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Gestion des collectivités locales: Aliou Sall tire sur son grand frère

Vendredi 11 Octobre 2019

​La question du statut de l’élu local, celle liée au partage de la géographie des ressources publiques entre l’État et les collectivités territoriales et la question du dialogue territorial étaient au cœur des débats à l’occasion de la rencontre sur la consolidation du dialogue État / Collectivités territoriales dans la dynamique du pilotage optimal de l’exécution du Plan Sénégal Émergent (PSE).


Le président de l’Association des maires du Sénégal (AMS), Aliou Sall, qui a porté les doléances de ses collègues face au Chef de l’Etat, Macky Sall qui a présidé l’évènement. D’emblée, parlant du statut de l’élu local, le maire de la commune de Guédiawaye s’est penché sur l’importance du capital humain qui, selon lui, est une question centrale.

‘’Si nous voulons une action publique locale performante nous devons avoir des acteurs publics performants’’, a confié Aliou Sall qui avance la situation dramatique dans laquelle se retrouve certains de ses collègues maires qui ont eu à faire plusieurs mandats (3 mandats, à peu près 20 ans de gestion) et qui, à la fin de leurs missions prennent ce qu’il qualifie ‘’une retraite sans retraite’’. ‘’Qu’est-ce qu’un maire va faire après 3 mandats sans aucune ressource’’, s’est interrogé le président de l’AMS non sans s’offusquer de l’absence de couverture maladie pour les élus locaux. Aliou Sall croit que relativement au statut du maire, les questions symboliques de protocole sont des questions réelles qui méritent d’être reconsidérées. Fort de ce constat, il a décliné devant le chef de l’État, son souhait de voir les décrets qui déterminent les protocoles être révisés pour éviter qu’il y ait des incidents incompréhensibles. Au-delà des symboles et des protocoles, c’est la question existentielle  du maire qui se pose, affirme le maire de la commune de Guédiawaye. Autre question qui préoccupe les collectivités territoriales, il s’agit de l’indemnité de l’élu local qui renferme quelques incohérences, relève Aliou Sall.


‘’Nombre de maires de commune dans l’agglomération dakaroise ou qui furent maires gagnaient 500.000 FCFA, aujourd’hui, ils gagnent 300.000 FCFA et ils me précisent tous, d’ailleurs, qu’il s’agit de 300.000 FCFA moins 18% de TVA’’ explique leur représentant qui insiste pour que ces contraintes soient corrigées. Ce n’est qu’en reconsidérant tous ces aspects que la fonction du maire devra connaitre une revalorisation, estime le président de l’AMS.

Sur la question de la géographie des ressources publiques, Aliou Sall a salué les efforts consentis par le président de la République. ‘’Nous sommes passés globalement de 25 milliards FCFA environ en 2012 à 50 milliards FCFA, aujourd’hui, les transferts des ressources publiques de l’État central vers les collectivités territoriales ont doublés’’, a-t-il magnifié devant les élus et les autorités étatiques.


Néanmoins, s’interrogeant sur la part des collectivités locales dans les ressources publiques et qui avoisine les 2% du budget national, le représentant des élus locaux milite pour que les collectivités locales deviennent des acteurs à part entière et non de simple bénéficiaires. ‘’Qu’on nous laisse construire les salles de classes, qu’on nous laisse construire les centres de santé, cela au moins ne demande pas une ingénierie relativement complexe’’ a-t-il soutenu. Il a notamment décliné sa doléance d’affecter dans le cadre des ressources publiques du budget, 10% des ressources aux collectivités pour qu’elles prennent une part active dans la réalisation du PSE.

Concernant le dialogue territorial, le président de l’AMS prône une intelligence dynamique qu’il faut créer et nourrir afin que les différents ordres puissent cohabiter avec l’État central. Pour y arriver, Aliou Sall est d’avis qu’il faut au préalable répondre à la lancinante question de la ville qu’il importe de redéfinir. ‘’ La ville est une connectivité qui, aujourd’hui, a perdu des compétences. La ville n’est plus compétente en matière de voirie, de publicité, d’éclairage public, de construction de services sociaux de base, entre autres. Qu’est devenue la ville ?’’ s’est-il interrogé tout en invitant à une réflexion profonde sur la question pour éviter les conflits de compétence.



Aliou Sall a, sur la même lancée, exposé le cas spécial de la ville de Dakar, qui selon lui, mérite un traitement spécial. ‘’Il est évident que cette région capitale cohabite de façon extra proche avec l’État central et que donc certaines questions, forcément, nécessitent une interaction intime entre le gouvernement et les populations au niveau de cette région sinon les tensions vont persister en matière de traitement des ordures, elles vont perdurer en matière d’éclairage public’’, a conclu le représentant de l’Association des maires du Sénégal.
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