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Gouvernement Dionne III sans le Pds (Par Pathé Mbodje)

Mercredi 27 Mars 2019

La déstructuration sans restructuration de pans entiers de la société sénégalaise aux fins de rapprochement avec Me Wade marque le début de la fin de Macky Sall : la somme d'imagination, d'énergie, d'efforts et de moyens déployés depuis 2015 pour finalement presque rien doit interpeller les populations sénégalaises. Le président de la République s'est servi de sa station pour des besoins personnels.




Macky Sall a choisi de ne pas choisir : Mouhammed Boun Abdallah Dionne formera le gouvernement de l'An I du quinquennat, le second pour le Premier ministre, le premier pour le président de la République. Même s'il s'est entretenu avec au moins un membre important du Parti démocratique sénégalais (Pds) de Me Abdoulaye Wade, aucun ministère ne sera alloué, du moins pour le moment, à la formation du Pape du Sopi : faute de termes de référence (Tdr) en effet, le dialogue ne peut être entamé et, sans dialogue, pas de résultat à traduire par un gouvernement d’union pour manifester la volonté du chef de l’Etat de dialoguer sérieusement. En attendant, Me Wade a théorisé le combat politique en dents de scie, évoluant au gré des événements, nécessitant Néron brûlant les urnes un moment, mais des sapeurs pompiers en d'autres circonstances. Ainsi se veut le silence éloquent du premier secrétaire général national.

Alors, Macky Sall décompresse après sa victoire en appelant au dialogue national et les faucons eux-mêmes se transforment en colombes en invitant à privilégier la République dans une nouvelle compréhension de l’État post-24 février. La presse mise à contribution durant la campagne se cherche encore sur l’échiquier social et les attaques récurrentes contre Idrissa Seck commencent à révéler leur secret : il s’agit, dans le cadre de négociations secrètes avec le Secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais (Pds), de couper l'herbe sous les pieds au candidat arrivé second en 2019 comme en 2007 ; déjà, Idrissa Seck avait trébuché dans sa marche vers la présidentielle du 24 février 2019 lorsque, en mars 2018, il a cherché le soutien israélien à la suite de la visite ubuesque du ministre des Affaires étrangères chez Ben Gourion ; la parenthèse Makka et Bakka  s’est refermée sous le parapluie de Touba sous lequel l’ancien maire de Thiès s’est réfugié, apparemment avec raison, au vu des résultats de la présidentielle dans la ville sainte.





Le bilan de la présidentielle avec  Ziguinchor, la Diaspora, Fatick, Thiès, Touba et Fouta renseigne que, dans une large majorité, des entités territoriales différentes ont leur élu, qui n'est pas celui qui bénéficie de la légalité proclamée ; ces bastions défendant des hommes plutôt que des institutions ont jeté un trouble dans l'esprit de populations que tout désormais semble séparer dans la compréhension républicaine de la légitimité sociale.

Sur le plan économique, le Fonds monétaire international (Fmi) accusait implicitement le Sénégal de détournement avec un rythme de débours inquiétant et une prévision de manque à gagner de l'ordre de 115 milliards qu'il faudrait trouver dès début 2019 (conférence de Michel Lazare, chef de mission pour le Sénégal mercredi 31 octobre 2018).

Si, dans ces conditions, l'État lance dès après février un emprunt obligataire par appel public à l’épargne d’un montant de 135 milliards de francs Cfa, avec pour objectif de financier les investissements prévus au budget de l’État pour l’année 2019, un ange passe.

Autres conséquences économiques post-24 février : en plus des emprunts obligataires, les hausses et rumeurs de hausses, officielles ou pas, vont servir de ballons de sonde pour tâter le pouls social, comme avec le ciment, le package du pélèrinage aux Lieux saints de l’Islam et  les privatisations  qui ne manqueront pas pour se débarrasser de canards boîteux préjudiciables à l’économie nationale mais jusqu’ici soutenues à fonds perdus pour mousser une fierté nationale de mauvais aloi.



Mobiliser secouer des populations et l'opinion nationale et internationale autour d'un Hissène Habré, d'un Karim Meïssa Wade et d'un Ababacar Khalifa Sall pour finaliser retrouver Me Abdoulaye Wade post-24 février 2019 nécessite donc ce grand commentaire : et tout ça pour çà.

Gouvernement Dionne III sans le Pds (Par Pathé Mbodje)
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