Les agents de ces compagnies militaires privées sont visibles derrière chaque soldat des différentes forces internationales présentes dans le Sahel. Ils sont aussi déployés pour garder des sites miniers, former les gardes du corps de certains présidents africains, assurer la sécurité ou pour s’occuper du support logistique des opérations de maintien de la paix de l’ONU.
Erickson Inc
Même l'AFRICOM - le commandement militaire des États-Unis pour l’Afrique, est totalement dépendant de ces agences de sécurité privées pour la récolte d'information sur le terrain, l'intervention spécialisée, le transport tactique, l'évacuation médicalisée et surtout pour l'exploitation des personnes suspectes et arrêtées.
La publication du rapport d'enquête du Pentagone sur l'embuscade meurtrière du 4 octobre 2017 à l’Ouest du Niger, au cours de laquelle neuf militaires dont quatre membres des forces spéciales américaines ont été tués, a permis, selon middleeasteye.net, de se rendre compte de l'imbrication de ces forces militaires privées dans le dispositif militaire tactique américain.
Ce rapport indique qu'en plus des huit membres des forces spéciales américaines et des deux soldats américains en support, un personne « civile chargée du renseignement » était aussi présente. Son identité et sa nationalité n'ont été pas révélées jusqu’à nos jours. De même, grâce aux images prises par un drone et diffusées par le Pentagone, on constate que l'évacuation des blessés a été partiellement faite par l’hélicoptère civil « Bell 214 » de la compagnie privée Erickson Inc qui est stationnée au Niger.
Selon le chercheur et l’auteur David Trevithick, une autre entreprise de transport militaire privé, Berry Aviation (basée à San Marcos, Texas, États-Unis, créé et mis en service en 1983 et exploite des vols charters de passagers et de fret, ainsi que des travaux pour le service postal américain) aurait été alertée lors de l’ attaque terroriste contre les militaires américains. D’ailleurs, sur son site internet Berry Aviation affiche son engagement en Afrique aux côtés des troupes de l'armée américaine pour le transport de fret et des passagers, du parachutage et de l’évacuation sanitaire de combat.
D’après une source militaire malienne, 21 entreprises américaines travaillent en étroite collaboration avec AFRICOM. Elles sont prestataires de service militaire en Afrique du Nord et au Sahel.
« Des dizaines d'autres compagnies françaises, ukrainiennes et britanniques sont arrivées dans le Sahel juste après le déploiement des troupes de la MINUSMA, de Barkhane et du G 5. Elles sont chargées de la fourniture de repas à l'intervention armée et se partagent un budget de plusieurs dizaines de millions de dollars chaque année », a expliqué un officier de l’armée française joint par téléphone.
Wagner Group, le retour de la Russie en Afrique
Des sociétés militaires privées russes ont réussi s’infiltrer depuis quelques années en Afrique du Nord et en Afrique Centrale. Parmi elles, il y la compagnie militaire privée Wagner Group. Elle cherche à s’installer durablement en Afrique pour préparer le retour aux affaires de la Russie en Afrique.
Wagner Group s’est mêlée à la guerre dans la région séparatiste du Donbass en Ukraine et à l'intervention russe en Syrie. Selon le site d’information middleeasteye.net, ses « agents protègeraient certains sites pétroliers et seraient utilisés par l'armée syrienne lors des combats. Wagner Group a également pris possession, le 24 mars dernier (2017), de l'ancienne demeure du président Bokassa en République centrafricaine pour la transformer en centre d’entraînement ».
Si l’on se fie au site middleeasteye.net, plusieurs dizaines de ses hommes ont décroché le précieux contrat de la formation de milliers de soldats de l'armée reconstituée de Centrafrique. La même source indique que « l’apparition des instructeurs russes avait été précédée en 2017 par des livraisons d'armes de Moscou, qui avait provoqué des remous à l'ONU, en particulier de la part de la France et des États-Unis, qui considéraient que la Russie violait l'embargo international sur les armes, appliqué après les violences de 2013 responsables de centaines de morts en Centrafrique. Mais c'est l'ONU qui acceptera finalement de délivrer un laissez-passer pour les autorités russes qui accepteront de former l'armée de Bangui ».
D’après un casque bleu sénégalais en Centrafrique, « une partie du personnel de Wagner est chargée de la protection rapprochée du président Centrafricain,Faustin-Archange Touadéra, pendant que l’autre assure la sécurité de la principale mine de diamants du pays.
En janvier 2017, des mercenaires de la société russe Wagner ont été signalés au Soudan. Ils avaient pour mission de protéger les exploitations minières d'or, de diamant et d’uranium pour le compte de l’ex-président du Soudan du Nord, Omar el-Béchir. Aussi, lors de son conflit avec le Soudan du Sud, l'état-major de l'armée du Nord aurait bénéficié des conseils très spéciaux d'agents de l’a compagnie militaire privée Wagner.
Compagnies russes et ukrainiennes de la Libye à la Côte d’Ivoire
Selon le blog russe BMPD, la société militaire russe RSB-Groupe, une société de consultation militaire, aurait envoyé une équipe de déminage dans la région de Benghazi, en Libye. Et la même source d’ajouter que des « agents privés russes de cette entreprise ont entraîné des militaires du maréchal libyen Haftar sur la base égyptienne de Sidi Barrani », proche de la frontière libyenne.
Malgré la guerre chez elle, l’Ukraine est aussi présente au Sahel. De nombreuses sociétés militaires privées ukrainiennes sont directement impliquées avec les acteurs internationaux. Ukrainian Helicopters fournit des moyens d'évacuations médicalisés aéroportés à la MINUSMA, au Mali. On retrouve aussi cette même entreprise au Soudan, au Congo et en Côte d’Ivoire.
La puissante société militaire privée ukrainienne, Omega Consulting Group, a ouvert une filiale au Burkina Faso en y envoyant plusieurs de ses hommes. Avant l’ouverture de ladite filiale, cette entreprise ukrainienne recrutait sur sa page Facebook des « opérateurs » francophones qui ont une solide expérience du combat.
Dans une interview accordée à la BBC, Andrei Kekbalo, le patron de Omega Consulting Group, a affirmé que les salaires proposés par sa société allaient, selon le danger, de 2000 à 5000 dollars par mois. Pour les postes au Burkina-Faso, Omega Consulting Group a recherché des profils de personnes ayant une expérience en Irak, Yougoslavie, Afghanistan et en Afrique pour un salaire de 14 000 dollars par mois.
Par Erick Salemon Bassène
Erickson Inc
Même l'AFRICOM - le commandement militaire des États-Unis pour l’Afrique, est totalement dépendant de ces agences de sécurité privées pour la récolte d'information sur le terrain, l'intervention spécialisée, le transport tactique, l'évacuation médicalisée et surtout pour l'exploitation des personnes suspectes et arrêtées.
La publication du rapport d'enquête du Pentagone sur l'embuscade meurtrière du 4 octobre 2017 à l’Ouest du Niger, au cours de laquelle neuf militaires dont quatre membres des forces spéciales américaines ont été tués, a permis, selon middleeasteye.net, de se rendre compte de l'imbrication de ces forces militaires privées dans le dispositif militaire tactique américain.
Ce rapport indique qu'en plus des huit membres des forces spéciales américaines et des deux soldats américains en support, un personne « civile chargée du renseignement » était aussi présente. Son identité et sa nationalité n'ont été pas révélées jusqu’à nos jours. De même, grâce aux images prises par un drone et diffusées par le Pentagone, on constate que l'évacuation des blessés a été partiellement faite par l’hélicoptère civil « Bell 214 » de la compagnie privée Erickson Inc qui est stationnée au Niger.
Selon le chercheur et l’auteur David Trevithick, une autre entreprise de transport militaire privé, Berry Aviation (basée à San Marcos, Texas, États-Unis, créé et mis en service en 1983 et exploite des vols charters de passagers et de fret, ainsi que des travaux pour le service postal américain) aurait été alertée lors de l’ attaque terroriste contre les militaires américains. D’ailleurs, sur son site internet Berry Aviation affiche son engagement en Afrique aux côtés des troupes de l'armée américaine pour le transport de fret et des passagers, du parachutage et de l’évacuation sanitaire de combat.
D’après une source militaire malienne, 21 entreprises américaines travaillent en étroite collaboration avec AFRICOM. Elles sont prestataires de service militaire en Afrique du Nord et au Sahel.
« Des dizaines d'autres compagnies françaises, ukrainiennes et britanniques sont arrivées dans le Sahel juste après le déploiement des troupes de la MINUSMA, de Barkhane et du G 5. Elles sont chargées de la fourniture de repas à l'intervention armée et se partagent un budget de plusieurs dizaines de millions de dollars chaque année », a expliqué un officier de l’armée française joint par téléphone.
Wagner Group, le retour de la Russie en Afrique
Des sociétés militaires privées russes ont réussi s’infiltrer depuis quelques années en Afrique du Nord et en Afrique Centrale. Parmi elles, il y la compagnie militaire privée Wagner Group. Elle cherche à s’installer durablement en Afrique pour préparer le retour aux affaires de la Russie en Afrique.
Wagner Group s’est mêlée à la guerre dans la région séparatiste du Donbass en Ukraine et à l'intervention russe en Syrie. Selon le site d’information middleeasteye.net, ses « agents protègeraient certains sites pétroliers et seraient utilisés par l'armée syrienne lors des combats. Wagner Group a également pris possession, le 24 mars dernier (2017), de l'ancienne demeure du président Bokassa en République centrafricaine pour la transformer en centre d’entraînement ».
Si l’on se fie au site middleeasteye.net, plusieurs dizaines de ses hommes ont décroché le précieux contrat de la formation de milliers de soldats de l'armée reconstituée de Centrafrique. La même source indique que « l’apparition des instructeurs russes avait été précédée en 2017 par des livraisons d'armes de Moscou, qui avait provoqué des remous à l'ONU, en particulier de la part de la France et des États-Unis, qui considéraient que la Russie violait l'embargo international sur les armes, appliqué après les violences de 2013 responsables de centaines de morts en Centrafrique. Mais c'est l'ONU qui acceptera finalement de délivrer un laissez-passer pour les autorités russes qui accepteront de former l'armée de Bangui ».
D’après un casque bleu sénégalais en Centrafrique, « une partie du personnel de Wagner est chargée de la protection rapprochée du président Centrafricain,Faustin-Archange Touadéra, pendant que l’autre assure la sécurité de la principale mine de diamants du pays.
En janvier 2017, des mercenaires de la société russe Wagner ont été signalés au Soudan. Ils avaient pour mission de protéger les exploitations minières d'or, de diamant et d’uranium pour le compte de l’ex-président du Soudan du Nord, Omar el-Béchir. Aussi, lors de son conflit avec le Soudan du Sud, l'état-major de l'armée du Nord aurait bénéficié des conseils très spéciaux d'agents de l’a compagnie militaire privée Wagner.
Compagnies russes et ukrainiennes de la Libye à la Côte d’Ivoire
Selon le blog russe BMPD, la société militaire russe RSB-Groupe, une société de consultation militaire, aurait envoyé une équipe de déminage dans la région de Benghazi, en Libye. Et la même source d’ajouter que des « agents privés russes de cette entreprise ont entraîné des militaires du maréchal libyen Haftar sur la base égyptienne de Sidi Barrani », proche de la frontière libyenne.
Malgré la guerre chez elle, l’Ukraine est aussi présente au Sahel. De nombreuses sociétés militaires privées ukrainiennes sont directement impliquées avec les acteurs internationaux. Ukrainian Helicopters fournit des moyens d'évacuations médicalisés aéroportés à la MINUSMA, au Mali. On retrouve aussi cette même entreprise au Soudan, au Congo et en Côte d’Ivoire.
La puissante société militaire privée ukrainienne, Omega Consulting Group, a ouvert une filiale au Burkina Faso en y envoyant plusieurs de ses hommes. Avant l’ouverture de ladite filiale, cette entreprise ukrainienne recrutait sur sa page Facebook des « opérateurs » francophones qui ont une solide expérience du combat.
Dans une interview accordée à la BBC, Andrei Kekbalo, le patron de Omega Consulting Group, a affirmé que les salaires proposés par sa société allaient, selon le danger, de 2000 à 5000 dollars par mois. Pour les postes au Burkina-Faso, Omega Consulting Group a recherché des profils de personnes ayant une expérience en Irak, Yougoslavie, Afghanistan et en Afrique pour un salaire de 14 000 dollars par mois.
Par Erick Salemon Bassène
