.Chassé du pouvoir fin novembre dans des circonstances inhabituelles, Umaro Sissoco Embaló s’attendait-il à être victime, deux semaines plus tard, d’un corbeau ? Désormais installé à Casablanca, au Maroc, où il possède une résidence, l’ancien président bissau-guinéen s’agace en tout cas, selon nos sources, du traitement réservé à une partie de son entourage au Portugal..
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Car c’est bien une dénonciation anonyme qui a conduit la police judiciaire de ce pays à s’intéresser à un vol qui a atterri à l’aéroport militaire Figo Maduro de Lisbonne, le week-end dernier. Se trouvaient notamment à son bord un homme d’affaires réputé proche d’Embaló, Tito Gomes Fernandes, l’épouse de l’ancien président, Dinisia Reis Embaló, ainsi qu’une troisième personne dont l’identité n’a pas été révélée. Mais également de nombreuses valises de cash. Au total, 5 millions d’euros ont été saisis.
Interpellé à son arrivée au Portugal, Tito Gomes Fernandes est soupçonné de « contrebande et de blanchiment de capitaux », a indiqué la police portugaise dans un communiqué publié le 14 décembre.
Tito Gomes Fernandes est un homme d’affaires bien introduit à Bissau et auprès de l’ancien couple présidentiel. Actif dans plusieurs secteurs, il accompagnait fréquemment le président – dont il était aussi le directeur du protocole – et la première dame dans leurs activités, selon une source contactée par Jeune Afrique. Une autre le décrit comme « un conseiller informel, qui connaissait Umaro Sissoco Embaló depuis longtemps et dont la réussite dans les affaires suscitait des interrogations à Bissau ». D’après la presse portugaise, il a été présenté à un juge puis remis en liberté.
Si elle n’a pas été interpellée, Dinisia Reis Embaló a, en revanche, été mise en examen pour cette affaire, a plus tard indiqué la police. Une enquête a été ouverte, conjointement avec l’autorité fiscale portugaise, pour établir la provenance des 5 millions d’euros.
La police a par ailleurs affirmé que le vol en provenance de Guinée-Bissau avait été initialement déclaré comme un vol militaire et qu’il devait, après une escale à Lisbonne, poursuivre vers la ville de Beja, située dans le sud du Portugal. Elle a précisé que ni la nature du vol ni la destination finale de l’avion ne correspondaient aux informations communiquées aux autorités aéronautiques. Ledit vol était parti le matin même de Marrakech pour rejoindre Bissau avant de repartir pour Lisbonne – le tout dans la même journée.
Au Maroc, l’ancien président est astreint à une certaine discrétion. Mais, joint par Jeune Afrique, l’un de ses proches s’étonne : « Depuis quand transporter de l’argent est un crime ? » Avant de concéder : « Le problème, c’est qu’il faut le déclarer. » Notre interlocuteur assure toutefois que les 5 millions appartiennent bien à l’ancien chef de l’État. Selon lui, toute cette affaire est liée au fait que le Portugal a conservé des griefs contre Umaro Sissoco Embaló qui, au mois d’août, avait suspendu pour une durée indéterminée trois médias publics portugais et expulsé leurs correspondants. L’affaire avait suscité des tensions entre les deux pays.
Depuis Bissau, un ancien haut responsable politique – et critique de l’ancien président – tient toutefois à dire sa perplexité. « A-t-on déjà vu un président destitué qui envoie un avion pour aller chercher ses affaires et 5 millions [d’euros], et une junte militaire qui laisse faire ? »
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Car c’est bien une dénonciation anonyme qui a conduit la police judiciaire de ce pays à s’intéresser à un vol qui a atterri à l’aéroport militaire Figo Maduro de Lisbonne, le week-end dernier. Se trouvaient notamment à son bord un homme d’affaires réputé proche d’Embaló, Tito Gomes Fernandes, l’épouse de l’ancien président, Dinisia Reis Embaló, ainsi qu’une troisième personne dont l’identité n’a pas été révélée. Mais également de nombreuses valises de cash. Au total, 5 millions d’euros ont été saisis.
Interpellé à son arrivée au Portugal, Tito Gomes Fernandes est soupçonné de « contrebande et de blanchiment de capitaux », a indiqué la police portugaise dans un communiqué publié le 14 décembre.
Tito Gomes Fernandes est un homme d’affaires bien introduit à Bissau et auprès de l’ancien couple présidentiel. Actif dans plusieurs secteurs, il accompagnait fréquemment le président – dont il était aussi le directeur du protocole – et la première dame dans leurs activités, selon une source contactée par Jeune Afrique. Une autre le décrit comme « un conseiller informel, qui connaissait Umaro Sissoco Embaló depuis longtemps et dont la réussite dans les affaires suscitait des interrogations à Bissau ». D’après la presse portugaise, il a été présenté à un juge puis remis en liberté.
Si elle n’a pas été interpellée, Dinisia Reis Embaló a, en revanche, été mise en examen pour cette affaire, a plus tard indiqué la police. Une enquête a été ouverte, conjointement avec l’autorité fiscale portugaise, pour établir la provenance des 5 millions d’euros.
La police a par ailleurs affirmé que le vol en provenance de Guinée-Bissau avait été initialement déclaré comme un vol militaire et qu’il devait, après une escale à Lisbonne, poursuivre vers la ville de Beja, située dans le sud du Portugal. Elle a précisé que ni la nature du vol ni la destination finale de l’avion ne correspondaient aux informations communiquées aux autorités aéronautiques. Ledit vol était parti le matin même de Marrakech pour rejoindre Bissau avant de repartir pour Lisbonne – le tout dans la même journée.
Au Maroc, l’ancien président est astreint à une certaine discrétion. Mais, joint par Jeune Afrique, l’un de ses proches s’étonne : « Depuis quand transporter de l’argent est un crime ? » Avant de concéder : « Le problème, c’est qu’il faut le déclarer. » Notre interlocuteur assure toutefois que les 5 millions appartiennent bien à l’ancien chef de l’État. Selon lui, toute cette affaire est liée au fait que le Portugal a conservé des griefs contre Umaro Sissoco Embaló qui, au mois d’août, avait suspendu pour une durée indéterminée trois médias publics portugais et expulsé leurs correspondants. L’affaire avait suscité des tensions entre les deux pays.
Depuis Bissau, un ancien haut responsable politique – et critique de l’ancien président – tient toutefois à dire sa perplexité. « A-t-on déjà vu un président destitué qui envoie un avion pour aller chercher ses affaires et 5 millions [d’euros], et une junte militaire qui laisse faire ? »

