Au lendemain de cette supposée tentative de Coup d'Etat en Guinée Bissau, le gouvernement Umaro Sissoco Embaló multiplie des sorties médiatiques pour dénoncer ou encore donner les détails de ce coup raté... Mais les tenants du complot développent des arguments qui, pour beaucoup, ne tiennent pas. Exclusif.net perce le mystère.
Sur cette affaire le gouvernement peine à convaincre l'opinion nationale et internationale. Depuis le mardi dernier, chaque jour une nouvelle version. Dans la soirée du mardi 5 février quelques heures apres l'accrochage qui a couté la vie à 11 personnes, Umaro Sissoco Embaló, entouré du Premier ministre, du vice-Premier ministre et du ministre de la Justice, a attribuée ce coup aux « décisions [qu’il a] prises, notamment [en faveur de] la lutte contre le narcotrafic et la corruption ». Il a aussi affirmé : « Ce n’est pas qu’une tentative de coup d’État mais pour tuer le président de la République et tout le cabinet. »
Selon les différents témoignages reçus et triés par la télévision nationale, des hommes armés sont entrés en début d’après-midi dans le complexe du palais du gouvernement, qui abrite les différents ministères en périphérie de Bissau, la capitale, près de l’aéroport. Un conseil des ministres extraordinaire devait s’y tenir en présence du président et du Premier ministre, Nuno Gomes Nabiam. Des témoignages ont présenté ces hommes comme des militaires, d’autres comme des civils.
Une nouvelle version
Le porte-parole du gouvernement a pointé du doigt « un groupe de militaires et paramilitaires ». « Des individus impliqués dans le narcotrafic », répond le ministre porte-parole Fernando Vaz. Celui-ci évoque pour la première fois « le recrutement de mercenaires, des rebelles de Casamance », cette région du sud du Sénégal agitée depuis 40 ans par un conflit avec le MFDC.
Combien étaient-ils ? « Secret de la justice », répond le porte-parole du gouvernement. Combien de personnes ont été arrêtées ? Et l’amiral Bubo Na Tchuto, ancien chef d’état-major de la marine, en fait-il partie ? Là encore, « secret de l’instruction ». « Une enquête est en cours ». D'ailleurs c'est la première fois qu'on parle de mercenaires Casamançais depuis l'éclatement de ce conflit au Sud du Sénégal. Plusieurs guinéens se demandent sur les réseaux sociaux, si cet accrochage qui a eu lieu hier au palais du gouvernement est vraiment un coup d'Etat ou un simple montage orchestré par les autorités au pouvoir.nDes audios circulent pour démentir le gouvernement. Ecoutez
Sur cette affaire le gouvernement peine à convaincre l'opinion nationale et internationale. Depuis le mardi dernier, chaque jour une nouvelle version. Dans la soirée du mardi 5 février quelques heures apres l'accrochage qui a couté la vie à 11 personnes, Umaro Sissoco Embaló, entouré du Premier ministre, du vice-Premier ministre et du ministre de la Justice, a attribuée ce coup aux « décisions [qu’il a] prises, notamment [en faveur de] la lutte contre le narcotrafic et la corruption ». Il a aussi affirmé : « Ce n’est pas qu’une tentative de coup d’État mais pour tuer le président de la République et tout le cabinet. »
Selon les différents témoignages reçus et triés par la télévision nationale, des hommes armés sont entrés en début d’après-midi dans le complexe du palais du gouvernement, qui abrite les différents ministères en périphérie de Bissau, la capitale, près de l’aéroport. Un conseil des ministres extraordinaire devait s’y tenir en présence du président et du Premier ministre, Nuno Gomes Nabiam. Des témoignages ont présenté ces hommes comme des militaires, d’autres comme des civils.
Une nouvelle version
Le porte-parole du gouvernement a pointé du doigt « un groupe de militaires et paramilitaires ». « Des individus impliqués dans le narcotrafic », répond le ministre porte-parole Fernando Vaz. Celui-ci évoque pour la première fois « le recrutement de mercenaires, des rebelles de Casamance », cette région du sud du Sénégal agitée depuis 40 ans par un conflit avec le MFDC.
Combien étaient-ils ? « Secret de la justice », répond le porte-parole du gouvernement. Combien de personnes ont été arrêtées ? Et l’amiral Bubo Na Tchuto, ancien chef d’état-major de la marine, en fait-il partie ? Là encore, « secret de l’instruction ». « Une enquête est en cours ». D'ailleurs c'est la première fois qu'on parle de mercenaires Casamançais depuis l'éclatement de ce conflit au Sud du Sénégal. Plusieurs guinéens se demandent sur les réseaux sociaux, si cet accrochage qui a eu lieu hier au palais du gouvernement est vraiment un coup d'Etat ou un simple montage orchestré par les autorités au pouvoir.nDes audios circulent pour démentir le gouvernement. Ecoutez
Un coup de farce
Depuis 1974 à nos jours, les auteurs des coups d'Etat ont toujours réussi leur coup sauf celui du mardi dernier. L'analyste politique Rui Landim, interrogé par nos confrères Allemands de "DW" ne croit pas à la version présentée par les autorités. « On dirait une histoire mal racontée. Il y a beaucoup à expliquer ici », déclare Landim. « D'abord, il y avait une information selon laquelle il y avait une clôture vers le palais du gouvernement, mais ensuite rien n'a été entendu " C'est un montage qui cherche à enlever toute la situation qui a été vécue depuis le mois d'octobre, avec le cas de l'avion [Airbus 340, saisi à l'aéroport de Bissau] et le cas du [deal] pétrole [avec le Sénégal], qui n'ont pas été clarifiés."
Le leader du Mouvement démocrate guinéen, Silvestre Alves a affirmé que la tentative de coup d'État perpétrée était prévisible « Si nous mentons pour arriver au pouvoir, c'est aussi une forme de violence(...) Sissoco Embaló est celui qui a détruit l'éducation dans le pays parce qu'il ne connaît pas l'importance de l'école car c'est une personne malhonnête »
Tentative d'empêcher le congrès du PAIGC ?
Pour le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), le principal parti de l'opposition Bissau Guinéenne qui s'est prononcé sur la tentative de Coup d'Etat qui a couté la vie à 11 personnes, serait un coup monté par le président Umaro Sissoco Embalo pour se victimiser. "Je pense que la nation guinéenne mérite de connaître les détails de cet incident et de savoir qui sont ces gens qui ont finalement tenté ce coup d'état. Combien y en avait-il ? D'où viennent-ils ? Qui commandaient-ils ? Et quelles étaient les vraies intentions ?", s'interroge le Chef de l'opposition Bissau Guinée, qui ajoute : "des coups de feu pendant cinq heures et à la fin de ces coups de feu, les victimes sont les éléments de la garde présidentielle. Les membres du gouvernement et les personnalités politiques actuelles ne sortent même pas avec une seule blessure?", s'interroge Domingos Simões Pereira.
D'ailleurs exclusif.net a appris que la police a fait une brève descente au siège du PAIGC pour des fouilles avant de repartir. le mercredi le leader du PAIGC, Domingos Simões Pereira c'est une tentative de faire annuler leur congrès ." Nous sommes à moins d'un mois de notre congrès, et il est important que les structures continuent de fonctionner et ne se laissent pas berner par la réalité qui est sous nos yeux", a t-il prévenu. Le congrès PAIGC est prévu du 17 au 20 février cette année
La liste des arrestations était prête à l’avance
La rapidité avec laquelle une trentaine d' arrestations ont été menées dans l’armée et dans l'arène politique, après le coup d’Etat de mardi montre que des listes de noms étaient déjà dressées. D'ailleurs ce sont les médias pros Mbollo qui ont balancé les noms des militaires qui seraient liés dans cette tentative de coup d'Etat dont le plus célèbre l’amiral Bubo Na Tchuto, ancien chef d’état-major de la marine. On ne sait toujours pas précisément qui a ordonné cette opération et pourquoi tant de militaires ont risqué leur vie dans une aventure aussi désespérée.
"A qui profite le crime ?",
La réponse est claire : il profite à Umaro Sissoco Embalo. Avec le contrôle de l’armée, il a désormais en sa possession tous les rouages de l’Etat. Il profite de l’occasion pour mettre sous les verrous à nouveau des juges, syndicalistes et autres députés. Exclusif.net a appris que Embalo rêve de transformer le régime parlementaire de son pays en régime présidentiel fort. L’occasion est trop belle, la voie est libre... La Cedeao va envoyer des soldats pour sécuriser le pays, une façon de permettre à Embalo de caporaliser la Guinée Bissau.
Beaucoup de guinéens sont surpris et se demandent, pourquoi la force militaire de la CEDEAO vient-elle en Guinée-Bissau alors que le pays n'est pas en guerre. Pendant ce temps des pays comme le mali, Burkina, la Guinée Conakry qui ont connu de vrais coups d'Etat n'ont pas enregistré la présence des forces de la CEDEAO.
Depuis 1974 à nos jours, les auteurs des coups d'Etat ont toujours réussi leur coup sauf celui du mardi dernier. L'analyste politique Rui Landim, interrogé par nos confrères Allemands de "DW" ne croit pas à la version présentée par les autorités. « On dirait une histoire mal racontée. Il y a beaucoup à expliquer ici », déclare Landim. « D'abord, il y avait une information selon laquelle il y avait une clôture vers le palais du gouvernement, mais ensuite rien n'a été entendu " C'est un montage qui cherche à enlever toute la situation qui a été vécue depuis le mois d'octobre, avec le cas de l'avion [Airbus 340, saisi à l'aéroport de Bissau] et le cas du [deal] pétrole [avec le Sénégal], qui n'ont pas été clarifiés."
Le leader du Mouvement démocrate guinéen, Silvestre Alves a affirmé que la tentative de coup d'État perpétrée était prévisible « Si nous mentons pour arriver au pouvoir, c'est aussi une forme de violence(...) Sissoco Embaló est celui qui a détruit l'éducation dans le pays parce qu'il ne connaît pas l'importance de l'école car c'est une personne malhonnête »
Tentative d'empêcher le congrès du PAIGC ?
Pour le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), le principal parti de l'opposition Bissau Guinéenne qui s'est prononcé sur la tentative de Coup d'Etat qui a couté la vie à 11 personnes, serait un coup monté par le président Umaro Sissoco Embalo pour se victimiser. "Je pense que la nation guinéenne mérite de connaître les détails de cet incident et de savoir qui sont ces gens qui ont finalement tenté ce coup d'état. Combien y en avait-il ? D'où viennent-ils ? Qui commandaient-ils ? Et quelles étaient les vraies intentions ?", s'interroge le Chef de l'opposition Bissau Guinée, qui ajoute : "des coups de feu pendant cinq heures et à la fin de ces coups de feu, les victimes sont les éléments de la garde présidentielle. Les membres du gouvernement et les personnalités politiques actuelles ne sortent même pas avec une seule blessure?", s'interroge Domingos Simões Pereira.
D'ailleurs exclusif.net a appris que la police a fait une brève descente au siège du PAIGC pour des fouilles avant de repartir. le mercredi le leader du PAIGC, Domingos Simões Pereira c'est une tentative de faire annuler leur congrès ." Nous sommes à moins d'un mois de notre congrès, et il est important que les structures continuent de fonctionner et ne se laissent pas berner par la réalité qui est sous nos yeux", a t-il prévenu. Le congrès PAIGC est prévu du 17 au 20 février cette année
La liste des arrestations était prête à l’avance
La rapidité avec laquelle une trentaine d' arrestations ont été menées dans l’armée et dans l'arène politique, après le coup d’Etat de mardi montre que des listes de noms étaient déjà dressées. D'ailleurs ce sont les médias pros Mbollo qui ont balancé les noms des militaires qui seraient liés dans cette tentative de coup d'Etat dont le plus célèbre l’amiral Bubo Na Tchuto, ancien chef d’état-major de la marine. On ne sait toujours pas précisément qui a ordonné cette opération et pourquoi tant de militaires ont risqué leur vie dans une aventure aussi désespérée.
"A qui profite le crime ?",
La réponse est claire : il profite à Umaro Sissoco Embalo. Avec le contrôle de l’armée, il a désormais en sa possession tous les rouages de l’Etat. Il profite de l’occasion pour mettre sous les verrous à nouveau des juges, syndicalistes et autres députés. Exclusif.net a appris que Embalo rêve de transformer le régime parlementaire de son pays en régime présidentiel fort. L’occasion est trop belle, la voie est libre... La Cedeao va envoyer des soldats pour sécuriser le pays, une façon de permettre à Embalo de caporaliser la Guinée Bissau.
Beaucoup de guinéens sont surpris et se demandent, pourquoi la force militaire de la CEDEAO vient-elle en Guinée-Bissau alors que le pays n'est pas en guerre. Pendant ce temps des pays comme le mali, Burkina, la Guinée Conakry qui ont connu de vrais coups d'Etat n'ont pas enregistré la présence des forces de la CEDEAO.
