Alors qu’Israël continue de bombarder Gaza après les attaques lancées par le Hamas contre des civils israéliens le 7 octobre, des centaines de milliers de Marocains (plus de 300 000 selon les estimations du PSU, le parti socialiste unifié), de tous âges et toutes sensibilités politiques confondues, ont défilé le 15 octobre à Rabat en solidarité avec les Palestiniens.
Aux cris de « soutien inconditionnel à la résistance à l’occupation » ou « le peuple veut libérer la Palestine », dirigeants politiques, acteurs associatifs ou simples citoyens ont défilé en rangs serrés. Keffiehs au cou, larges banderoles aux couleurs de la Palestine à la main, ils ont marché depuis la place Bab El Had, le long de l’avenue Mohammed V et de l’avenue Allal Ben Abdellah, jusqu’aux abords de l’avenue Mohammed VI pour dénoncer « le massacre subi par les Palestiniens de Gaza », le « crime contre l’humanité perpétré par l’armée israélienne avec la complicité active de l’Occident contre les enfants de Gaza ».
Organisée à l’appel du Groupe d’action nationale en faveur de la Palestine, dont le coordinateur est l’avocat Khalid Sefiani, la manifestation s’est déroulée sans heurts : elle se voulait avant tout un témoignage de l’attachement profond des Marocains à la cause palestinienne, ainsi que de leur inquiétude au moment de la contre-offensive menée par Israël à Gaza qui a déjà fait plus de 2 600 morts, essentiellement des civils.
Des craintes partagées par toute la population jusqu’au sommet de l’État, comme l’avait signalé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué qui, tout en condamnant les attaques de civils « d’où qu’ils soient », exprimait la « profonde préoccupation (du royaume) suite à la détérioration de la situation et au déclenchement des actions militaires dans la bande de Gaza. »
Blinken et la Ligue arabe
Pour mettre fin à cette escalade de violences et réfléchir à une issue à cette guerre, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita s’est entretenu avec le secrétaire d’État Anthony Blinken, mais aussi ce dimanche 15 octobre avec le secrétaire général du Comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Hussein Al Sheikh. Les questions de « protection des civils, de fourniture d’aide humanitaire, de lutte contre le déplacement des Palestiniens, ainsi que de la mise en place d’une voie politique basée sur la légitimité internationale et le droit international pour établir la paix, la sécurité et la stabilité » ont également été abordées.
Cette position, le chef de la diplomatie marocaine l’avait déjà exprimée devant ses pairs de la Ligue arabe, le 11 octobre au Caire, dans une session extraordinaire présidée par le Maroc. « Il n’est pas possible, avait-il alors souligné, de dissocier les événements récents des causes sous-jacentes, à savoir : le blocage politique de la question palestinienne, la persistance des violations systématiques d’Israël de la mosquée d’Al-Aqsa et les mesures unilatérales oppressives à Al Qods et dans les territoires palestiniens occupés. »
« L’attaque du Hamas n’a aucun sens, sauf si le Hezbollah intervient aussi »
Une déclaration qui ne laisse aucune ombre sur la position du royaume dans ce conflit et qui confirme la position déjà exprimée via un communiqué de la diplomatie chérifienne, le jour même de l’attaque du Hamas contre Israël, qui imputait clairement la responsabilité de la situation actuelle à la politique israélienne menée par le gouvernement Netanyahou.
Devant ses pairs des États arabes, Nasser Bourita a rappelé que le roi a constamment insisté auprès d’Israël sur la gravité des actes perpétrés dans les territoires palestiniens, condamnant les provocations répétées de certains extrémistes juifs à la Mosquée Al-Aqsa ces dernières années. Des actes « provocateurs et inacceptables qui ne pouvaient que nourrir l’extrémisme et la violence, mettant en péril tous les efforts de paix », a insisté le ministre.
Responsabilité historique
En réitérant fermement cette position devant l’assemblée des ministres arabes des Affaires étrangères, le chef de la diplomatie marocaine a tenu à rappeler la responsabilité historique de l’État hébreu dans le conflit, estimant que ce à quoi on assiste aujourd’hui n’est qu’une conséquence de la politique israélienne des dernières années. Une manière de contextualiser les choses, sans pour autant négliger de condamner les attaques contre les civils qu’elles soient le fait du Hamas ou de Tsahal.
Cette intervention est une réponse aux observateurs qui disent scruter avec attention la réaction de Rabat, placé selon eux face à une sorte de dilemme : rester fidèle aux liens historiques entre Marocains et Palestiniens et à l’importance de la question de la Palestine dans l’esprit de beaucoup de ses citoyens, tout en tenant compte de la nature des relations avec Israël née de la normalisation de leurs relations diplomatiques.
À en juger par les propos du ministre des Affaire étrangères, ce dilemme n’existe pas. Au-delà de la condamnation de toutes les violences, le Maroc continue à considérer que c’est d’abord et avant tout Tel-Aviv qui porte la responsabilité du blocage politique de la question palestinienne.
Aux cris de « soutien inconditionnel à la résistance à l’occupation » ou « le peuple veut libérer la Palestine », dirigeants politiques, acteurs associatifs ou simples citoyens ont défilé en rangs serrés. Keffiehs au cou, larges banderoles aux couleurs de la Palestine à la main, ils ont marché depuis la place Bab El Had, le long de l’avenue Mohammed V et de l’avenue Allal Ben Abdellah, jusqu’aux abords de l’avenue Mohammed VI pour dénoncer « le massacre subi par les Palestiniens de Gaza », le « crime contre l’humanité perpétré par l’armée israélienne avec la complicité active de l’Occident contre les enfants de Gaza ».
Organisée à l’appel du Groupe d’action nationale en faveur de la Palestine, dont le coordinateur est l’avocat Khalid Sefiani, la manifestation s’est déroulée sans heurts : elle se voulait avant tout un témoignage de l’attachement profond des Marocains à la cause palestinienne, ainsi que de leur inquiétude au moment de la contre-offensive menée par Israël à Gaza qui a déjà fait plus de 2 600 morts, essentiellement des civils.
Des craintes partagées par toute la population jusqu’au sommet de l’État, comme l’avait signalé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué qui, tout en condamnant les attaques de civils « d’où qu’ils soient », exprimait la « profonde préoccupation (du royaume) suite à la détérioration de la situation et au déclenchement des actions militaires dans la bande de Gaza. »
Blinken et la Ligue arabe
Pour mettre fin à cette escalade de violences et réfléchir à une issue à cette guerre, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita s’est entretenu avec le secrétaire d’État Anthony Blinken, mais aussi ce dimanche 15 octobre avec le secrétaire général du Comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Hussein Al Sheikh. Les questions de « protection des civils, de fourniture d’aide humanitaire, de lutte contre le déplacement des Palestiniens, ainsi que de la mise en place d’une voie politique basée sur la légitimité internationale et le droit international pour établir la paix, la sécurité et la stabilité » ont également été abordées.
Cette position, le chef de la diplomatie marocaine l’avait déjà exprimée devant ses pairs de la Ligue arabe, le 11 octobre au Caire, dans une session extraordinaire présidée par le Maroc. « Il n’est pas possible, avait-il alors souligné, de dissocier les événements récents des causes sous-jacentes, à savoir : le blocage politique de la question palestinienne, la persistance des violations systématiques d’Israël de la mosquée d’Al-Aqsa et les mesures unilatérales oppressives à Al Qods et dans les territoires palestiniens occupés. »
« L’attaque du Hamas n’a aucun sens, sauf si le Hezbollah intervient aussi »
Une déclaration qui ne laisse aucune ombre sur la position du royaume dans ce conflit et qui confirme la position déjà exprimée via un communiqué de la diplomatie chérifienne, le jour même de l’attaque du Hamas contre Israël, qui imputait clairement la responsabilité de la situation actuelle à la politique israélienne menée par le gouvernement Netanyahou.
Devant ses pairs des États arabes, Nasser Bourita a rappelé que le roi a constamment insisté auprès d’Israël sur la gravité des actes perpétrés dans les territoires palestiniens, condamnant les provocations répétées de certains extrémistes juifs à la Mosquée Al-Aqsa ces dernières années. Des actes « provocateurs et inacceptables qui ne pouvaient que nourrir l’extrémisme et la violence, mettant en péril tous les efforts de paix », a insisté le ministre.
Responsabilité historique
En réitérant fermement cette position devant l’assemblée des ministres arabes des Affaires étrangères, le chef de la diplomatie marocaine a tenu à rappeler la responsabilité historique de l’État hébreu dans le conflit, estimant que ce à quoi on assiste aujourd’hui n’est qu’une conséquence de la politique israélienne des dernières années. Une manière de contextualiser les choses, sans pour autant négliger de condamner les attaques contre les civils qu’elles soient le fait du Hamas ou de Tsahal.
Cette intervention est une réponse aux observateurs qui disent scruter avec attention la réaction de Rabat, placé selon eux face à une sorte de dilemme : rester fidèle aux liens historiques entre Marocains et Palestiniens et à l’importance de la question de la Palestine dans l’esprit de beaucoup de ses citoyens, tout en tenant compte de la nature des relations avec Israël née de la normalisation de leurs relations diplomatiques.
À en juger par les propos du ministre des Affaire étrangères, ce dilemme n’existe pas. Au-delà de la condamnation de toutes les violences, le Maroc continue à considérer que c’est d’abord et avant tout Tel-Aviv qui porte la responsabilité du blocage politique de la question palestinienne.