Dans une adresse poignante au Président de la République et au Premier ministre, le président de l’Association des éditeurs et professionnels de la presse en ligne (APPEL) dresse un tableau alarmant de la situation des médias sénégalais et plaide pour un sursaut national.
Dans une lettre ouverte adressée au chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye, et à son Premier ministre, Ousmane Sonko, Ibrahima Lissa Faye, président de l’APPEL (Association des éditeurs et professionnels de la presse en ligne), tire la sonnette d’alarme sur ce qu’il qualifie de « situation alarmante » traversée par la presse sénégalaise.
« C’est avec une profonde inquiétude que je m’adresse à vous concernant la situation alarmante que traverse la presse sénégalaise », entame-t-il, avant de pointer du doigt « une mise à mort du secteur des médias savamment planifiée et orchestrée ». L’homme de médias interpelle directement les plus hautes autorités de l’État en les invitant à faire preuve d’empathie et de responsabilité « devant l’histoire ».
Une presse à bout de souffle
Selon Ibrahima Lissa Faye, les entreprises de presse sénégalaises sont au bord de l’asphyxie depuis plus d’un an. Il accuse « des mesures iniques et inappropriées » d’avoir engendré une crise qui touche à la fois la viabilité économique des structures médiatiques, la dignité de leurs travailleurs et surtout « la liberté d'information qui constitue un pilier fondamental de notre démocratie ».
Il rappelle le rôle historique et déterminant joué par la presse dans le processus démocratique sénégalais, en insistant : « Cette tradition d'une presse indépendante, crédible et professionnelle est l'oxygène de notre démocratie ». Une démocratie qui, selon lui, ne saurait survivre à une mise sous respiration artificielle de ce secteur essentiel.
Une parole présidentielle sans suite
Le président de l’APPEL déplore l’absence de mesures concrètes malgré les engagements du président de la République. « Lors du Conseil des ministres du 7 mai 2025 et en août dernier, vous-même, Son Excellence, Monsieur le Président de la République, avez donné des instructions claires pour qu'une attention particulière soit portée à la situation de la presse. Cependant, depuis lors, aucune action concrète n'a été entreprise », souligne-t-il.
La réponse du ministre de la Communication, Alioune Sall, à une demande d’audience du patronat de la presse est vivement critiquée. Lissa Faye fustige une lettre « empreinte de vitriol et de condescendance », dans laquelle le ministre n’aurait même pas proposé de date de rencontre. Il regrette « qu’il déroule en solo ce qui semble être un agenda personnel, souvent, en violation des textes qui régissent le secteur des médias ».
Plus grave encore, selon lui, est la situation des travailleurs des médias : « Beaucoup croulent sous le poids d'arriérés de salaires s'étalant sur plusieurs mois. Certains sont menacés d'expulsion de leur logement, tandis que d'autres voient leurs familles se disloquer sous la pression des difficultés économiques », alerte-t-il, précisant que cette misère sociale s’aggrave à l’approche de la Tabaski.
Un appel à l’action
Dans son plaidoyer, Ibrahima Lissa Faye appelle à un sursaut patriotique :
« En tant que garants des institutions, vous n'êtes pas sans savoir que la presse professionnelle incarne une part essentielle de la souveraineté nationale ». Et de prévenir : « Sans une presse forte, indépendante et crédible, c’est la voix même de notre Nation qui s’éteint ».
Il formule ainsi plusieurs recommandations urgentes : L’ouverture d’un dialogue constructif entre le gouvernement et les acteurs de la presse ; La mise en place de mesures d’urgence pour soulager les entreprises de presse ; L’application effective des conclusions des Assises nationales de la presse ; Le respect et la mise à jour des textes régissant le secteur ; Le soutien aux initiatives de renforcement du professionnalisme.
L’appel se conclut par une mise en garde pleine de gravité : « Le délitement continu du tissu socio-économique des employés des médias requiert une réaction rapide à la hauteur de la gravité de la situation du moment. Et cela passera inéluctablement par l’ouverture d’un dialogue avant que l’irréparable ne se produise ».
Et de rappeler, en ultime avertissement, une vérité intemporelle : « Permettez-moi de vous rappeler cette sagesse universelle : toutes les guerres finissent autour d’une table ».
Dans une lettre ouverte adressée au chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye, et à son Premier ministre, Ousmane Sonko, Ibrahima Lissa Faye, président de l’APPEL (Association des éditeurs et professionnels de la presse en ligne), tire la sonnette d’alarme sur ce qu’il qualifie de « situation alarmante » traversée par la presse sénégalaise.
« C’est avec une profonde inquiétude que je m’adresse à vous concernant la situation alarmante que traverse la presse sénégalaise », entame-t-il, avant de pointer du doigt « une mise à mort du secteur des médias savamment planifiée et orchestrée ». L’homme de médias interpelle directement les plus hautes autorités de l’État en les invitant à faire preuve d’empathie et de responsabilité « devant l’histoire ».
Une presse à bout de souffle
Selon Ibrahima Lissa Faye, les entreprises de presse sénégalaises sont au bord de l’asphyxie depuis plus d’un an. Il accuse « des mesures iniques et inappropriées » d’avoir engendré une crise qui touche à la fois la viabilité économique des structures médiatiques, la dignité de leurs travailleurs et surtout « la liberté d'information qui constitue un pilier fondamental de notre démocratie ».
Il rappelle le rôle historique et déterminant joué par la presse dans le processus démocratique sénégalais, en insistant : « Cette tradition d'une presse indépendante, crédible et professionnelle est l'oxygène de notre démocratie ». Une démocratie qui, selon lui, ne saurait survivre à une mise sous respiration artificielle de ce secteur essentiel.
Une parole présidentielle sans suite
Le président de l’APPEL déplore l’absence de mesures concrètes malgré les engagements du président de la République. « Lors du Conseil des ministres du 7 mai 2025 et en août dernier, vous-même, Son Excellence, Monsieur le Président de la République, avez donné des instructions claires pour qu'une attention particulière soit portée à la situation de la presse. Cependant, depuis lors, aucune action concrète n'a été entreprise », souligne-t-il.
La réponse du ministre de la Communication, Alioune Sall, à une demande d’audience du patronat de la presse est vivement critiquée. Lissa Faye fustige une lettre « empreinte de vitriol et de condescendance », dans laquelle le ministre n’aurait même pas proposé de date de rencontre. Il regrette « qu’il déroule en solo ce qui semble être un agenda personnel, souvent, en violation des textes qui régissent le secteur des médias ».
Plus grave encore, selon lui, est la situation des travailleurs des médias : « Beaucoup croulent sous le poids d'arriérés de salaires s'étalant sur plusieurs mois. Certains sont menacés d'expulsion de leur logement, tandis que d'autres voient leurs familles se disloquer sous la pression des difficultés économiques », alerte-t-il, précisant que cette misère sociale s’aggrave à l’approche de la Tabaski.
Un appel à l’action
Dans son plaidoyer, Ibrahima Lissa Faye appelle à un sursaut patriotique :
« En tant que garants des institutions, vous n'êtes pas sans savoir que la presse professionnelle incarne une part essentielle de la souveraineté nationale ». Et de prévenir : « Sans une presse forte, indépendante et crédible, c’est la voix même de notre Nation qui s’éteint ».
Il formule ainsi plusieurs recommandations urgentes : L’ouverture d’un dialogue constructif entre le gouvernement et les acteurs de la presse ; La mise en place de mesures d’urgence pour soulager les entreprises de presse ; L’application effective des conclusions des Assises nationales de la presse ; Le respect et la mise à jour des textes régissant le secteur ; Le soutien aux initiatives de renforcement du professionnalisme.
L’appel se conclut par une mise en garde pleine de gravité : « Le délitement continu du tissu socio-économique des employés des médias requiert une réaction rapide à la hauteur de la gravité de la situation du moment. Et cela passera inéluctablement par l’ouverture d’un dialogue avant que l’irréparable ne se produise ».
Et de rappeler, en ultime avertissement, une vérité intemporelle : « Permettez-moi de vous rappeler cette sagesse universelle : toutes les guerres finissent autour d’une table ».