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Visas Schengen : plus de 159 milliards FCFA encaissés par la France sur le dos des refus africains

Lundi 5 Mai 2025

Selon une estimation basée sur les données officielles du ministère français de l’Intérieur, la France aurait perçu près de 243,6 millions d’euros – soit plus de 159,8 milliards de francs CFA – entre 2015 et 2025, uniquement à travers les frais de demandes de visas Schengen refusées à des ressortissants, pour la plupart africains.

Ces montants, non remboursables, concernent exclusivement les demandes rejetées, un fait qui suscite un sentiment d’injustice croissant sur le continent. Des milliers de citoyens africains financent ainsi, involontairement, un système qui les exclut. « C’est un business de la frustration migratoire, où les États européens encaissent sans jamais justifier les refus, ni restituer les fonds », déplore un observateur du phénomène, le Dr Claudel Noubissie.

Des refus massifs... et lucratifs
Les chiffres parlent d’eux-mêmes :


En 2024, sur 3 486 275 demandes, 578 687 ont été refusées

En 2023, 506 611 refus sur 2 972 988 demandes

En 2021, 194 181 rejets pour 982 143 demandes

Entre 2017 et 2019, on comptait entre 537 000 et 686 000 refus annuels, sur une moyenne de 4,3 millions de demandes

Avec l’augmentation du coût des visas  passé de 60 € en 2020 à 90 € en 2024, les pertes financières pour les candidats recalés se sont alourdies d’année en année.

Une perte sèche pour des millions de ménages
En 2023, les demandeurs africains auraient ainsi perdu environ 56,3 millions d’euros, soit plus de 36,9 milliards FCFA, pour des dossiers rejetés. Ces frais, payés par des familles souvent modestes, représentent une charge lourde dans des économies fragilisées.

Voici un aperçu par pays :

Algérie : 166 200 refus → 8,53 milliards FCFA

Maroc : 136 300 refus → 7,21 milliards FCFA

Égypte : 2,43 milliards FCFA

Nigeria : 2,23 milliards FCFA

Tunisie : 2,03 milliards FCFA

Sénégal : 1,38 milliard FCFA

Tous ces montants concernent les visas de court séjour (type C), souvent sollicités pour des visites touristiques, familiales ou professionnelles.

Une mécanique opaque et déséquilibrée
Le rejet d’une demande de visa Schengen n’est ni justifié en détail, ni remboursé, alors même que le demandeur a fourni des justificatifs, payé les frais et parfois engagé des dépenses supplémentaires (assurances, réservations, etc.).

« Ce système transforme le rejet administratif en profit financier. Les États européens, dont la France, capitalisent sur la détresse et les espoirs des demandeurs », critique un analyste sénégalais des questions migratoires.

Une réforme est-elle envisageable ?
Face à cette réalité financièrement déséquilibrée, certains appellent à une réforme. « L’Europe devrait rembourser les frais de visa en cas de refus. Ne pas le faire revient à institutionnaliser une forme d’abus », estime le Dr Claudel Noubissie.

Mais à ce jour, aucune disposition légale européenne ne prévoit une restitution des frais, même lorsque le dossier est jugé complet ou manifestement fondé. Ce que certains appellent déjà un "impôt sur l’espoir migratoire" soulève des questions éthiques et politiques pressantes. À l’heure où les relations entre l’Europe et l’Afrique sont redéfinies, la question des visas – et de leur traitement financier – mérite d’être repensée à l’aune de la justice, de la réciprocité et du respect des peuples.


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