Au Sénégal, chacun tente d’expliquer à sa manière la crise politico-militaire qui secoue la République démocratique du Congo (RDC), souvent en occultant ses véritables causes. Si le Sénégal a connu le Mouvement du 23 juin, créé en 2011, la RDC fait face au Mouvement du 23 Mars (M23), une rébellion active principalement dans la province du Nord-Kivu.
D’après les recherches menées par Exclusif.net, l’histoire du M23 et son retour sur le devant de la scène s’expliquent par plusieurs facteurs historiques, politiques et ethniques. Le M23 est né en 2012 d’une mutinerie au sein de l’armée congolaise (FARDC). Ses membres sont en grande partie d'anciens combattants du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), un groupe rebelle dominé par des Tutsis congolais. Ces populations tutsies se retrouvent dans plusieurs pays de la région des Grands Lacs.
À titre de comparaison, au Sénégal, de nombreux citoyens ont des origines ethniques communes avec des populations du Mali, de la Guinée-Bissau ou encore de la Guinée-Conakry, sans que leur nationalité sénégalaise ne soit remise en question. Pourtant, en RDC, les Tutsis congolais sont souvent perçus comme des étrangers et discriminés.
Les membres du M23 reprochaient au gouvernement de Joseph Kabila de ne pas avoir respecté les accords du 23 mars 2009, qui prévoyaient l’intégration des combattants du CNDP dans l’armée nationale et des garanties de protection pour les Tutsis congolais. En 2013, le M23 a été militairement vaincu par l’armée congolaise et la Brigade d’intervention de la MONUSCO. Ses combattants ont alors fui vers le Rwanda et l’Ouganda.
Le retour du M23 en 2021-2022
Élu en 2018, puis réélu en 2023, Félix Tshisekedi n’a pas réussi à améliorer la cohésion nationale, contrairement aux attentes. Certains de ses collaborateurs tiennent des discours excluant une partie de la population congolaise. Pire encore, certaines réformes politiques visaient à exclure des leaders de l’opposition, en imposant par exemple des conditions strictes de nationalité (avoir un père et une mère congolais ou être né en RDC). Cette politique a également affecté les nominations au sein de l’armée et des grandes entreprises nationales, où certaines communautés ont été marginalisées.
Face à cette exclusion, le M23 a repris les armes en novembre 2021, avec de nouveaux visages, mieux organisés et mieux équipés, affirmant que le gouvernement congolais n’avait toujours pas respecté ses engagements envers les anciens rebelles. Son retour a provoqué une crise majeure dans l’est du pays.
Le M23, de la rébellion identitaire à une revendication de justice
Lors d’un meeting à Kwandja, en territoire de Rutshuru, Corneille Naanga, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et actuel leader du M23, a accueilli trois membres du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) : Henri Magie, Yannick Tshisola et Adam Chalwe, qui ont rejoint la plateforme AFC/M23. Si à ses débuts, le M23 se présentait comme un mouvement de défense des Tutsis congolais contre les discriminations, il affirme désormais vouloir promouvoir la cohésion sociale et une justice équitable en RDC.
Paul Kagame et le M23 : Entre accusations et intérêts géopolitiques
Accusé par le gouvernement de Félix Tshisekedi de soutenir le M23, le président rwandais Paul Kagame affirme que les Tutsis congolais sont victimes de persécutions et de déplacements forcés.
L’est de la RDC est une région stratégique, convoitée pour ses ressources minières. Outre le Rwanda, l’Ouganda et d’autres puissances ont des intérêts économiques et militaires dans cette zone.
L'armée congolaise (FARDC) fait face à de nombreux défis :
Gouvernance fragile, Corruption, Mauvaise coordination avec ses alliés (SAMIDRC, MONUSCO). La question du M23 est au cœur des tensions entre Kinshasa et Kigali, exacerbant la crise sécuritaire dans l’est de la RDC. L’histoire du M23 est intimement liée aux relations conflictuelles entre ces deux pays, marquées par les conséquences du génocide des Tutsis au Rwanda en 1994. Aujourd’hui, les combattants du M23 affirment se battre pour l’équité sociale, mais leur présence militaire continue d’alimenter les divisions régionales et les suspicions d’ingérence étrangère.
D’après les recherches menées par Exclusif.net, l’histoire du M23 et son retour sur le devant de la scène s’expliquent par plusieurs facteurs historiques, politiques et ethniques. Le M23 est né en 2012 d’une mutinerie au sein de l’armée congolaise (FARDC). Ses membres sont en grande partie d'anciens combattants du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), un groupe rebelle dominé par des Tutsis congolais. Ces populations tutsies se retrouvent dans plusieurs pays de la région des Grands Lacs.
À titre de comparaison, au Sénégal, de nombreux citoyens ont des origines ethniques communes avec des populations du Mali, de la Guinée-Bissau ou encore de la Guinée-Conakry, sans que leur nationalité sénégalaise ne soit remise en question. Pourtant, en RDC, les Tutsis congolais sont souvent perçus comme des étrangers et discriminés.
Les membres du M23 reprochaient au gouvernement de Joseph Kabila de ne pas avoir respecté les accords du 23 mars 2009, qui prévoyaient l’intégration des combattants du CNDP dans l’armée nationale et des garanties de protection pour les Tutsis congolais. En 2013, le M23 a été militairement vaincu par l’armée congolaise et la Brigade d’intervention de la MONUSCO. Ses combattants ont alors fui vers le Rwanda et l’Ouganda.
Le retour du M23 en 2021-2022
Élu en 2018, puis réélu en 2023, Félix Tshisekedi n’a pas réussi à améliorer la cohésion nationale, contrairement aux attentes. Certains de ses collaborateurs tiennent des discours excluant une partie de la population congolaise. Pire encore, certaines réformes politiques visaient à exclure des leaders de l’opposition, en imposant par exemple des conditions strictes de nationalité (avoir un père et une mère congolais ou être né en RDC). Cette politique a également affecté les nominations au sein de l’armée et des grandes entreprises nationales, où certaines communautés ont été marginalisées.
Face à cette exclusion, le M23 a repris les armes en novembre 2021, avec de nouveaux visages, mieux organisés et mieux équipés, affirmant que le gouvernement congolais n’avait toujours pas respecté ses engagements envers les anciens rebelles. Son retour a provoqué une crise majeure dans l’est du pays.
Le M23, de la rébellion identitaire à une revendication de justice
Lors d’un meeting à Kwandja, en territoire de Rutshuru, Corneille Naanga, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et actuel leader du M23, a accueilli trois membres du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) : Henri Magie, Yannick Tshisola et Adam Chalwe, qui ont rejoint la plateforme AFC/M23. Si à ses débuts, le M23 se présentait comme un mouvement de défense des Tutsis congolais contre les discriminations, il affirme désormais vouloir promouvoir la cohésion sociale et une justice équitable en RDC.
Paul Kagame et le M23 : Entre accusations et intérêts géopolitiques
Accusé par le gouvernement de Félix Tshisekedi de soutenir le M23, le président rwandais Paul Kagame affirme que les Tutsis congolais sont victimes de persécutions et de déplacements forcés.
L’est de la RDC est une région stratégique, convoitée pour ses ressources minières. Outre le Rwanda, l’Ouganda et d’autres puissances ont des intérêts économiques et militaires dans cette zone.
L'armée congolaise (FARDC) fait face à de nombreux défis :
Gouvernance fragile, Corruption, Mauvaise coordination avec ses alliés (SAMIDRC, MONUSCO). La question du M23 est au cœur des tensions entre Kinshasa et Kigali, exacerbant la crise sécuritaire dans l’est de la RDC. L’histoire du M23 est intimement liée aux relations conflictuelles entre ces deux pays, marquées par les conséquences du génocide des Tutsis au Rwanda en 1994. Aujourd’hui, les combattants du M23 affirment se battre pour l’équité sociale, mais leur présence militaire continue d’alimenter les divisions régionales et les suspicions d’ingérence étrangère.