Quelque 190 migrants expulsés des États-Unis ont atterri lundi 10 février dans la soirée au Venezuela à bord de deux avions affrétés par Caracas. Un rapatriement qualifié par le président Nicolas Maduro de « premier pas » vers le rétablissement de relations avec Washington.
ressortissants vénézuéliens ont atterri à l'aéroport de Maiquetia, au nord de Caracas, à bord de deux avions de la compagnie aérienne Conviasa, lundi 10 février 2025. Certains sont sortis les deux bras levés, en signe de célébration. Plusieurs portaient des menottes qui leur ont été retirées avant de descendre sur le tarmac, où des centaines de policiers et militaires les attendaient. « Nous avons fait un pas favorable, positif », s'est félicité à la télévision le président du Venezuela Nicolas Maduro, qui a réitéré son souhait de « bâtir » des relations de « respect, de communication et de compréhension » avec les États-Unis.
Après la visite fin janvier d'un émissaire américain, Caracas avait envoyé ces deux avions, redisant espérer un « nouveau départ » entre deux pays qui n'ont plus de relations diplomatiques depuis 2019. Washington ne reconnaît pas Nicolas Maduro, au pouvoir depuis 2013 et investi en janvier pour un troisième mandat, comme président légitime du pays sud-américain, sous sanctions américaines.
Investi en janvier pour un deuxième mandat de quatre ans, Donald Trump a promis de mener la plus grande campagne d'expulsions de l'histoire des États-Unis, jurant de renvoyer des millions de migrants sans papiers, dont une grande partie proviennent d'Amérique latine.
Pendant sa campagne, le président conservateur a constamment dénoncé une « invasion » de migrants, accusés d'« empoisonner le sang » des États-Unis et d'avoir provoqué une vague de criminalité – ce qu'aucune statistique officielle ne démontre.
« La majorité des migrants sont des personnes honnêtes »
Caracas a déclaré que parmi les passagers, se trouvent des membres supposés du tentaculaire gang Tren de Aragua, que Donald Trump a déclaré organisation terroriste. Le gouvernement vénézuélien, qui assure l'avoir démantelé même si les chefs du gang ont pu fuir et que le groupe reste actif, promet que les personnes accusées d'y appartenir « feront l'objet d'une enquête rigoureuse ». Il estime néanmoins « qu'il existe un discours faux et malveillant autour de la question du Tren de Aragua (...) pour pénaliser tous les migrants vénézuéliens et stigmatiser notre pays (...). La majorité des migrants sont des personnes honnêtes et travailleuses ».
Le Venezuela a organisé à plusieurs reprises des vols de rapatriements de migrants depuis les États-Unis ou d'autres pays d'Amérique latine dans le cadre de son plan « Retour à la patrie », souvent célébré avec force de propagande. Mais Caracas avait suspendu les vols depuis les États-Unis au début de l'année 2024. « Amnesty International suit avec inquiétude les annonces de vols de rapatriement de ressortissants vénézuéliens vers le Venezuela, précisément en raison de l'obligation internationale qui incombe aux pays de départ (dans ce cas, les États-Unis) d'accorder une protection internationale aux personnes qui risquent d'être persécutées, torturées ou dont la vie est en danger dans leur pays d'origine », indique Valentina Ballesta, directrice de recherche sur les Amériques pour cette ONG.
« Nous ne connaissons pas le parcours des gens expulsés »
Valentina Ballesta constate par ailleurs que « la manière massive et discriminatoire dont ces vols sont effectués, ainsi que l'annonce faite par le Venezuela qu'il fournira le transport pour les ramener au pays, soulèvent des doutes quant à la sécurité et à l'intégrité des personnes transférées ». « Nous ne connaissons pas le parcours des gens qui sont expulsés. Nous nous demandons s'il n'y a pas, parmi eux, des personnes qui ont demandé l'asile ou une forme de protection aux États-Unis, parce qu'ils étaient menacés au Venezuela par exemple. On ne sait pas qui ils sont, en fait », poursuit-elle.
Le 31 janvier, un émissaire spécial de Donald Trump, Richard Grenell, avait rencontré Nicolas Maduro dans la capitale vénézuélienne avec pour mission d'exiger que Caracas accepte le retour « inconditionnel » des Vénézuéliens expulsés des États-Unis – y compris les membres du Tren de Aragua –. Il avait aussi pour objectif d'obtenir la libération des « otages » américains détenus au Venezuela. Richard Grenell était reparti avec six Américains libérés, et le président Trump avait ensuite assuré avoir obtenu satisfaction sur le premier point.
Washington assure n'avoir fait aucune concession. Donald Trump a retiré le statut de protection temporaire contre l'expulsion dont bénéficiaient environ 600 000 Vénézuéliens en raison de la crise économique et sécuritaire dans leur pays. Plus de 7,8 millions de Vénézuéliens ont émigré au cours de la dernière décennie, selon l'ONU. Une partie se trouve aux États-Unis
ressortissants vénézuéliens ont atterri à l'aéroport de Maiquetia, au nord de Caracas, à bord de deux avions de la compagnie aérienne Conviasa, lundi 10 février 2025. Certains sont sortis les deux bras levés, en signe de célébration. Plusieurs portaient des menottes qui leur ont été retirées avant de descendre sur le tarmac, où des centaines de policiers et militaires les attendaient. « Nous avons fait un pas favorable, positif », s'est félicité à la télévision le président du Venezuela Nicolas Maduro, qui a réitéré son souhait de « bâtir » des relations de « respect, de communication et de compréhension » avec les États-Unis.
Après la visite fin janvier d'un émissaire américain, Caracas avait envoyé ces deux avions, redisant espérer un « nouveau départ » entre deux pays qui n'ont plus de relations diplomatiques depuis 2019. Washington ne reconnaît pas Nicolas Maduro, au pouvoir depuis 2013 et investi en janvier pour un troisième mandat, comme président légitime du pays sud-américain, sous sanctions américaines.
Investi en janvier pour un deuxième mandat de quatre ans, Donald Trump a promis de mener la plus grande campagne d'expulsions de l'histoire des États-Unis, jurant de renvoyer des millions de migrants sans papiers, dont une grande partie proviennent d'Amérique latine.
Pendant sa campagne, le président conservateur a constamment dénoncé une « invasion » de migrants, accusés d'« empoisonner le sang » des États-Unis et d'avoir provoqué une vague de criminalité – ce qu'aucune statistique officielle ne démontre.
« La majorité des migrants sont des personnes honnêtes »
Caracas a déclaré que parmi les passagers, se trouvent des membres supposés du tentaculaire gang Tren de Aragua, que Donald Trump a déclaré organisation terroriste. Le gouvernement vénézuélien, qui assure l'avoir démantelé même si les chefs du gang ont pu fuir et que le groupe reste actif, promet que les personnes accusées d'y appartenir « feront l'objet d'une enquête rigoureuse ». Il estime néanmoins « qu'il existe un discours faux et malveillant autour de la question du Tren de Aragua (...) pour pénaliser tous les migrants vénézuéliens et stigmatiser notre pays (...). La majorité des migrants sont des personnes honnêtes et travailleuses ».
Le Venezuela a organisé à plusieurs reprises des vols de rapatriements de migrants depuis les États-Unis ou d'autres pays d'Amérique latine dans le cadre de son plan « Retour à la patrie », souvent célébré avec force de propagande. Mais Caracas avait suspendu les vols depuis les États-Unis au début de l'année 2024. « Amnesty International suit avec inquiétude les annonces de vols de rapatriement de ressortissants vénézuéliens vers le Venezuela, précisément en raison de l'obligation internationale qui incombe aux pays de départ (dans ce cas, les États-Unis) d'accorder une protection internationale aux personnes qui risquent d'être persécutées, torturées ou dont la vie est en danger dans leur pays d'origine », indique Valentina Ballesta, directrice de recherche sur les Amériques pour cette ONG.
« Nous ne connaissons pas le parcours des gens expulsés »
Valentina Ballesta constate par ailleurs que « la manière massive et discriminatoire dont ces vols sont effectués, ainsi que l'annonce faite par le Venezuela qu'il fournira le transport pour les ramener au pays, soulèvent des doutes quant à la sécurité et à l'intégrité des personnes transférées ». « Nous ne connaissons pas le parcours des gens qui sont expulsés. Nous nous demandons s'il n'y a pas, parmi eux, des personnes qui ont demandé l'asile ou une forme de protection aux États-Unis, parce qu'ils étaient menacés au Venezuela par exemple. On ne sait pas qui ils sont, en fait », poursuit-elle.
Le 31 janvier, un émissaire spécial de Donald Trump, Richard Grenell, avait rencontré Nicolas Maduro dans la capitale vénézuélienne avec pour mission d'exiger que Caracas accepte le retour « inconditionnel » des Vénézuéliens expulsés des États-Unis – y compris les membres du Tren de Aragua –. Il avait aussi pour objectif d'obtenir la libération des « otages » américains détenus au Venezuela. Richard Grenell était reparti avec six Américains libérés, et le président Trump avait ensuite assuré avoir obtenu satisfaction sur le premier point.
Washington assure n'avoir fait aucune concession. Donald Trump a retiré le statut de protection temporaire contre l'expulsion dont bénéficiaient environ 600 000 Vénézuéliens en raison de la crise économique et sécuritaire dans leur pays. Plus de 7,8 millions de Vénézuéliens ont émigré au cours de la dernière décennie, selon l'ONU. Une partie se trouve aux États-Unis