Le bras de fer politique entre le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye et les réseaux de Macky Sall a franchi cette semaine un nouveau palier international. C’est désormais au siège du Fonds monétaire international (FMI), à Washington, que les deux camps ont livré bataille, chacun défendant sa version de la situation économique du Sénégal.
À l’occasion des réunions de Printemps du FMI et de la Banque mondiale, où se rassemblent chaque année les principales figures de la finance mondiale, les délégations mandatées par l'actuel gouvernement et par l’ancien président Macky Sall se sont croisées aux portes du bureau de Mme Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI.
Conscient des tentatives d'influence de son prédécesseur, Bassirou Diomaye Faye avait publiquement évoqué des « manœuvres en coulisse » orchestrées par Macky Sall. Mais mesure-t-il pleinement l’ampleur de l’activisme diplomatique de l'ancien chef d’État ? À en croire les faits, l’ancien régime ne ménage aucun effort pour peser sur l’analyse que les bailleurs de fonds porteront sur la situation du Sénégal.
Selon nos informations, la délégation ministérielle officielle, présente à Washington pour défendre les nouvelles orientations économiques du pays, a eu l’occasion d’apercevoir des représentants de l’Alliance pour la République (APR) dépêchés pour remettre un contre-rapport à Mme Georgieva. Ce document entend réfuter les accusations de falsifications de comptes publics sur la période 2019-2023, portées par les services du nouveau gouvernement et la Cour des comptes.
La même stratégie avait déjà été amorcée à Dakar, où une première version du contre-rapport avait été remise à la représentation du FMI par une équipe conduite par Pape Malick Ndour. À Washington, Hamidou Anne, figure montante du cercle rapproché de Macky Sall, s’est illustré parmi les membres les plus actifs. Il avait déjà accompagné une délégation auprès de la Commission européenne pour présenter la "réalité économique" du Sénégal vue par l’ancien régime.
Une guerre d’influence aux conséquences lourdes
Alors que le Sénégal négocie un nouvel accord avec le FMI et ses partenaires techniques et financiers, la bataille des récits pourrait peser lourd. Qui, du gouvernement actuel ou de l'ancien régime, aura su capter l'oreille des décideurs internationaux ?
Une chose est certaine : l’ancienne équipe de Macky Sall, bien que défaite électoralement, conserve un certain crédit auprès des bailleurs. Cette situation complique la tâche du gouvernement de Cheikh Diba, actuel ministre de l’Économie et des Finances, qui doit convaincre d'une réalité budgétaire fragile, marquée par une quasi-faillite déclarée.
La grande inconnue reste l’attitude du FMI : imposera-t-il des contraintes financières sévères au nouveau pouvoir, au risque de fragiliser davantage une économie déjà sous tension, ou acceptera-t-il d’accompagner la transition politique voulue par le peuple sénégalais ? La réponse à cette question déterminera en grande partie l’espace de manœuvre économique du gouvernement dans les mois à venir.
Avec le quotidien
À l’occasion des réunions de Printemps du FMI et de la Banque mondiale, où se rassemblent chaque année les principales figures de la finance mondiale, les délégations mandatées par l'actuel gouvernement et par l’ancien président Macky Sall se sont croisées aux portes du bureau de Mme Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI.
Conscient des tentatives d'influence de son prédécesseur, Bassirou Diomaye Faye avait publiquement évoqué des « manœuvres en coulisse » orchestrées par Macky Sall. Mais mesure-t-il pleinement l’ampleur de l’activisme diplomatique de l'ancien chef d’État ? À en croire les faits, l’ancien régime ne ménage aucun effort pour peser sur l’analyse que les bailleurs de fonds porteront sur la situation du Sénégal.
Selon nos informations, la délégation ministérielle officielle, présente à Washington pour défendre les nouvelles orientations économiques du pays, a eu l’occasion d’apercevoir des représentants de l’Alliance pour la République (APR) dépêchés pour remettre un contre-rapport à Mme Georgieva. Ce document entend réfuter les accusations de falsifications de comptes publics sur la période 2019-2023, portées par les services du nouveau gouvernement et la Cour des comptes.
La même stratégie avait déjà été amorcée à Dakar, où une première version du contre-rapport avait été remise à la représentation du FMI par une équipe conduite par Pape Malick Ndour. À Washington, Hamidou Anne, figure montante du cercle rapproché de Macky Sall, s’est illustré parmi les membres les plus actifs. Il avait déjà accompagné une délégation auprès de la Commission européenne pour présenter la "réalité économique" du Sénégal vue par l’ancien régime.
Une guerre d’influence aux conséquences lourdes
Alors que le Sénégal négocie un nouvel accord avec le FMI et ses partenaires techniques et financiers, la bataille des récits pourrait peser lourd. Qui, du gouvernement actuel ou de l'ancien régime, aura su capter l'oreille des décideurs internationaux ?
Une chose est certaine : l’ancienne équipe de Macky Sall, bien que défaite électoralement, conserve un certain crédit auprès des bailleurs. Cette situation complique la tâche du gouvernement de Cheikh Diba, actuel ministre de l’Économie et des Finances, qui doit convaincre d'une réalité budgétaire fragile, marquée par une quasi-faillite déclarée.
La grande inconnue reste l’attitude du FMI : imposera-t-il des contraintes financières sévères au nouveau pouvoir, au risque de fragiliser davantage une économie déjà sous tension, ou acceptera-t-il d’accompagner la transition politique voulue par le peuple sénégalais ? La réponse à cette question déterminera en grande partie l’espace de manœuvre économique du gouvernement dans les mois à venir.
Avec le quotidien