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Hamidou Thiaw, Président du Parti MPR : "Le syndrome Khalifa et Karim est très présent dans la tête des partisans de PASTEF"

Jeudi 23 Mars 2023

Hamidou Thiaw, président du parti MPR (En marche pour la renaissance), que les Sénégalais ont davantage découvert lors des dernières élections législatives, assène ses vérités sur la situation très tendue du pays.  Entretien. 



Quelle analyse faites vous de la situation politique actuelle du Sénégal, surtout avec ce qui s'est passé le 16 mars dernier?
L'analyse politique est que ce pays traverse une crise profonde : une pauvreté chronique, des jeunes désœuvrés sans une lueur d'espoir pour un avenir meilleur. A cette situation explosive, s'y ajoute une situation politique instable où la seule opposition, en ce moment, représentée par YAW, risque de voir sa tête de file éliminée aux prochaines élections présidentielles, ôtant ainsi, selon certains, tout espoir d'un changement dans la vie de certaines  personnes.
En mars 2021,14 personnes ont été tuées, le 16 mars dernier, on annonce deux autres morts. 


A ce rythme, ne craignez-vous pas qu'on aille vers le chaos ?
Non, je ne le pense pas. Espérons que la malédiction de l'or noir ne s'abatte pas sur notre cher pays. Il y a eu des morts certes, mais il y a deux issues possibles : soit nous irons à des élections presidentielles et une personne sera choisie démocratiquement. Soit il y aura des émeutes incontenables et l’armée prendra le pouvoir. Espérons que le premier scénario se déroulera.


Mais est-ce que manifester doit forcément signifier destruction de biens d'autrui?
Nous pouvons manifester sans détruire les biens des autres. Personnellement, je suis contre la destruction de biens publics ou privés. Aujourd'hui, si nous détruisons les bus Dakar Dem Dikk, c'est  la population sénégalaise qui perdrra, parce que les politiciens ne prennent pas les bus. Évitons de détruire nos biens pour des raisons politiques, parce que, demain, ces mêmes partis politiques ou hommes politiques, risquent  de se retrouver à travers des coalitions.
Essayons d'inculquer à ces jeunes ce qu'on appelle le patriotisme national, parce que l'Etat c'est nous d'abord. Les hommes passent, mais les institutions demeurent.


Ne pensez-vous pas que le Sénégal a une jeunesse désespérée, vu la vague de jeunes qui sont sortis le 16 mars dernier ?
Nous avons une jeunesse désespérée, désœuvrée, désemparée. Aujourd'hui, ils prennent des piroques au péril de leur vie. Et c'est une situation désastreuse pour  ces jeunes qui sont l'avenir de ce pays. Cela me fait peur, parce que sans jeunesse épanouie et compétente, il n'y a pas d'avenir pour ce pays. Nous devons nous assurer de leur épanouissement et de leur formation pour un Sénégal prospère demain.

Qu'est-ce que votre parti MPR propose pour apaiser cette tension politique ?
Pour apaiser cette tension politique, nous proposons que toutes les personnes qui ont une légitimité politique puissent se présenter aux élections présidentielles, notamment Karim Wade, Ousmane Sonko, Khalifa Sall. Par légitimité, nous voulons dire les personnes qui ont un certain électorat. Cette tension que les partisans de PASTEF ont créée est due au fait qu'ils pensent que le parti au pouvoir essaie d'éliminer leur leader. Le syndrome Khalifa et Karim est très présent dans leur tête. Une solution est de changer le Code électoral est de permettre à tout citoyen de se présenter, s'il a un casier judiciaire, à l'exception de crimes graves.

Selon vous, est-ce que le débat autour de la troisième candidature mérite tout ce tollé ?
Comme je l'ai sous-entendu précédemment, rien ne doit susciter l'instabilité dans ce pays reconnu comme modèle de stabilité et de paix en Afrique. Nous devons appliquer à Macky Sall le même sort subi par Wade, quand la même situation s'était posée. Nous trouvons décevant qu'un président de la République considéré comme une institution dans ce pays, puisse revenir sur sa parole. Le 25 fevrier 2024, notre parti MPR demandera à tous les Sénégalais de se munir de leur carte nationale d'identité nationale et d'aller voter en majorité pour l'opposition afin qu'il y ait une nouvelle alternance. Mais, parmi l'opposition, choisissons celui qui a la meilleure compétence, la meilleure expérience et le meilleur programme.


La dispersion de l'opposition n'est-elle pas bénéfique à la coalition au pouvoir ?
Effectivement. Le meilleur des cas serait d'avoir deux ou trois candidats. Mais aujourd'hui, avec les partis de cartables, les chasseurs de postes, nous voyons une multitude de candidats avec dès fois des egos démesurés. Je pense que les candidats doivent  pouvoir se reunir derrière une plateforme, et pendant les élections, vendre ce projet et non la personne ou le parti.

Que vous inspire la 14e législature ?
L'Assemblée nationale, pour moi, est une catastrophe,  une honte, une calamité, qui montre une mauvaise image de notre cher pays. 165 citoyens portant l'espoir de 17 millions de Sénégalais après le 31 juillet 2022, aujourd'hui, ont déçu cette population. On attendait une rupture, un changement. On espérait trouver des hommes intègres qui serviraient au lieu de se servir. Et aujourd'hui, l'hémicycle est devenu le terrain de jeu de disputes stériles, de violences envers les femmes et de discours éhontés de personnes sans scrupules ni valeurs.
Considérée  comme l'une des Assemblées les plus chères de l'Afrique de l'Ouest avec une dépense de 130 milliards en 5 ans, avec des députés fantômes qui reçoivent 1 million 300 mille FCFA, cette Assemblée divisée a réussi l'exploit de négocier un salaire de plus de 2 millions sans trop faire de bruit. Quand les intérêts personnels sont réunis, ils peuvent travailler, illustration qu'ils sont là pour prendre leur part du gâteau. Une honte que nous déplorons. 

Propos recueillis par Samba Cèb FALL (Vox populi)
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