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Angola : Isabel dos Santos dénonce une « persécution politique »

Jeudi 24 Novembre 2022

Pour Isabel dos Santos, l’heure est à la contre-offensive. « J’ai des services de renseignement contre moi, un ministère public contre moi, un président contre moi, un État contre moi dans une attaque injuste », a déclaré ce 24 novembre, dans une interview à la chaîne de télévision Deutsche Welle (DW) en langue portugaise, la fille de l’ancien président angolais José Eduardo dos Santos.

Rompant avec le silence médiatique (mais pas sur les réseaux sociaux) observé ces derniers mois, la femme d’affaires angolaise, en difficulté depuis l’arrivée au pouvoir, en 2017, du successeur de son père, João Lourenço, s’est défendue sur tous les fronts.


Sa riposte intervient quelques jours après l’annonce dans les médias de l’émission d’un mandat d’arrêt international contre elle à la demande de la justice angolaise. Si cette demande a été effectuée au début du mois, Interpol n’a toutefois pas encore statué sur le dossier, ce qui a conduit Isabel dos Santos à démentir fermement l’existence d’un tel mandat.

« Cabale »
Reprenant le vocabulaire utilisé au moment du gel préventif de ses avoirs, décrété fin 2019 en Angola et début 2020 au Portugal – en marge de la publication des « Luanda Leaks » –, elle a dénoncé la « persécution politique » et la « cabale » menées contre elle par les autorités angolaises.

« Les Luanda Leaks ont été une manipulation grossière, une commande de l’État angolais visant à diffuser une série de fausses allégations dans les journaux », a affirmé Isabel dos Santos, rejetant les accusations de détournement de fonds publics et de corruption liées notamment à ses dix-huit mois passés, entre 2016 et 2017, à la tête de la compagnie nationale de pétrole Sonangol.


« Je n’ai jamais utilisé l’argent de Sonangol, ni ma position au sein de cette société pour mon bénéfice propre », a-t-elle insisté, expliquant s’être fait beaucoup « d’ennemis » en tentant de restructurer et d’assainir la compagnie pétrolière, mastodonte de l’économie angolaise.



Assurant avoir toujours été disponible pour la justice tant angolaise que portugaise, Isabel dos Santos, qui a perdu son mari Sindika Dokolo fin 2020 puis son père en juillet, a fait valoir sa présomption d’innocence, insistant sur le fait qu’elle est visée par des enquêtes préliminaires – au nombre de huit au Portugal à sa connaissance – et non des processus judiciaires.


Des enquêtes qui doivent déterminer s’il y a matière ou non à des poursuites. « Malheureusement, il n’y a pas de justice indépendante dans notre pays et l’Angola n’est pas un pays respectant les droits démocratiques », a-t-elle lâché, déplorant par ailleurs que le gel de ses actifs se solde par la perte de valeur de ses sociétés et des destructions d’emplois.

Le MPLA étrillé
Sacrée première africaine milliardaire par Forbes en 2013, Isabel dos Santos a rappelé la réussite des sociétés qu’elle a dirigées, dont l’opérateur de téléphonie Unitel, et de ses nombreux investissements en Angola, notamment dans la banque (banque BIC), la grande distribution (Candando) et les médias (Zap TV).

Interrogée sur la nationalisation d’Unitel, annoncée fin octobre par les autorités angolaises, son ancienne dirigeante – actionnaire à hauteur de 25 % via Vidatel – a dénoncé « un vol » et une opération visant à s’approprier l’entreprise avant de la vendre à des « amis » du pouvoir.

Après cette attaque en règle de la justice angolaise et de l’administration Lourenço, la fille aînée de l’ex-président dos Santos a étrillé le parti au pouvoir, le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA), pourtant aussi celui de feu son père. « Corrompu » et plein de « vices », il n’est plus à même de « répondre aux attentes des Angolais », a-t-elle déploré, n’excluant pas, si l’occasion se présente un jour, de servir son pays pour le rendre meilleur.


Respectant la lutte menée par les partis historiques du pays, le MPLA et l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita), aujourd’hui dirigé par Adalberto Costa Júnior, Isabel dos Santos a enfin plaidé pour la création de nouveaux partis, soulignant le besoin de changement au sein du pays.
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