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«L’avenir de l’économie africaine en générale et Sénégalaise en particulier ne peut pas se construire avec entrepreneurs venus d’ailleurs»

Mercredi 1 Février 2023

La COVID-19 et la guerre en Ukraine sont aujourd’hui révélatrices d’un nouvel ordre mondial que les États Africains ont été sommés de rejoindre, sous la contrainte parfois honteuse des bailleurs de fonds internationaux. De nombreux États africains ont pu aménager leur choix politique pour répondre efficacement à cette nouvelle dynamique mondiale car, la géopolitique actuelle exige plus de célérité et d’efficacité dans l’action.


Il convient de rappeler, d’emblée, que ce nouvel ordre mondial n’est nullement politique pour ne pas se détourner d’objectifs mais plutôt économique.  Le Sénégal, à l’instar des pays Africains, ne s’est pas encore arrimé à ce nouveau phénomène de mondialisation et de globalisation de l’économie basé d’abord sur l’ouverture et ensuite sur la protection. Aujourd’hui, force est de reconnaitre que l’augmentation du taux de croissance économique du Sénégal n’est pas inclusive et participative car, nous estimons que le secteur privé national n’est pas associé à cette performance économique.  
 
Sénégal, un environnement des affaires plus favorables aux entreprises étrangères  
 
Le Sénégal a signé plusieurs accords de protection et de promotion des investissements (APPI) avec plusieurs dizaines de pays à travers le monde. Dans un contexte de mondialisation, ces accords améliorent la sécurité juridique des investissements. Ils prévoient le rapatriement libre des capitaux d’investissement et des retours sur l’investissement, garantissent l’expropriation et prévoient une clause de la nation la plus favorisée (NPF) au traitement des investisseurs. Ils prévoient aussi l’indemnisation des pertes en cas de guerre, de conflit armé ou d’émeute.
 
En effet, le code de l’investissement prévoit des incitations spécifiques pour stimuler l’investissement dans des secteurs clés de l’économie tels que l’agriculture et l’agroalimentaire, la pêche, l’élevage et les industries connexes, l’l’industrie manufacturière, le tourisme et les mines etc.  Beaucoup d’efforts ont été faits par l’État pour booster l’économie et attirer les investisseurs privés nationaux internationaux sans prendre en compte l’intérêt supérieur de la nation. L’environnement des affaires profite au Sénégal plus les entreprises étrangères que le secteur privé national. Le constat est unanime si, on jette un regard sur les grands projets de l’État, on s’en rend compte que le secteur privé national est très marginalisé dans l’attribution des marchés publics. Et, pourtant il justifie toutes les aptitudes nécessaires requises que ce soit dans le domaine financier ou technique pour exécuter les grands projets de L’État.
 
Certes, le Sénégal a une économie très ouverte du fait qu’il appartient à des zones d’intégration économique et monétaire (CEDEAO, UEMAO) et sa position géographique en font une entrée principale de grands marchés régionaux. Cette ouverture n’est pas synonyme de laisser-faire et de laisser-passer dans le marché national parce que l’État doit toujours jouer son rôle de protection de l’économie dans l’intérêt de la nation.
 
La préférence nationale, un principe économique mal approprié par L’État du Sénégal
 
En Afrique francophone et en Afrique anglophone, tout comme au Maghreb, la situation est plus contrastée. Les expertises fortes ne manquent pas, mais le nombre de structures compétitives l’international reste encore relativement limité. Au Sénégal, peu d’entreprises de droits sénégalais ont la capacité d’avoir des marchés dans la sous-région et dans le monde. On peut prendre l’exemple d’une société sénégalaise ECOTRA, première et meilleure entreprise dans le BTP qui a réalisé des ouvrages de dernières générations ici, et dans le monde, dirigée par un grand entrepreneur Abdoulaye Sylla.
 
En effet, cette entreprise peut aller en compétition avec n’importe quelle entreprise dans le BTP.
Loin de mon idée de prôner un patriotisme économique à outrance, qui imposerait le recours à des entreprises nationales même lorsque ces dernières justifient à peine de l’expertise spécifique requise ou qu’ils ne la possèdent tout simplement pas.  En revanche, il est possible de prévoir, notamment dans le cadre des marchés publics, des règles de préférences nationales dans le domaine des services, du BTP, des hydrocarbures, l’industrie forestier etc.


A titre d’exemple, le Sénégal a légiféré en faveur du contenu par la loi n 2019-04 du 1 février 2019 uniquement dans le secteur des hydrocarbures, pétroliers et gaziers. Dans ce même d’ordre idée, le Nigeria a adopté une loi sur le contenu local pour les sévices d’avocats dans l’industrie. Au Sénégal, le principe de la préférence nationale n’est aperçu que dans la loi sur le contenu local dans le secteur des hydrocarbures. Or, il devrait être présent dans beaucoup de secteurs de l’économie parce que, tout simplement, l’expertise ne manque pas dans ce pays.
Le principe de la préférence nationale dans l’économie est devenu une exigence démocratique dans nos sociétés contemporaines et une demande citoyenne la plus haute importance d’où l’intérêt dans le défendre à notre dernière énergie. C’est en ce sens qu’on constate au Sénégal, l’apparition d’une structure apolitique mais, surtout originale qui défend l’intérêt supérieur de la nation dans le domaine économique.
 
C50% Préférence Nationale, une association d’entrepreneurs Sénégalais en gestation
 

L’avenir radieux des économies du continent et du Sénégal ne peut pas durablement se construire avec des entreprises étrangères venues d’ailleurs et énumérées sur le dos de nos contribuables, sans obligation de transfert de leur savoir -faire à des structures locales. Il ne pourra nulle part être contesté que les meilleurs experts qualifiés pour accompagner l’État, les personnes physiques et les entreprises privées au Sénégal sont ceux qui connaissent la localité, son histoire, ses traditions, son économie et sa population. Le premier bénéficiaire de ce nouveau partenariat gagnant-gagnant à imaginer, ce sera l’État qui, par ses appuis institutionnels et financiers multiformes, contribuera à amélioration de la compétitive collective d’un secteur privé national dont le niveau d’expérience va conduire à privilégier, naturellement, le recours aux compétences nationales.
 
Abdoulaye Sylla, président du Club 50 % Préférence Nationale plaide pour la cause des entreprises nationales au plus haut sommet de l’État. Il ne veut pas que les entreprises nationales soient des subalternes des entreprises étrangères des projets auxquels elles détiennent à 100% l’expertise requise pour les exécuter conformément aux exigences de qualité, de sécurité mais aussi, et surtout de délais.
 
Il envisage, avec ses paires, mener un combat de principe, d’honneur, légitime et de patriote pour que l’économie du pays soit « Sénégalisée ». C’est pourquoi, le Club a été mis en place pour un but essentiellement et fondamentalement économique. Il ne saurait y avoir de connotation politique. A tout évidence, il décline un objectif clair et précis : conférer au secteur privé national 50 % des marchés publics dans la commande publique.Par conséquent, il exige de la part de l’État du Sénégal la constitutionnalisation du principe de la préférence nationale et la révision du code des marchés publics pour privilégier l’intérêt supérieur de la national.
 
 
 
 
Articlé signé par KHADIM NGOM,
Consultant Juridique.
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