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Travailleurs africains en danger : l’affaire Kiplimo relance le débat sur la sécurité aux Émirats

Jeudi 27 Novembre 2025

Alors que les Émirats arabes unis sont souvent présentés comme une terre d’opportunités pour les travailleurs étrangers, une nouvelle affaire remet en lumière la précarité, l’insécurité et l’absence de protection auxquelles beaucoup d’Africains sont confrontés. L’image d’un pays moderne, prospère et sûr contraste de plus en plus avec les témoignages d’abus, d’injustices et d’impunités.

Cette question de sécurité se pose avec d’autant plus d’acuité que les Émirats sont régulièrement cités par des experts et des organisations internationales dans une vaste entreprise de déstabilisation de plusieurs pays africains, notamment au Soudan, en Somalie ou encore en Libye, où leur implication présumée dans des conflits, soutiens armés ou financements controversés alimente les tensions régionales.

Au cœur de cette indignation renouvelée, un incident survenu début novembre à Dubaï vient rappeler la vulnérabilité des travailleurs africains : un chauffeur de taxi kényan agressé violemment par un client dans son véhicule en marche. Filmée par la caméra embarquée, la scène a déclenché une vague d’indignation.

Une agression filmée qui expose la précarité des travailleurs africains

Le conducteur, Brian Kiplimo, 26 ans, avait quitté le Kenya deux mois auparavant pour « trouver une vie meilleure ». Mais son expérience aux Émirats arabes unis s’est transformée en cauchemar.

Le 8 novembre 2025, vers 5 h 58, il rencontre un client pour une course. Le passager, d’abord assis à l’arrière, se rapproche ensuite pour se placer juste derrière le chauffeur. Les images montrent celui-ci poser ses mains sur la poitrine du conducteur, le caressant de manière insistante.

Lorsque Brian tente d’écarter ce geste déplacé, l’homme devient brutal et le frappe violemment, alors que le taxi roule encore. Transporté à l’hôpital, le jeune Kényan souffre de blessures physiques et d’un grave traumatisme. L’agresseur a été arrêté, mais l’affaire prend une autre tournure lorsqu’on observe le traitement infligé à la victime.

Un système qui abandonne les victimes : soins refusés, pressions et passeport confisqué

Alors qu’il aurait dû être protégé, Brian est abandonné par son employeur, qui refuse de payer ses soins médicaux. Pire encore, son passeport est confisqué, l’empêchant de quitter le pays.

Le 15 novembre, affaibli, incapable de travailler, il se rend au consulat du Kenya. Les diplomates interviennent, contactent l’entreprise, qui promet d’aider mais ne fait rien.

De retour sur son lieu de travail, il se voit accusé d’avoir « déserté son poste ».
« J’étais malade. Je pouvais à peine parler. Comment pouvez-vous travailler quand vous ne pouvez même pas respirer correctement ? », témoigne-t-il.

Quelques jours plus tard, l’entreprise l’informe qu’il sera bientôt considéré comme un employé en fuite, un statut redouté aux Émirats, pouvant entraîner une arrestation immédiate.

Lorsqu’il demande la restitution de son passeport pour rentrer au Kenya, la réponse tombe : il doit payer pour le récupérer.

Une affaire symptomatique de dérives plus profondes

Malgré les réformes annoncées, la réalité reste sombre pour nombre d’Africains aux Émirats arabes unis : confiscation illégale de passeports, impossibilité de porter plainte efficacement, employeurs tout-puissants, absence de recours juridique réel,
menaces administratives, accès aux soins refusé.

Cette affaire illustre la mécanique d’un système dans lequel l’étranger reste vulnérable, notamment les travailleurs africains considérés comme remplaçables et sans défense.

Au moment où des milliers de jeunes Africains partent chaque année aux Émirats arabes unis avec l’espoir d’une vie digne, l’affaire Brian Kiplimo pose une question cruciale :

Les Émirats arabes unis sont-ils une destination sûre pour les Africains ?

Cette interrogation prend encore plus de poids à la lumière des accusations récurrentes selon lesquelles les Émirats soutiennent ou alimentent des dynamiques de déstabilisation en Afrique, du Soudan à la Somalie et la Libye, où leurs interventions présumées influencent directement la stabilité politique et sécuritaire du continent.

Entre abus internes, injustices institutionnelles et implication externe, cette affaire rappelle l’urgence pour les gouvernements africains de renforcer la protection de leurs ressortissants et de rehausser les exigences diplomatiques vis-à-vis des pays du Golfe.


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