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RDC: Qui a tué Chérubin Okende ?

Jeudi 13 Juillet 2023

RDC: Qui a tué Chérubin Okende ?

Le député congolais Chérubin Okende a été retrouvé mort, ce jeudi 13 juillet 2023, au lendemain de sa disparition à Kinshasa. Le corps de cet ancien ministre, proche de l’opposant Moïse Katumbi, a été découvert criblé de balles dans sa voiture sur l’une des principales artères de la capitale.


Selon son parti Ensemble pour la République, Chérubin Okende avait disparu depuis mercredi après-midi. L'ancien ministre des Transports avait quitté le gouvernement en décembre 2022 et il était attendu ce jeudi devant un juge de la Cour constitutionnelle concernant sa déclaration de patrimoine au moment de son départ de ses fonctions ministérielles.

Mais selon des proches, il s’était finalement rendu à la Cour constitutionnelle dès ce mercredi pour déposer une demande de report du rendez-vous. Il proposait, dans son courrier, de déplacer cet entretien au 14 juillet. C’est à ce moment-là qu’il a disparu. Selon un responsable de son parti, son garde du corps serait allé remettre la lettre et en revenant il aurait constaté l’absence de Chérubin Okende et de son véhicule.

Sa Jeep a été retrouvée au petit matin dans une artère de la ville de Kinshasa, la route des poids lourds, avec un corps assis sur le siège conducteur. Une balle avait traversé sa tête et sa chemise était imbibée de sang, selon une source judiciaire proche du dossier.

La police scientifique est intervenue dans la matinée pour les relevés et le corps a été évacué vers la morgue de Kinshasa où sa famille est notamment venue l'identifier. Une enquête a été ouverte. Le Premier ministre a convoqué en urgence une réunion du gouvernement.



Près de la morgue, une vingtaine de députés de l'opposition se sont réunis spontanément, tous de noir vêtus, rapporte notre correspondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa. Ils ont dénoncé « l'assassinat d'un opposant qui gêne », et ont exigé une enquête internationale.

Un « assassinat politique », selon Moïse Katumbi
Cette mort suscite déjà de nombreuses réactions dans la classe politique congolaise, et ce, jusqu’aux plus hautes fonctions de l’État. Le président Tshisekedi a fait part de son émotion et sa consternation après la mort de l’ancien ministre. Le gouvernement condamne « cet acte odieux » et fait part de son « effroi ».

Selon Erik Nyindu, directeur de la communication à la présidence congolaise, Félix Tshisekedi «a instruit pour que tout soit mise en œuvre pour que la police et la justice fassent toute la lumière sur ce crime odieuxLe chef de l'État a instruit le Premier ministre et le gouvernement de mettre tout en œuvre pour que la justice et la police fassent toute la lumière sur ce crime odieux»


 

Pour sa part, Moïse Katumbi n'est pas à l'heure actuelle en RDC. Figure incontournable du foot congolais, il est à Abidjan où il participait à l'assemblée générale de la CAF. Il a décidé d'interrompre son séjour en Côte d'Ivoire et, avant de partir, a confié sa peine et sa révolte, au micro de notre envoyé spécial à Abidjan, Olivier Pron. 

 

Dans la matinée, les premières réactions sont venues de l'opposition et notamment des alliés de Moïse Katumbi. Matata Ponyo Mapong a dénoncé « avec la dernière énergie cet assassinat. Cela est d’autant plus grave qu’il aurait été enlevé dans l’enceinte de la Cour constitutionnelle. Nous sommes rentrés dans un régime de terreur », a-t-il ajouté. 

« Ce crime odieux, qui s’apparente à un assassinat politique, ne peut rester impuni », a estimé pour sa part Martin Fayulu. Alors que Delly Sesanga a évoqué « un acte odieux et inacceptable dans un État dit de droit. » Dans une déclaration commune, plusieurs députés de l’opposition ont aussi dénoncé un acte « inadmissible ».

La présidence appelle à ne pas « instrumentaliser ce drame à des fins politiques »
Ce crime suscite de nombreuses réactions jusqu’à la tête de l’État congolais. Selon Erik Nyindu, directeur de la communication à la présidence congolaise, le chef de l’État a appris « avec tristesse et consternation » et « a instruit pour que tout soit mise en œuvre pour que la police et la justice fassent toute la lumière sur ce crime odieux ».


Selon Erik Nyindu, directeur de la communication à la présidence congolaise, Félix Tshisekedi «a instruit pour que tout soit mise en œuvre pour que la police et la justice fassent toute la lumière sur ce crime odieuxLe chef de l'État a instruit le Premier ministre et le gouvernement de mettre tout en œuvre pour que la justice et la police fassent toute la lumière sur ce crime odieux»

Paulina Zidi
Du côté de la société civile, Bienvenu Matumo de la Lucha parle d’un « crime d'État. Une dictature sanguinaire qui tue et assassine toute voix opposante et dissidente. La justice doit être rendue pour Chérubin. »  Il est aussi question de justice aussi pour Jean-Claude Katende, président de l’Association africaine des droits de l'homme (Asadho) : « Le gouvernement est appelé à utiliser tous les moyens pour que l'on sache la vérité. J’exige que les auteurs soient identifiés et traduits en justice. » Une exigence reprise par des diplomates comme ’ambassadeur de l’Union européenne, de la Belgique ainsi que l’ambassadrice américaine.


Enfin, la Mission des Nations unies dans le pays (Monusco) a fermement condamné le « meurtre » de Chérubin Okende et elle a « salué la décision des autorités de tout mettre en œuvre pour trouver les coupables et rendre justice. »


 

Haut cadre et porte-parole de Ensemble pour la République, le parti politique de l’opposant Moïse Katumbi, Chérubin Okende avait été élu député national en 2018. Avant cela, il avait notamment dirigé le Front social des indépendants républicains, rappelle notre correspondant à Kinshasa, Kamanda wa Kamanda Muzembe.

Il intègre l’Union sacrée, la coalition mise en place par le président Félix-Antoine Tshisekedi puis il est nommé ministre d’État chargé des Transports en 2021. Un an plus tard, il quitte le gouvernement s’inscrivant pleinement dans l’opposition.

Sous le régime Kabila, il avait dirigé la compagnie aérienne nationale LAC (Lignes aériennes congolaises). Il avait également occupé le poste de vice-président de la Socico (Société civile du Congo) et avait participé à ce titre entre 2003 et 2006 au dialogue intercongolais organisé à Sun City et à Pretoria, en Afrique du Sud.


RFI
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