L'homme d'affaires Tahirou Sarr a été placé sous mandat de dépôt, rejoignant ainsi le député-maire des Agnam, Farba Ngom, en prison dans le cadre de l'affaire des transactions douteuses portant sur 125 milliards de francs CFA. Cette affaire, révélée par un rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif), secoue le milieu politico-économique sénégalais.
Pour éviter la détention, Tahirou Sarr avait proposé, par l'intermédiaire de ses avocats, une caution de plus de 400 milliards de francs CFA couvrant deux dossiers distincts le concernant. Selon le journal Libération, Sarr, visé pour un montant de 25,3 milliards de francs CFA dans la procédure où Farba Ngom est accusé principal, avait déposé un chèque de 11 milliards ainsi que trois titres fonciers évalués respectivement à 1 et 12 milliards.
Farba Ngom, quant à lui, avait mis sur la table une dizaine de titres fonciers d'une valeur totale estimée à 34 milliards de francs CFA, alors qu'il est poursuivi pour un montant de 31 milliards. Cependant, selon L'Observateur dans son édition du samedi 1er mars, le Pool judiciaire financier (Pjf) a rejeté ces cautions. Cette décision est intervenue après que l'État du Sénégal a saisi une grande partie des fonds proposés en garantie par les deux hommes.
Des mesures conservatoires ont été prises à l'encontre de Sarr et Ngom, en vertu de la loi communautaire sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme dans l'espace Uemoa. Cette législation prévoit des sanctions administratives et pénales ainsi que des saisies ou confiscations de biens liés aux infractions de blanchiment.
D'après les informations du Groupe futurs médias, plusieurs dizaines de milliards de francs CFA auraient été découverts sur les comptes bancaires des deux mis en cause, renforçant ainsi les soupçons de malversations financières.
L'affaire, désormais entre les mains du juge d'instruction, pourrait encore connaître de nouveaux rebondissements, alors que l'opinion publique reste suspendue à l'évolution de ce dossier qui éclabousse des personnalités influentes du pays.