Les élections législatives c’est dans six mois, mais la tension commence à monter dans plusieurs états-majors politiques à cause des investitures. Dans le camp de la majorité présidentielle, on souhaite plus de jeunes sur les listes que de vieux. Pape Aliou DIEDHIOU de la Cojer souhaite même l’implication du président à Ziguinchor dans le casting.
L’alerte a été lancée par le patron de la Cojer du département de Ziguinchor, qui n’a non seulement critiqué la gestion du parti dans le sud du pays, mais demander de tout faire pour avoir une meilleure liste à Ziguinchor. « On ne peut pas comprendre que depuis 2012, des jeunes leaders aussi dynamiques ne sont pas promus à des postes de responsabilité. Quand les jeunes ne sont pas responsabilisés dans un parti, c’est une élite qui va échouer demain parce que ce sont eux qui vont porter ce pays. Donc s’ils n’ont pas l’expérience et l’expertise, ils vont directement à l’échec », a-t-il prévenu.
Par ailleurs, il demande au Président de la République de prendre ses responsabilités sur les investitures. « S’il laisse la tâche aux responsables locaux, nous allons perdre ces législatives, c’est clair et net. Il faut que les investitures reposent sur des critères. » Pour Pape AliouDiédhiou, son appel est parti d’un manque de combativité de ceux qui ont été responsabilisés, mais aussi de leur gestion partisane. « La démocratie nécessite un dialogue. Ceux qui ont été élus doivent revenir à la base et faire le bilan de leur mandat, et permettre de savoir en même temps s’ils ont été à la hauteur de leurs responsabilités. Il faut que les gens s’asseyent pour avoir des investitures consensuelles. Surtout nous les jeunes,nous sommes mis à l’égard de tout ce qui se fait et tout ce qui se donne dans le parti », a-t-il révélé.
Sur les querelles de tendance au sein de l’APR, le patron de la COJER de Ziguinchor dira : « C’est un manquement grave. Il faut dire que l’APR est en train d’expérimenter une structuration qui est différente des celles des vieilles formations politiques, mais d’une façon horizontale où on permet le leadership pluriel. Chacun doit pouvoir respecter l’autre, mais si cette discipline n’est pas respectée, je ne sais pas comment on va arriver à gagner les élections. C’est pour cela que nous avons eu du mal à gagner les dernières élections ». Pour lui, « ll faut que les leaders mettent l’intérêt du parti et du pays en avant. C’est en ce moment qu’on arrivera à mettre sur place un cadre républicain fort et dynamique. Je ne crois pas que ces tiraillements puisent nous amener à des résultats satisfaisants.»
Ibrahima Khalil DIEME
