Mujao et Ansardine.  S’il a pu jouer ce rôle de «gendarme du Sahel», c’est parce qu’il avait le soutien politique des Français mais aussi, grâce à son armée qui est l’une des plus expérimentée d’Afrique.
 
Face à la situation nouvelle créée par sa mort, les pays du G5 Sahel doivent jouer de leur influence pour éviter une guerre du pouvoir au Tchad comme ce fut le cas en Libye avec ses conséquences sécuritaires et humaines. Déjà, les armes libyennes et tchadiennes vont davantage circuler dans la zone. Ensuite, pour financer leurs activités, les groupes terroristes pourraient monnayer leurs talents de combattants aux belligérants tchadiens les plus offrants. Il s’agira là, pour ces groupes terroristes un marché juteux, qui leur permettra gagner des financements, d’acquérir des armes et de base d’influence dans la zone.
 
Le G5 Sahel est composé d’Etats fragiles et aujourd’hui, c’est la plus solide armée qui assurait la stabilité dans la région qui traverse une crise. La Libye n’est pas encore totalement stabilisée. Et il est évident que les groupes rebelles qui ont collaboré avec le leader du FACT vont l’appuyer au front.
 
Le Soudan aussi n’est pas mieux loti que la Libye sur le plan politique, d’autant plus que ses frontières étaient devenues une base arrière pour les rebelles tchadiens.  
 
Le Niger souffre dans sa partie Est, c’est à cause des éléments de Boko Haram qui ont pollué le lac Tchad et ses environs. Plusieurs milliers de personnes sont déplacées, des écoles fermées, du cheptel décimé et des champs abandonnés à cause des scènes de violence des terroristes. Deux groupes concurrents de Boko Haram se disputent cette zone où les armées tchadienne et nigérienne ont perdu plusieurs hommes. Les populations sont les principales victimes de cette situation et ses lots de crises humanitaires.
 
Par ailleurs, le pouvoir Centrafricain fait face à plus de 15 groupes rebelles dont certains sont dirigés par l’ancien président Bozizé qui conteste la tenue et les résultats de l’élection présidentielle, entre autres. D’ailleurs, c’est pour stabiliser cette région que le président russe Vladimir Poutine et Paul Kagamé avaient envoyé des troupes en Centrafrique dont la MINUSCA qui est présidée par le sénégalais Mankeur Ndiaye.
 
Par ailleurs, le Nigéria continue de compter ses morts surtout en cette période de Ramadan à cause des offensives mortelles de Boko Haram même si le Cameroun a réussi à limiter les dégâts au niveau de ses frontières avec ce pays.
 
Dans tous les conflits politiques, ou face aux menaces terroristes qui ont touché ces pays du G5 Sahel, ou les voisins du Tchad, Déby a tenté d’intervenir, soit pour apporter une solution militaire, ou pour prendre partie en soutenant un camp  adverse, comme ce fut le cas en Centrafrique. Dans ce conflit, il avait soutenu Nouridine Adams puis Aly Darassa, qui seraient des Centrafricains d’origine tchadienne.
 
La sous-traitance de la guerre est un business qui nourrit son homme en Afrique. Par exemple, dans la crise centrafricaine Abass Sidiki, Abdoulaye Miskin sont considérés comme des mercenaires. Par ailleurs, des Tchadiens et Soudanais sont recrutés comme instructeurs chefs de guerre dans cette crise.
 
VERS UN GLISSEMENT DE L’INSECURITE
 
 
La Communauté internationale doit en toute responsabilité s’impliquer dans cette crise dans laquelle est plongée le Tchad. D’abord, elle doit comprendre que Mahamat Idriss Itno alias Mahamat Kaka aura du mal à assumer  pleinement la transition. Il n’a ni la carrure, ni l’expérience, ni la dimension intellectuelle. Le format adopté au Congo avec Joseph Kabila ne peut réussir au Tchad. Car, ce sont deux pays, deux peuples et deux histoires différents.
 
La violation de la Constitution ne doit pas être validée par des messages de félicitation et d’encouragement adressés au successeur de Déby. En plus, les deux Tchadiens, le président de la Commission de l’Union Afrique Moussa Faki et le représentant de l’Onu en Afrique de l’Ouest Mahamat Saleh Annadi doivent aider leur pays pour rétablir l’ordre constitutionnel.
 
C’est une lapalissade de dire que le Tchad file tout droit vers une guerre civile si Mahamat Deby est maintenu au pouvoir. Car, ni la Société civile, ni la classe politique encore moins les mouvements rebelles ne l’accepteront. Déjà, des généraux l’ont rejeté. Aller dans le sens contraire à la volonté du peuple tchadien, en voulant créer une dévolution monarchique du pouvoir, c’est créer les conditions d’une implosion du Sahel, comme ce fut le cas de la Libye en 2010. Une situation que toute la Communauté internationale regrette, 11 ans après.
 
La France ne doit pas commettre au Tchad les mêmes erreurs qu’en Libye. Car les conséquences sécuritaires ne se limiteront pas cette-fois ci uniquement au Mali. Elles vont enjamber l’espace Sahélien et c’est toute l’Afrique de l’Ouest et Centrale qui seront déstabilisées.
 
Déby avait noué des relations très poussées avec l’Israël. Mais, il n’avait cessé d’accuser le Qatar de soutenir les mouvements rebelles tchadiens. Aujourd’hui, ces deux pays ainsi que la Russie ont un rôle important à jouer dans la stabilité dans la région et pour éviter l’embrasement du Tchad.
 
La DGSE française avait révélé que les jihadistes rêvent d’avoir un accès à l’océan. Or, ce sont surtout, ces situations de l’absence de l’Etat qui favorisent leur implantation dans certaines zones de conflit. Plus grave encore, l’effondrement du Tchad pourrait aboutir à une jonction des mouvements terroristes qui s’activent ente le Sahel et l’Afrique centrale (Mozambique-Congo) pour la mise en place d’une Alliance jihadiste africaine. Il faut alors assurer le «service après-vente » pour reprendre les mots du président Déby, en parlant de la Libye, lors du premier Forum de Dakar sur la Paix et la Sécurité.
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